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Il est arrivé que le cinéma d'arts martiaux dépasse toutes les catégories existantes, que les chorégraphies mettent en scène une plasticité inouïe des corps, que les objets soient détournés de leur usage pour se transformer en gadgets déments. La séance de ce soir propose deux films qui prouvent que le genre a lui-même engendré d'insolites et surréalistes monstruosités, où la bouffonnerie y côtoie l'intensité violente la plus grande.
L'Invincible Super Chan est un film taïwanais de 1971, écrit et réalisé par Yan Sun. Un épéiste valeureux est amené à quitter sa retraite pour venger la mort de son maitre. Le héros trucide en quelques mouvements des dizaines d'adversaires. Les corps semblent ignorer les lois de la gravité. Les morts s'accumulent à un rythme délirant. L'Invincible Super Chan fait exploser les conventions du wu xia piang (équivalent chinois du film de cape et d'épée) par excès. La forme extatique du film d'arts martiaux si on veut.
Jean-François Rauger