Sans fil à la patte : Michel Deville, cinéaste libre

Tania Capron - 21 septembre 2018

« Histoire d’O
Écoutez tous dans vos logis
Ce court morceau d’anthologie :
C’est en prison qu’O expira
Et ce fut là qu’on l’enterra.
Moralité
En taule O gît. »

Michel Deville, Mots en l’air, Le Cherche Midi éditeur, 1993

Le fonds d’archives Michel Deville

« Je suis allée […] chez Michel et Rosalinde Deville à Éléfilm. Ils nous font don de toutes leurs archives : scénarios manuscrits ou annotés, albums photos, affiches, archives pré et post production, contrats, matériel publicitaire, musique des films (partitions et disques), etc. Bref c’est l’entièreté de l’œuvre d’un cinéaste. »
Marianne de Fleury, ancienne directrice des enrichissements de la Cinémathèque française.

En 2009, le service de l’inventaire de la Cinémathèque française se rend à Boulogne, dans les bureaux d’Éléfilm, la société de production de Michel et Rosalinde Deville, pour récupérer leurs archives : 116 contenants, quelque 50 mètres linéaires de dossiers.

Ce fonds est une mine : à l’instar de François Truffaut, le « couple de cinéma » Deville se fait l’archiviste de son œuvre, de manière claire et structurée, avec une transparence peu commune. Rien ne semble avoir été relégué aux oubliettes : en plus des notes préparatoires, continuités dialoguées, découpages scénaristiques…, la face brillante de la création sur laquelle nous nous arrêterons ici, ce sont également tous les éléments de la production et de la carrière des films, depuis les requêtes à la commission d’avance sur recettes jusqu’aux récapitulatifs des entrées en salles en Asie du Sud-Est, en passant par les feuilles de service, bulletins de paie, déclarations pour l’Assedic, journaux comptables… que l’on pourra examiner.

Ce sont aujourd’hui plus de 793 dossiers d’archives qui sont disponibles à la consultation sur rendez-vous à l'espace Chercheurs de la Bibliothèque du film. Le fonds Deville compte parmi les plus riches et les plus systématiques de nos collections.

Un cinéaste presque paisible

« Élégant, pudique, badin, savant, doux, calme, joyeux… » Tels sont les adjectifs qui reviennent sous la plume des journalistes, dans la bouche de ses collaborateurs et des acteurs ayant travaillé avec Michel Deville.

Né en 1931 à Boulogne-Billancourt, où il réside aujourd’hui, Deville fait ses armes pendant une dizaine d’années auprès d’Henri Decoin, dont il devient premier assistant. Aspirant à une autonomie aussi complète que possible, il crée en 1961 sa propre société de production, Éléfilm, pour réaliser Ce soir ou jamais, avec lequel il se positionne dans le cinéma français des avant-gardes. Deville fait ses premières apparitions, remarquées, sur les marges de la Nouvelle Vague : « Un coup d’essai, un coup de maître », titre Jean Douchet dans Les Cahiers du cinéma (1961). Godard salue le film, merveille de légèreté impertinente, où éclatent le charisme lumineux et rieur d’Anna Karina et la désinvolture malicieuse de Claude Rich.

Dossier de presse pour <em>Ce soir ou jamais</em>.[DEVILLE13 B2]

Dossier de presse pour Ce soir ou jamais.
[DEVILLE13 B2]

Scénaristique : le Lecteur

« Ils sont huit / Deux plus six / Fous alliés / Alliés nés / En un rite / Enfermés / En un lieu /
De plaisir / Rigolo / À mourir / Résumé : / Huit clos »
Synopsis du Paltoquet, résumé par Michel Deville, dossier de presse. [DEVILLE395-B74]

Michel Deville possède une bibliothèque immense, pleine de perles rares, et toute son œuvre est nourrie de littérature, ponctuée d’adaptations et de références littéraires : Le Dossier 51, Eaux profondes, Péril en la demeure, La Lectrice, Le Paltoquet, La Divine Poursuite, La Maladie de Sachs, Un monde presque paisible sont tous des adaptations de romans. Écrivain lui-même (Poézies, Rien n’est sûr, Vous désirez ?, etc.), il porte un soin extrême à l’écriture dans ses diverses collaborations avec des scénaristes, et surtout Nina Companeez jusqu’en 1971 (Raphaël ou le Débauché), puis Rosalinde Deville, partenaire vitale, productrice et directrice d’Éléfilm, qui coécrit ses films à partir de La Lectrice.

