Plan Vigipirate Urgence attentat
En raison des ralentissements liés aux contrôles de sécurité à l’entrée du bâtiment, nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de votre séance, les retardataires ne pouvant être acceptés en salle. Nous vous rappelons que les valises et les sacs de grande taille ne sont pas acceptés dans l’établissement.
« C'est sa version de Vertigo », dit Rob Legato du film de Martin Scorsese. Thriller gothique, adapté de Dennis Lehane, Shutter Island nous plonge dans la psyché de son personnage principal, le marshal Daniels (Leonardo DiCaprio), chargé d'enquêter sur la disparition d'une criminelle internée dans un hôpital psychiatrique. Pour créer ce labyrinthe mental et traduire cette frontière troublée entre le rêve et le réel, Scorsese et son coordinateur des effets visuels effectuent un travail sur l'image d'une rare subtilité, jouant sur une visibilité intermittente, plus ou moins appuyée, des effets spéciaux. Selon Legato, la séquence la plus complexe à réaliser fut celle du rêve où Daniels revoit son épouse disparue (Michelle Williams), dont le corps se transforme en cendres. La douloureuse étreinte du couple, dans une palette tout en jaunes inspirée du Kodachrome, reste l'une des scènes les plus puissantes et émouvantes de l'œuvre de Scorsese. Entouré d'un casting impeccable – Ben Kingsley, Max von Sydow, Patricia Clarkson – le cinéaste compose un chef-d'œuvre sur la question du Mal et la souffrance inaltérable de la perte. Mark Ruffalo, le corps solide et l'œil tendre, impressionne dans le rôle du coéquipier de Daniels. Mais c'est dans l'interprétation intense de DiCaprio que le film trouve véritablement son âme. Quand, dans la dernière séquence, ses yeux tourmentés laissent apparaître une clarté soudainement retrouvée, le regard du spectateur, lui, se brouille de chagrin.
Elsa Colombani