René Clair sur le web

9 avril 2019

Du mouvement Dada à l'Académie française, des productions françaises à succès aux divertissements hollywoodiens, quelques archives dénichées sur le web pour l'un des noms les plus prestigieux du cinéma français.

René Clair sur le tournage des Belles de nuit (1952)

- Rencontre avec René Clair est le titre d'une série de douze entretiens radiophoniques enregistrés en 1951 par René Charensol et Roger Régent. Entre propos du cinéaste, lectures de Gérard Philipe et François Périer, et extraits musicaux, une plongée au cœur de l'œuvre du cinéaste qui vient de réaliser La Beauté du diable. Morceaux choisis avec les influences du mouvement Dada et du surréalisme, une émission consacrée au Million, À nous la liberté et Quatorze juillet, ou celle-ci sur Le Silence est d'or

- « Apportez des lunettes noires et de quoi vous boucher les oreilles. » Voici ce qu'on pouvait lire sur l'affiche originale du spectacle dadaïste de Picabia, Relâche, joué au Théâtre des Champs-Élysées en 1924, pendant lequel fut projeté, pour la première fois, à l'entracte, le premier film de René Clair. Entr'acte et ses toits de Paris inclinés, pour lesquels Clair utilise le plan débullé (ou Dutch angle). Retour sur la pratique de cette figure de style des débuts du cinéma à nos jours.

- C'est lors d'une représentation de Relâche, que Bronja Perlmutter rencontre son mari René Clair. Portrait du couple Clair, par celle qui posa nue avec Marcel Duchamp devant l'objectif de Man Ray pour payer le loyer de sa chambre de bonne, avant de devenir une figure du Montparnasse des années folles.

- Charlie Chaplin par le visionnaire René Clair, l'un des premiers, en 1931, à voir dans le réalisateur de L'Opinion publique un auteur. La même année, Clair réalise À nous la liberté, film qui inspire Chaplin, cinq ans plus tard, pour ses scènes de travail à la chaîne. Chaplin sera même accusé de plagiat (à lire sur cette page dédiée aux Temps modernes), sauf que René Clair y verra plutôt un honneur de la part d'un cinéaste qu'il admire.

- And Then There Were None. Le roman d'Agatha Christie adapté pour la première fois au cinéma. Dix Petits Indiens de René Clair figure parmi les meilleures adaptations de la romancière britannique.

- Fans de Veronica Lake, ce Peekaboo Hair Tuto est pour vous. La coiffure de l'actrice de Ma femme est une sorcière devint tellement emblématique que de nombreuses Américaines l'adoptèrent. Malheureusement, la longue mèche sur l'œil causa plusieurs accidents dans les usines d'armement, au début des années 40, et Veronica dut se convertir pour le « Hair style for safety », afin d'inciter les ouvrières à changer de coupe.

- Vingt ans après avoir mis en scène la fabrication de phonographes dans À nous la Liberté, René Clair participe, le 19 juin 1950, à la toute première pièce radiophonique en stéréophonie, appelée à l'époque « écoute en relief » ou « son à trois dimensions ». Le jour de la diffusion, voici ce que les auditeurs ont entendu lorsque l'ORTF leur dispensa les réglages techniques nécessaires pour une écoute maximale. On les imagine écouter le galop des chevaux traverser leur salon (à écouter avec le casque).

- « Nous sommes en ce moment au premier âge de la télévision. Le petit écran ça ne veut rien dire du tout. Les écrans seront certainement aussi larges et aussi plats qu'on le voudra. J'imagine très bien les écrans futurs accrochés à un mur comme un tableau. » Clair interrogé sur l'avenir de la télévision en 1968.

- Clair est aussi le premier cinéaste à prendre place sur les bancs de l'Académie française, où il fait un discours remarqué sur la bande-dessinée, du « cinéma inanimé », en 1974.

- Tournage à Castillonès dans le Lot-et-Garonne, pour les extérieurs de Tout l'or du monde. Clair parle de son film. Bourvil de son rôle. C'est au JT de 20h, le 12 juin 1961.


Quiz René Clair

Saurez-vous retrouver ces quatre films de René Clair à partir des maquettes du fidèle décorateur Léon Barsacq, conservées dans les cartons de la Cinémathèque ?
A- Tout l'or du monde
B- La Beauté du diable
C- À nous la liberté
D- Le Silence est d'or

Maquettes de dessins de Léon Barsacq pour René Clair


La confidence

Michel Simon à propos du tournage de La Beauté du diable : « Tous les jours, Môssieur René Clair de l'Académie française prenait son thé, le petit doigt en l'air. Et moi, systématiquement, je m'amenais pour dire une grossièreté. Il me détestait. »


En attendant le Festival de Cannes

Le 24 mai 1974, René Clair, président du jury au Festival de Cannes, et Tony Curtis remettent la Palme d'or à Francis Ford Coppola, sous quelques huées.


Réponses au quiz : A-4 ; B-2 ; C-1 ; D-3