Tourne au son ! Évolutions et révolutions de la prise de son au cinéma
Conférence de Philippe Vandendriessche

7 février 2014

Depuis que le cinéma a appris à parler, on n'a jamais autant crié « Silence ! » sur les plateaux de tournage. C'est que le champ sonore est beaucoup plus difficile à cadrer qu'une image, et sa capture est une manœuvre où le microphone doit faire preuve d'agilité pour rester hors du cadre, pour éviter les rayons de lumière, mais sans perdre l'émotion, cristallisée dans d'infimes vibrations de l'air. Le preneur de sons réalise une savante composition entre le réel et l'idée d'un film à faire, d'une histoire à raconter, d'une émotion à susciter. L'entreprise est complexe car si l'œil peut se promener sur l'image, errer ou même s'en détourner, le son remplit l'espace, il s'insinue et se déploie dans un jeu subtil avec le temps et la mémoire de l'auditeur. L'oreille n'a pas de paupières : la prise de son est une chose sérieuse et sa réalisation est un art.


Philippe Vandendriessche a collaboré en tant que preneur de sons à de nombreux films depuis 1980. Chargé de cours de prise de son à l'Institut des Arts de Diffusion (IAD) de Louvainla- Neuve et au Conservatoire de Mons (ARTS2), il est aussi professeur invité à l'ESAV (Université Toulouse - Jean Jaurès). Il a constitué une sonothèque qui réunit plus de 75 000 sons