Son goût de la répartie, de la légèreté piquante et de l’humour sont au sommet dans Ce soir ou jamais, Lucky Joe, L’Apprenti Salaud, ou Le Paltoquet, défendus par la gouaille de Mylène Demongeot, Jean Yanne, Jeanne Moreau, Pierre Brasseur ou Claude Piéplu, la finesse pétillante de Robert Lamoureux, Jane Birkin ou Michel Piccoli.

2 3B1 P1020650

Carnets de préparation du découpage scénaristique et plan de décor pour
Ce soir ou jamais, alors intitulé À d’autres amours. 
[DEVILLE3 B1 – 13B2 4/10]

Les signes de cet amour jubilatoire de la langue sont partout : le dossier 453 B97 renferme la version allemande des dialogues de La Lectrice, annotée de la main de Michel Deville. Il est intéressant de trouver au détour d’une page sa demande expresse que soient respectées les rimes du français, ou qu’un mot répété dans la VO soit rigoureusement traduit par un même mot en allemand.

Dialogues de <em>La Lectrice</em> en allemand, manuscrit annoté par Michel Deville [DEVILLE453 B97]

Dialogues de La Lectrice en allemand, manuscrit annoté par Michel Deville.
[DEVILLE453 B97]

Cette rigueur, loin d’être un carcan, est le socle sur lequel se développent la plus grande fantaisie et des expérimentations incessantes. C’est une volonté et un fait, qui a pu dérouter son public et la critique : Michel Deville ne fait jamais deux fois le même film.

Le Voyage en douce, en 1980, initialement intitulé Hélène et Lucie D., est un projet de collaboration cinématographique. Michel Deville contacte 34 écrivains pour leur demander de « contribuer à l’écriture d’un film érotique », selon les termes repris dans les cartes et lettres des auteurs pressentis, emballés par la proposition ou la déclinant, que l’on trouve dans le dossier 254 B51. Sont finalement crédités au générique 13 écrivains en tant que contributeurs d’un scénario signé Michel Deville, tressé à partir de leurs textes, qui consistent parfois seulement en une note d'intention de quelques lignes.

Textes acceptés. Le dossier contient également les textes non utilisés pour Le Voyage en douce. [DEVILLE254 B51]

Textes acceptés. Le dossier contient également les textes non utilisés pour Le Voyage en douce.
[DEVILLE254 B51]

Organisation des idées des contributeurs retenues par Michel Deville. [DEVILLE254 B511/4]Organisation des idées des contributeurs retenues par Michel Deville pour Le Voyage en douce.
[DEVILLE254 B511/4]

On observe ce bonheur des mots et de l’écriture jusque dans le matériel promotionnel, tel ce dossier de presse pour Péril en la demeure, qui comporte une filmographie malicieusement réinventée de Michel Deville.

Filmographie réinventée de Michel Deville, dossier de presse de Péril en la demeure.

Dossier de presse de Péril en la demeure, filmographie réinventée de Michel Deville.
[DEVILLE333 B62].

Les petits bonheurs de la mise en scène

« En vingt-cinq ans, il m’est arrivé deux fois de modifier une scène sur le plateau. Je refuse de vivre cette angoisse qui consiste à chercher pendant que cinquante personnes attendent. Disons que je me protège, on dépend des comédiens, c’est déjà beaucoup. »
Entretien dans Première, août 1988 [DEVILLE465 B 110]

En 1959, Michel Deville est emballé par À bout de souffle : « mais je n’étais pas pour l’à peu-près technique de la Nouvelle Vague » confie-t-il à Hubert Niogret dans Soixante ans de cinéma français (2006). Formé au cinéma « classique », extrêmement « professionnel », d’Henri Decoin, Michel Deville témoigne d’un soin jaloux et exclusif de la mise en scène et de la préparation des tournages. Rien n’est improvisé : on ne change pas les dialogues (un acteur ne sachant pas son texte est l’une des rares choses qui puissent lui faire montrer de l’agacement), on suit à la lettre les indications de placements et de déplacements. Tout est précisé dans les carnets de découpage technique, parfois jusqu’aux directions des regards.

