New old

vendredi 15 mars 2019, 20h00

Cinéma Reflet Médicis Hors les murs

20h00 21h25 (83 min)

Pierre Clémenti
France / 1988 / 16 min / DCP

Avec Pierre Clémenti.

« Ce dernier film est celui que je préfère... J'ai laissé ma plume au vestiaire le jour où les mots se sont envolés, le jour où les mots ont perdu leur sens. » Pierre Clémenti

Numérisé en 2K, à l'Institut audiovisuel de Monaco, à partir de l'internégatif 16 mm et du négatif son par Balthazar Clémenti, l'Institut audiovisuel de Monaco et La Cinémathèque française, en collaboration avec le Centre Pompidou.


New old Les Chroniques du temps présent = New old
Pierre Clémenti
France / 1979 / 67 min / DCP

Avec Pierre Clémenti, Nadine Hermand, Michelle Bernet.

Témoignage de Clémenti sur sa vie, forme de journal sur ses activités d'acteur avant et après 1973. Extraits de films dans lesquels l'acteur joue, visite à la Factory de Warhol, spectacle de Béjart, pièce de Marc'O…

Numérisé en 2K, à l'Institut audiovisuel de Monaco, à partir de l'internégatif 16 mm et du négatif son par Balthazar Clémenti, l'Institut audiovisuel de Monaco et la Cinémathèque française, en collaboration avec le Centre Pompidou.


En 1971, dans ce qui deviendra ensuite Quelques messages personnels, Pierre Clémenti écrit : « Il est arrivé un jour où j’ai senti qu’il fallait dépasser les mots du poème, que ces mots devaient prendre corps, devenir gestes, actes – et ce dépassement, ce fut pour moi le théâtre et le cinéma, la poésie de la vie. J’aime bien le cinéma, j’aime l’image qui est la trace de ce que tu as oublié, de cette part de toi que tu as perdue. Très vite, en un instant, tu redeviens le familier de ton passé. Je fus cet homme-là, qui court à travers l’écran. Et au moment même où tu joues, tu es déjà celui qui plus tard te verra. Je crois qu’un film est un lien, qui te rattache aux autres comme à toi-même, à ce que tu as été comme à ce que tu n’es pas, un lieu de rencontre entre frères qui ne se connaissent pas et dont le hasard d’une représentation mêle les destins à travers le temps et l’espace. » New Old, le second film achevé de Pierre Clémenti, déploie en images cette magnifique conception des pouvoirs du cinéma. Sous forme de chronique, le réalisateur documente son travail d’acteur, on y croise Marc’O, Miklós Jancsó, Frank Cassenti…, on y aperçoit le plateau du Guépard de Visconti…, une vie de travail, une vie enchantée, et que pourtant Pierre Clémenti considère comme le substrat de sa sombre fiction, À l’ombre de la Canaille bleue (1986). De New Old, il écrit : « Balbutiements, fulgurances, illuminations, intimité révélée qui entrouvre la fente radieuse de la conscience, long serpent multicolore, ruban se frayant un passage à l’appel des signes.
Le feu excise le point de non-retour. Les ailes me sont poussées pour m’envoler, te chercher, te prendre…
Comme les premières projections de Visa de Censure, New Old fut présenté plusieurs fois en public accompagné par différents groupes de musique, chaque groupe choisissait la partie qu’il préférait. Toutes ces musiques d’horizons différents donnaient une dimension exacte et un dépassement à ces projections vivantes… que le public secrètement attendait…
Cinémathographiquement [sic]. »

Nicole Brenez