Jean Renoir sur le web

4 novembre 2018

Entendre « le Patron » raconter sa vie, ses films. Voir François Truffaut, Satyajit Ray, Michel Simon et Catherine Rouvel l'évoquer ou lui rendre hommage... Pêle-mêle, quelques trouvailles du web spéciales Jean Renoir.

Jean Renoir et Curt Courant sur le tournage de La Bête humaine (Photo Sam Levin)

« Dans La Bête humaine, le tournage des plans de Gabin et de Carette sur une vraie locomotive donna d'excellents résultats. Les opérateurs étaient Curt Courant et mon neveu Claude Renoir. Curt Courant était un petit homme sec et léger, un vrai poids-plume. Il risquait constamment d'être enlevé par le vent qui soufflait en diable sur ce studio roulant. Dans plusieurs prises de vues, je dus le prendre dans mes bras pour qu'il ne soit pas balayé par le courant d'air. »  – Jean Renoir, Ma vie et mes films, 1974


- Pourquoi tourner Le journal d'une femme de chambre, un sujet aussi français en Amérique, et pourquoi en anglais ? L'explication de Renoir en 1961 : « une crise aiguë d'anti-réalisme » (4mn).

- Deux Anglaises et le continent indien. Le Fleuve de Jean Renoir par François Truffaut en 1971 (7mn).

- En 1943, la cinéaste expérimentale, Maya Deren, explore l'inconscient et le rêve dans Meshes of the Afternoon. Ian Magor y voit les motifs utilisés par Jean Renoir vingt ans plus tôt dans la séquence du rêve de La Fille de l'eau, et les met en parallèle. Et c'est très beau : A Whirlpool of Dreams (2mn).

- Rien de mieux qu'une présentation de Renoir lui-même pour parler de la ressortie de La Grande Illusion à la fin des années 50, une version intégrale à partir de différents négatifs rognés par la censure. Renoir le raconte aussi très bien in English.

- La minute Discorama. Entourée de Jean Renoir et de Joseph Kosma au piano, Catherine Rouvel interprète la chanson du film Le Déjeuner sur l'herbe.

- L'enfance au Château des Brouillards à Montmartre, les débuts de cinéaste en 1922, les souvenirs de guerre, le père Auguste Renoir, le temps qui passe et le progrès technologique... Jean Renoir, conteur hors pair de sa propre histoire, en dix entretiens sur France Culture.

- Les portes et les fenêtres ont toujours une signification chez Renoir. Motif qui a notamment inspiré Andrzej Wajda, vu par Fandor en 2 min : A Closer Look at Jean Renoir's Films.

- Satyajit Ray, guide pour Jean Renoir pendant les repérages du Fleuve à Calcutta, raconte sa rencontre avec le maître (1mn).


 Dans les cartons de la Cinémathèque

Maquette de costumes de Rosine Delamare pour French Cancan (1954).

Dessin de costumes de Rosine Delamare pour French Cancan

« Ma première collaboration avec Jean Renoir, c'était French Cancan. Je ne connaissais pas spécialement Renoir, j'ai lu le scénario, j'ai vu ce gros bonhomme. Le tournage s'est passé dans un état de rêve. Renoir a eu une espèce de coup d'amitié pour moi. Il trouvait bien tout ce que je faisais. J'en étais même gênée. Il y a quand même eu des moments difficiles, par exemple je me suis vue obligée d'ocrer tous les jupons du cancan en les plongeant dans du thé ! Nous y avons passé une nuit entière avec mon équipe, car après il a fallu les amidonner et les repasser. La teinte d'origine ne convenait pas au chef opérateur Michel Kelber pour une question de lumière. La fin du film est superbe avec toute la foule. Je vois encore Renoir, bedonnant, montrer à tous les figurants comment danser le French Cancan ! : "Lève la jambe !" Merveilleux. Il mettait une ambiance extraordinaire sur le plateau. » Rosine Delamare


 Vu à la TV

Une partie de campagne pour Michel Simon et Serge Gainsbourg pour une chanson très renoirienne, L'Herbe tendre.