Plans au sol, indications de déplacements et mouvements de caméra pour La Maladie de Sachs. [DEVILLE672 B205]

Plans au sol, indications de déplacements et mouvements de caméra pour La Maladie de Sachs.
[DEVILLE672 B205]

Pour chaque film, les carnets manuscrits, émaillés de croquis méticuleux et de plans au sol, témoignent là encore de sa manière si particulière. Le film est pensé plan par plan dans son intégralité, avec les mouvements de la caméra et des acteurs, chacun étant soigneusement mis au point avant le tournage, avant même les recherches de casting. On constate à quel point le réalisateur maîtrise la vision qu’il se fait de son film et ce qu’il veut montrer. Chaque plan est défini et gravé dans le marbre.

Cahiers A5 et A4 utilisés par Michel Deville pour la préparation du Mouton enragé.[DEVILLE169 B33].

Découpage technique et continuité scénaristique pour Le Mouton enragé.[DEVILLE169 B33].

Les cahiers A5 et A4 utilisés par Michel Deville pour la préparation (manuscrite et dessinée) de mise en scène de ses films : découpage technique, continuité scénaristique et scénario pour Le Mouton enragé.
[DEVILLE169 B33].

Pour Le Paltoquet, Michel Deville travaille pour la première fois avec Thierry Leproust, chef décorateur vedette venu du théâtre, qui crée un lieu unique et mouvant dans lequel la caméra compose et recompose les espaces avec maestria. Tout est soigneusement inventé, jusqu’aux étiquettes des bouteilles du bar.

Note pour les boissons du Paltoquet.

Note pour les boissons du Paltoquet.
Chaque protagoniste se voit attribuer une boisson imaginaire d’une couleur déterminée.
Les étiquettes sont dessinées à partir de ces indications.
[DEVILLE385 B74]

« Le tournage est extrêmement préparé, minuté. Michel Deville ne se couvre pas pour le montage (souvent une seule prise), fait original et exceptionnel du cinéma français. Il a une vision absolue de ce que sera le film, est capable de le rêver plan par plan. C’est la seule personne dont on peut lire un scénario et voir le film. »
Entretien avec Andrea Sedlácková, monteuse, dans « L’atelier de Michel Deville » (documentaire sur Un monde presque paisible, présenté en bonus du DVD).

9 368 B75 P1020559

Indications de jeu pour la tenancière du Paltoquet (Jeanne Moreau), définissant
tenues, postures et évolution au fil des journées sur lesquelles se déroule l’action.
[DEVILLE368 B75]

Casting : La Grande Bande

« Face à Géraldine Chaplin, l'intelligence même, Dominique Sanda, épanouie comme elle l'a rarement été, irradie sous la direction de Michel Deville, dont on sait – qu'on se souvienne de Marina Vlady, Deneuve, Dorléac, Bardot, Birkin, Huppert, Ardant, Miou-Miou... – le fabuleux directeur d'actrices qu'il est. »
Pierre Murat, à propos du Voyage en douce (Télérama, 8 septembre 2009).

Michel Deville voue une grande fidélité aux équipes techniques : cadreur, ingénieur du son, décorateur, éclairagiste, costumière…, fidélité réciproque, au point que s’est constituée au fil des ans une famille ; ainsi, il n’a eu que 3 monteuses au total, dont bien sûr Nina Companeez, et Claude Lecomte a été directeur de la photographie sur 17 de ses films en 24 ans.

À l’inverse, Deville aime avec les comédiens faire naître sur chaque film une nouvelle « rencontre amoureuse » : très rares sont ceux qui, comme Miou-Miou, Nicole Garcia, Anémone, apparaîtront dans plus d’un film. Et unique est le cas de Michel Piccoli, qui jouera l’aventure avec lui à quatre reprises. Chaque création doit apporter son lot de rencontres et de découvertes.

