Kean ou Désordre et génie

vendredi 3 mars 2017, 20h30

Salle Jean Epstein

20h30 22h50 (140 min)

Alexandre Volkoff
France / 1923 / 140 min / 35mm / INT. FR.
D'après Alexandre Dumas père.

Avec Ivan Mosjoukine, Nathalie Lissenko, Nicolas Koline.

Les déboires du grand acteur londonien Edmund Kean, né à la fin du XVIIIe siècle, longtemps considéré comme le meilleur acteur au monde.

Restauration en 4K par la Cinémathèque française grâce à l’aide sélective du CNC pour la numérisation du patrimoine.


Le tournage de Kean ou Désordre et génie s’effectue en France au studio Albatros de Montreuil pour les intérieurs, ainsi qu’aux studios de Joinville, dont l’espace est suffisamment grand pour reconstituer le mythique théâtre anglais de Drury Lane. Quant aux extérieurs, ils ont été filmés à Paris et à Versailles. Le décorateur du studio Albatros, Lochakoff effectue un immense travail de reconstitution et étudie entre autres des estampes de la pièce conservées à la Bibliothèque nationale de France. La confusion entre théâtre shakespearien et réalité vécue par Kean fait l’objet de nombreuses expérimentations visuelles dans le film. Kean est une œuvre moderne car elle évoque également la méthode Stanislavski, bien connue des Russes Volkoff et Mosjoukine. Le montage rapide de la danse slave est la séquence qui a provoqué un grand engouement auprès des spectateurs : André G. Brunelin, un projectionniste du théâtre du Vieux-Colombier, s’est souvenu que le public demandait un bis pour cette séquence, l’obligeant à projeter la bobine une deuxième fois. Son témoignage, dans « Au temps du Vieux Colombier de Jean Tedesco » (Cinéma 61, n° 52, janvier 1961), évoque aussi « des images joliment teintées » où « les tons de couleurs varient », or la première restauration de 1964 qui a circulé jusqu’à présent était en noir et blanc. Une copie positive fragmentaire conservée par le CNC et les annotations présentes sur le négatif original ont permis de reproduire les teintages. La copie 35 mm issue du retour sur film a été teintée directement sur support par le laboratoire tchèque Jan Ledecký, grâce à une collaboration entre La Cinémathèque française et la Cinémathèque de Prague/Národní filmový archiv (NFA).

Céline Ruivo