Prisonnières des Martiens

Prisonnières des Martiens Chikyū bōeigun [地球防衛軍

Ishirō Honda
Japon / 1957 / 88 min

Avec Kenji Sahara, Yumi Shirakawa, Momoko Kōchi.

D'étranges visiteurs puissants et soi-disant pacifiques, les Mysterians, récemment débarqués sur la Terre, demandent au gouvernement de leur fournir quelques jolies jeunes femmes afin de perpétuer leur race en voie d'extinction.

Premier film de science-fiction en Cinémacope couleur, qui fit les belles heures des cinémas de quartier du monde entier.

Du côté des Martiens

Deux classiques du cinéma de science-fiction, d'origine géographique différente, à l'affiche ce soir. Les soucoupes volantes attaquent, s'il n'est pas le meilleur titre de ce genre particulièrement prolifique à Hollywood dans les années 1950, il compte parmi les classiques de la période. Le film est signé Fred Sears, stakhanoviste de la série B qui a réalisé, entre 1949 et 1958, plus de cinquante films relevant de catégories diverses (westerns, films de guerre, SF). C'est le prolifique (plus de 230 titres au compteur, de la série Z aux films avec Elvis Presley), Sam Katzman, qui produit Les soucoupes volantes attaquent qui doit son scénario notamment au blacklisté Bernard Gordon. Les effets spéciaux sont du génial Ray Harryhausen. Cette histoire, a priori convenue, d'invasion extraterrestre offre au spectateur quelques réjouissantes scènes de destruction notamment celles du capitole et de la Maison-Blanche, les envahisseurs n'hésitant pas à s'attaquer au cœur politique des États-Unis. Le film sera une des sources d'inspiration majeure du Mars Attacks ! de Tim Burton.

Prisonnières des Martiens est réalisé en 1957 par Ishirō Honda. Il est difficile de ne pas l'envisager comme une réplique japonaise au film de Fred Sears. Ici, les envahisseurs de l'espace enlèvent quelques femmes terriennes, afin de perpétuer leur espèce menacée de disparition. Bénéficiant de couleurs splendides et des ressources de l'écran large, le film appelle à une union de l'humanité tout entière pour s'opposer à la menace de l'espace. « J'ai voulu, dira Honda, supprimer la notion d'Orient contre Occident pour proposer une aspiration à la paix simple et universelle, l'union de l'humanité dans l'édification d'une société unifiée ». Pour en savoir plus sur l'art poétique de Honda, qui considérait Prisonnières des Martiens comme son meilleur film, on se reportera avec profit à l'excellent ouvrage de Fabien Mauro, Ishirō Honda : Humanisme monstre, aux éditions Rouge Profond.

Jean-François Rauger


Générique

Réalisateur : Ishirō Honda
Assistant réalisateur : Koji Kajita
Scénariste : Takeshi Kimura
Société de production : Toho
Producteur : Tomoyuki Tanaka
Directeur de production : Yasuaki Sakamoto
Distributeur d'origine : Rank Overseas Film Distributors
Directeur de la photographie : Hajime Koizumi
Ingénieur du son : Masanobu Miyazaki
Compositeur de la musique originale : Akira Ifukube
Décorateur : Teruaki Abe
Monteur : Koichi Iwashita
Coordinateur des effets spéciaux : Eiji Tsuburaya
Interprètes : Takashi Shimura (le docteur Tanjiro Adachi), Kenji Sahara (Joji Atsumi), Momoko Kôchi (Hiroko Iwamoto), Akihiko Hirata (Ryoichi Shiraishi), Susumu Fujita (le général Fujita), Hisaya Itô (le capitaine Seki), Yoshio Kosugi (le commandant Sugimoto), Fuyuki Murakami (le docteur Nobu Kawanami), Yoshio Tsuchiya (le chef des mystérieux), Minosuke Yamada (le secrétaire de la défense Hamamoto), Tetsu Nakamura (le docteur Koda), Harold Conway (le docteur DeGracia), Yutaka Sada (le capitaine de police Miyamoto), Hideo Mihara (le général Emoto), Rikie Sanjô (la mère de Etsuko), Sôji Ubukata (le docteur Noda), Ren Imaizumi (l'assistant de Adachi), Shin Otomo (le policier Kawada), Takuzô Kumagai (le colonel Ito), Akio Kusama (le chef de police Togawa), Shôichi Hirose (le détective), Tadao Nakamaru (le lieutenant Yamamoto), Rinsaku Ogata (le policier Ogata), George Furness (le docteur Svenson), Haruo Nakajima (Mogura), Heihachirô Ôkawa, Takeo Oikawa, Haruya Kato, Senkichi Omura, Mitsuo Tsuda, Kamayuki Tsubono, Yasuhiro Shigenobu, Katsumi Tezuka