Listes d’acteurs pour la distribution du Paltoquet. Michel Deville établit des listes pléthoriques qui se resserrent au fur et à mesure de sa réflexion et de ses discussions avec les acteurs.Listes d’acteurs pour la distribution du Paltoquet. Michel Deville établit des listes pléthoriques
qui se resserrent au fur et à mesure de sa réflexion et de ses discussions avec les acteurs.
[DEVILLE382 B74]

Les dossiers concernant le casting contiennent des listes entières de noms, des coupures de presse, ainsi que des photos, parfois accompagnées d’un courrier de l’acteur ou de son agent, très souvent annotées au verso de la main de Deville, de toute évidence après ou pendant son entrevue avec le postulant : « Intelligente – enfantine en même temps – autoritaire » – « Bien – Aime le cinéma – Anglaise – Accent (supportable) Mieux que photo » – « Pas belle – lourde – épaisse – pas d’éclat ni d’humour » – « Grande fille – Beaucoup d’éclat » – « Prétentiarde mondaine – petite nunuche – ‘mignonne’ » – « Pas de magie »...

Ces listes exploratoires constituent presque un panorama des acteurs et actrices français les plus en vue du moment, comme dans ces 4 épaisses chemises cartonnées de recherches pour Le Voyage en douce, dont les deux héroïnes seront finalement Dominique Sanda et Géraldine Chaplin.

La relation aux interprètes est un élément clef de la création pour Michel Deville qui, là aussi, procède de manière très personnelle, atypique et affective. Michel Deville n’écrit jamais en pensant à un acteur en particulier – à l’exception de La Lectrice, imaginé pour Miou-Miou. Tout : écriture, découpage, mise en scène, précède au choix des acteurs, et c’est sur la base d’un film déjà virtuellement « monté » qu’il procède alors lui-même, seul, aux recherches de casting et aux sélections, que ce soit pour les premiers rôles ou pour ceux de second plan, pour les enfants, et jusqu’aux figurants. Il reçoit tous les acteurs, effectuant un long travail d’approche pour aboutir à la mystérieuse alchimie de l’incarnation de ses personnages. C’est une relation de charme et de séduction mutuelle qu’il met délibérément en place.

Lettre de Michel Deville à Anémone

Lettre à Anémone pour lui proposer le rôle dans Aux petits bonheurs.
[DEVILLE581 B161]

L’Ami Deville : directeur en douce

« Les grands acteurs on n’a rien à leur dire, juste à les choyer, veiller sur eux, être avec eux, devant eux, collé à la caméra, pas derrière le combo. […] Le chef d’orchestre est face à un orchestre, forcément composé de virtuoses. »
Michel Deville dans le documentaire La direction d’acteur par Michel Deville (présenté en bonus du DVD d’Eaux profondes).

Michel Deville « accompagne » Fanny Ardant sur le tournage du Paltoquet. Photo Catherine Pistre © Éléfilm. [DEVILLE541 B42]

Michel Deville « accompagne » Fanny Ardant sur le tournage du Paltoquet
Photo Catherine Pistre © Éléfilm. [DEVILLE541 B42]

La direction d’acteurs est sans doute le point le plus atypique de Michel Deville.

« Deville est un chef d’équipe extraordinaire. C’est un meneur d’hommes, il ne tremble jamais. […] La grande préparation du tournage permet d’inventer autre chose pendant le tournage. » Michel Piccoli dans Huit clos : entretiens avec Michel Piccoli et Michel Deville (présenté en bonus du DVD du Paltoquet).

Acteurs et collaborateurs s’accordent tous pour vanter la méticulosité inégalée de la mise en scène de Deville et le confort qu’ils ressentent à être « pris en main », littéralement portés, par son projet et sa vision : emplacements, déplacements, ton et rythme des dialogues, tout est millimétrique.

« Michel ne s’occupe plus que des acteurs au moment du tournage, et rien d’autre, comme un tête à tête », explique Rosalinde Deville. Le ton des courriers adressés aux actrices témoigne de cette intimité.

