Analyses des années 1930 : le passage au parlant en Asie et la question du réalisme
Le 5 mars 2025
La Divine (Shén nû 神女), premier long-métrage réalisé par Wu Yonggang en 1934, est sans nul doute l'une des œuvres les plus célèbres et commentées de l'histoire du cinéma muet chinois. Laurent Husson proposera une analyse de ce film en tant qu'œuvre à la fois représentative des ambitions artistiques du studio Lianhua, et singulière dans son épure esthétique. Si les thématiques abordées dans ce mélodrame reflètent l'influence alors grandissante, au sein de la Lianhua, des intellectuels de gauche, la mise en scène de Wu Yonggang est, quant à elle, conçue comme un écrin pour l'actrice Ruan Lingyu, dont l'exceptionnelle popularité contribua à la patrimonialisation du film.
La Cigogne en papier est le dernier film muet réalisé par Kenji Mizoguchi en 1935, un an avant son diptyque L'Élégie d'Osaka et Les Sœurs de Gion. Décennie essentielle pour comprendre l'évolution esthétique du cinéaste, abandonnant le découpage pour le plan long, La Cigogne en papier cristallise les enjeux d'un tel bouleversement. Au-delà de ce virage formel qui caractérise les années 1930, Mizoguchi semble interroger avec une extrême précision le concept de lieu en des termes esthétiques. Quentin Lepetididier proposera une analyse de l'ouverture de La Cigogne en papier, rarement convoqué dans les études cinématographiques pour envisager une réflexion nouvelle sur le lieu chez Mizoguchi.
Conférences de Laurent Husson et Quentin Lepetitdidier
Séance organisée dans le cadre du séminaire de recherche « Penser l'analyse de film à dates anniversaires. Histoire et théorie », élaboré par Massimo Olivero et Matthieu Couteau (Institut Acte, Paris 1 Panthéon-Sorbonne)