La Joyeuse suicidée

La Joyeuse suicidée Nothing Sacred

William A. Wellman
Etats-Unis / 1937 / 75 min
d'après l'histoire "Letter to the editor" de James H. Street

Avec Carole Lombard, Fredric March, Charles Winninger.

Afin de revenir dans les grâces de son patron, le journaliste Wallace Cook propose d'écrire un reportage sur la malchanceuse Hazel Flagg, qui a été diagnostiquée comme étant empoisonnée au radium.

Restauré par le MoMA, avec le soutien financier du fonds de conservation Celeste Bartos.


Lorsque William Wellman réalise La Joyeuse Suicidée en 1937, il a déjà fait tourner les plus grandes stars de l’époque, de Barbara Stanwyck à Clark Gable, et s’est confortablement installé à Hollywood grâce à l’immense succès de son film de guerre, Les Ailes (1927). Sa carrière, même si l’on retient surtout aujourd’hui son souci de réalisme et ses westerns engagés (L’Étrange Incident, 1943 ; Convoi de femmes, 1951), ainsi que la première version d’Une étoile est née (1937), est parsemée de quelques comédies réussies. Parfait exemple de screwball comedy, La Joyeuse Suicidée rassemble deux des acteurs chéris de l’Amérique d’avant-guerre, Carole Lombard et Fredric March. Le charme de l’une, séduisante ingénue, et le jeu solide de l’autre, parfait gentleman, sont portés par l’écriture du talentueux et prolifique Ben Hecht. Le cocktail est réussi, léger, pétillant. Répliques enlevées, péripéties et enchaînements cocasses, trouvailles visuelles… C’est bien simple, il y a de l’humour jusque dans certains cadrages. Mais derrière la comédie romantique se dissimule, à peine, un pamphlet mordant contre les médias, contre le voyeurisme, une satire de la presse insatiable et sans limites. Pas étonnant alors que La Joyeuse Suicidée ‒ fascinant oxymore qui fait allusion à une scène clé du film, prétexte à un énième et désopilant rebondissement ‒ lorgne avec bonheur du côté de Hawks ou de Cukor. Ou même des chefs-d’œuvre de Capra, à qui Wellman vouait une admiration sans bornes, ce même Capra qui, quatre ans plus tard, réalisera L’Homme de la rue sur une trame identique.

Hélène Lacolomberie


Générique

Réalisateur : William A. Wellman
Scénaristes : Ben Hecht, Charles MacArthur, William A. Wellman, Sydney Howard
Auteur de l'oeuvre originale : James H. Street d'après l'histoire "Letter to the editor"
Société de production : Selznick International Pictures
Producteur : David O. Selznick
Directeur de la photographie : W. Howard Greene
Compositeur de la musique originale : Oscar Levant
Décorateur : Lyle Wheeler
Costumiers : Travis Banton, Walter Plunkett
Monteurs : Hal C. Kern, James E. Newcom
Interprètes : Carole Lombard (Hazel Flagg), Fredric March (Wally Cook), Charles Winninger (le docteur Enoch Downer), Walter Connolly (Oliver Stone), Sig Rumann (le docteur Emil Eggelhoffer ), George Chandler (un photographe), Frank Fay (le maître de cérémonie), Maxie Rosenbloom (Max Levinsky), Margaret Hamilton (la femme du drug store), Troy Brown (Ernest Walker), Olin Howland (le porteur), Hedda Hopper (Dowager), John Qualen (le pompier suédois), Art Lasky (Mug), Monty Woolley (le docteur Vunch), Hattie McDaniel (Madame Walker), Alex Schoenberg (le docteur Kerchinwisser), Alex Novinsky (le docteur Marachuffsky), Kathryn Sheldon (la gouvernante du docteur Downer), Ernest Whitman (un policier), Everett Brown (un policier), Ben Morgan (un lutteur), Hans Steinke (un lutteur), Nora Cecil (la maîtresse d'école), Claire Du Brey (Miss Rafferty, l'infirmière), A.W. Sweatt (le garçon de course), Vera Lewis (Mademoiselle Sedgewick), Ann Doran (la téléphoniste), Bill Dunn (un électricien), Lee Phelps (un électricien), Cyril Ring (le pilote), Mickey McMasters (l'arbitre), Bobby Tracy (le speaker), Charles Richman (le maire), Dick Rich (Moe), Aileen Pringle (Madame Bullock), Clarence Wilson (Watson), Betty Douglas (Hélène de Troie), Elinor Troy (Catherine de Russie), Monica Bannister (Pocahontas), Shirley Chambers (Lady Godiva), Jinx Falkenburg (Katinka)