Fax à Fanny Ardant pour la convaincre de prendre le rôle dans Toutes peines confondues

Fax à Fanny Ardant pour la convaincre de prendre le rôle dans Toutes peines confondues :
« Le fax est une invention de génie : je vais te téléharceler. »
[DEVILLE541 B42]

Les acteurs ne répètent jamais entre eux, à une ou deux exceptions près. Ils préparent leurs scènes avant le tournage avec Michel Deville et lui seul, et « découvrent » leur partenaire sur le plateau, ce qui permet de garder la fraîcheur du jeu et la surprise.

Dans le même « esprit de famille », Michel Deville « vient aux nouvelles » après les premiers visionnages des films, recueillant les avis de très nombreuses connaissances, généralement par téléphone. Il garde en note toutes leurs observations et adjectifs de manière détaillée. On trouve ainsi une quarantaine de pages de sa main sur la réception d’Eaux profondes par des personnalités très diverses.

Notes sur une conversation avec Michel Piccoli au sujet de La Femme en bleu

Notes sur une conversation avec Michel Piccoli au sujet de La Femme en bleu
(25/10/71 à 22h30). [DEVILLE157 B31 3/3]

La Divine Musique

« Un impératif dans le cinéma de Michel : il faut accélérer, aller très vite, gagner une seconde, encore une, en allant plus vite, poser les phrases sans trop se poser de questions. »
Miou-Miou, dans l’entretien présenté en bonus du DVD de La Lectrice.

Rythme et musicalité sous-tendent et régissent la mise en scène et le jeu des acteurs, mais ils sont également présents dans la narration elle-même. Jamais chez Deville la musique n’est un fond sonore visant à créer une « atmosphère ». Élément constitutif et moteur, elle ne peut apparaître que de deux manières : lorsqu’un des protagonistes met lui-même de la musique, tel Claude Rich dans Ce soir ou jamais ou Jean-Hugues Anglade dans Nuit d’été en ville ; ou quand elle endosse un rôle de « voix off », dans des scènes sans dialogue, quand les enfants de La Petite Bande expriment leur fatigue ou leur désarroi avec des instruments de fortune, ou durant les déambulations dansantes de la lectrice dans les rues d’Arles, au rythme de la sonate Le Printemps de Beethoven.

Note préparatoire sur les ponctuations musicales du Paltoquet.

Note préparatoire sur les ponctuations musicales du Paltoquet.
[DEVILLE383 B74]

Denis Podalydès l’explique dans un entretien (en bonus du DVD de La Divine Poursuite): «  [La Divine Poursuite] est un film construit en sarabande, chaque élément vient nourrir la partition. Les acteurs sont des instruments plus que des instrumentistes, et c’est lui qui joue. Quand ça sonne juste c’est très agréable, j’aime beaucoup être une note de musique. Il est très sensible au rythme du jeu, à l’harmonie des voix, le phrasé, le rythme des corps aussi. Si quelque chose d’imprécis enraye la musique, il arrête. »

Ce n’est pas un hasard bien sûr si Piccoli, l’« autre Michel », joue le rôle d’un chef d’orchestre dans Le Paltoquet, annonçant les entrées des acteurs-instruments, chacun apportant son timbre à la partition.

Lettre de Michel Deville à Erato pour l’utilisation du Quatuor n°1 de Janacek et du Trio Dumky de Dvorak dans le Paltoquet

Lettre de Michel Deville à Erato pour l’utilisation du Quatuor n°1 de Janacek et
du Trio Dumky de Dvorak. Comme dans
Pierre et le Loup, chaque personnage du Paltoquet
est représenté par un instrument et la déclinaison d’un thème.
[DEVILLE377 B75 2/6]

Écrivain, chorégraphe, chef d’orchestre, photographe, explorateur, compagnon, Michel Deville est tout ça, artiste polymorphe à l’œil confiant, dont on pourra prendre la mesure dans ces archives conservées à la Cinémathèque.


Tania Capron est médiathécaire à la Cinémathèque française.