Le Gardien de l'enfer

Le Gardien de l'enfer Jigoku no keibi-in [地獄の警備員

Kiyoshi Kurosawa
Japon / 1992

Avec Makiko Kuno, Yutaka Matsushige, Hatsunori Hasegawa.

Un ancien lutteur de sumo, devenu veilleur de nuit, est pris de pulsions meurtrières et enchaîne les crimes violents sans réelle motivation. Mais, un soir, une jeune femme est témoin du meurtre d'un de ses collègues.

Les années précédant Le Gardien de l'enfer ont été déceptives pour Kiyoshi Kurosawa. La réalisation de l'ambitieux film d'horreur Sweet Home (1989) entraîne un bras de fer juridique entre son producteur (Jūzō « Tampopo » Itami) et lui-même, mécontent de ne pas avoir gardé le contrôle du montage final. Perdant son procès, le jeune cinéaste en conservera une certaine amertume et mettra trois ans avant d'imaginer cette histoire de sumo tueur reprenant ses pulsions meurtrières après une reconversion en agent de sécurité. L'œuvre a été produite grâce à la Directors Company fondée dix ans plus tôt par, entre autres, Kazuhiko Hasegawa et Shinji Somai, deux réalisateurs importants dont Kurosawa fut l'assistant. L'objectif de cette société indépendante était de permettre aux réalisateurs de fuir les contraintes commerciales des grandes productions. La J-Horror n'existant pas encore, c'est dans le slasher américain que Kurosawa va venir puiser son inspiration. Si les effets spéciaux de Sweet Home se présentaient comme un tour de force technique, ce nouveau film va au contraire se montrer plus économe de ses moyens et effets. Pour la première fois, le cinéaste commence à trouver son style : un goût prononcé pour les plans verticaux, les travellings arrière et un grain d'image volontairement flou. Distribué de manière relativement discrète, Le Gardien de l'enfer se taille cependant une réputation au-delà des espérances de son auteur, grâce au bouche-à-oreille. Alors assistant réalisateur sur le tournage, le regretté Shinji Aoyama expliquera son succès par le fait « qu'il était le film japonais le plus sincère à sortir cette année-là ». Difficile de ne pas lui donner raison.

Clément Rauger


Générique

Réalisateur : Kiyoshi Kurosawa
Assistant réalisateur : Shinji Aoyama
Scénaristes : Kiyoshi Kurosawa, Kunihiko Tomioka
Société de production : Directors Company
Producteurs : Toshiyasu Nakamura, Susumu Miyasaka, Ryûji Ikoma
Directeur de la photographie : Ken'ichi Negishi
Ingénieur du son : Akihiko Suzuki
Compositeur de la musique originale : Midori Funakoshi
Décorateur : Takeshi Shimizu
Monteur : Nobutake Kamiya
Interprètes : Makiko Kuno (Akiko Narushima), Yutaka Matsushige (Fujimaru, le gardien), Hatsunori Hasegawa (Hyôdô), Ren Osugi (Kurume), Tarô Suwa (Yoshioka), Yoriko Dôguchi (la femme de Hyôdô), Mikio Ogata, Yoshiko Yura, Tomoko Otakara, Takashi Naitô, Hiroshi Tanabe, Shirô Shimomoto, Tsuyoshi Mikami, Yôjin Yoshino, Seichô Takaoka, Yôichi Okamura, Naoshi Minatoya, Kei Aoshima, Kensô Katô