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Chantal Akerman disait être entrée dans le cinéma « sans vergogne ». Dans Saute ma ville, son premier court métrage qu'elle réalise à 18 ans, elle fout littéralement le bordel et annonce l'œuvre à venir. Une œuvre intime et envoûtante, qu'on peut redécouvrir à la Cinémathèque pendant tout le mois de février. En attendant, on aime revoir quelques archives de la cinéaste belge. Ici avec Delphine Seyrig, en 1976, toutes deux interrogées par Pierre Bouteiller pour parler de Jeanne Dielman, d'escalopes panées et du statut de la femme en général. Ou en 1978, sur le canapé de Michel Drucker pour la sortie des Rendez-vous d'Anna, film de sa rencontre avec Aurore Clément, muse complice qu'on aura la chance d'accueillir pour un dialogue avec le public le 26 février.
Monstres sacrés
Février amène son lot de grandes parades. Celle de Tod Browning est sombre et peuplée de vampires, lilliputiens, hommes-troncs, prestidigitateurs, transformistes ou malfrats déguisés. Des personnages troublants interprétés par des « monstres sacrés » comme Lon Chaney, acteur fétiche de Tod Browning ou par de vrais monstres humains, victimes de malformations de naissance. Entre cinéma fantastique et mélodrame, on redécouvre, du 14 février au 4 mars, l'œuvre de Tod Browning et sa fabrique de créatures étranges qui en influença plus d'un (et pas des moindres), de David Lynch à Tim Burton, en passant par Werner Herzog ou Alejandro Jodorowsky : une merveilleuse descendance.
La curiosité
Cinq courts d'animation très beaux mettant en scène cinq rêveurs, aux sources d'inspiration multiples : l'enfance de Pierre Richard, les peintures de Jackson Pollock, Buster Keaton pris dans la tourmente de l'ouragan Katrina, le sculpteur Stéphane Halleux ou encore le cinéma burlesque en version pixilation (du stop-motion avec acteurs réels), technique d'animation qui a nécessité deux ans de tournage pour Luminaris(dont on peut voir le making of ici).
Les Fantastiques Livres volants de M. Morris Lessmore : séance mercredi 14 février à 15h (à partir de 8 ans).
La confidence
Chantal Akerman a dit : « Il y a à boire et à manger dans les films de Godard. Dans For Ever Mozart, il y a un quart d'heure que j'ai trouvé sublime et pas plus, mais ce quart d'heure m'a suffi pour me recharger comme une pile. Évidemment, ce n'est pas ce qui m'arrive quand je vois un film comme JLG/JLG, ça me déprime plutôt. Mais Godard m'insuffle souvent une force vitale, il me fait cet effet, il me donne toujours et encore envie de faire du cinéma. Les films des autres cinéastes n'apportent pas forcément ce désir de faire. »
Dans les cartons de la Cinémathèque
Dessins pour Citizen Kane (Orson Welles, 1941) par Maurice Zuberano, également connu pour avoir travaillé sur les décors de West Side Story (1961), La Mélodie du bonheur (1965) et Dick Tracy (1990).
Si on a plus de temps, on peut regarder cet intéressant documentaire (42mn en VO) : bienvenue à Coney Island dans l'univers des Circus Freaks and Sideshows
Un article d'Artefake montre les mille visages ou presque de Lon Chaney
Les Freaks vu par Charles Burns. Matt Grœning se serait inspiré de son pote de fac pour créer le patron d'Homer Simpson, Charles Montgomery Burns
Les personnages de Tod Browning, encore, sur le corps de Pascal Tourain dit l'homme tatoué
Tout savoir sur la tératologie, la science des monstruosités
Les photos de plateau de Vincent Rossell (dont des milliers sont soigneusement conservées dans les boîtes de notre iconothèque) réunies dans ce beau recueil
« La première fois qu'une image-temps directe apparut au cinéma ce fut sous la forme des nappes de passé avec Citizen Kane de Welles » (Gilles Deleuze). Philosophons avec Orson Welles avant de revoir Citizen Kane lundi 19 février
Dans le jukebox
Never Fall in Love par Violet and Daisy Hilton. On pourra voir les célèbres sœurs siamoises dans L'Amour parmi les monstres de Harry L. Fraser vendredi 23 février