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Le fonds d'archives

Les conditions d'acquisition

Les archives « cinéma » du Crédit National ont été versées à l'automne 1993 par l'intermédiaire du département de l'administration générale de l'institution financière, sauvées in extremis de la benne à laquelle elles étaient d'abord promises. La connaissance de la matière entrée alors à l'ex-BiFi (Bibliothèque du film, entité alors distincte de la Cinémathèque française) se résume à deux pièces dactylographiées. La première est un bon de livraison mentionnant le nombre des « conteneurs » cédés (127 cartons), la nature des documents - « dossiers de prêts à l'industrie cinématographique » - et leur répartition entre « dossiers de financement » (870 dossiers) et « scripts » (720 scripts). La seconde est une liste de titres de films établie par la société Locarchives, gestionnaire des archives que le Crédit National - banque toujours en activité en 1993 - ne pouvait déjà plus entreposer à son siège de la rue Saint-Dominique à Paris : elle recense par ordre alphabétique les films qui donnent leur nom à chaque « dossier de financement », sans communiquer de détail sur les « scripts » et signale, en toute fin, l'existence d'une catégorie, alors opaque, de « sous-dossiers » (5 conteneurs).

Au début des années quatre-vingt-dix, les attributions du Crédit National dans l'histoire du cinéma français sous l'Occupation, d'une part, et dans le financement de l'industrie cinématographique, d'autre part, sont déjà bien identifiées (voir Bibliographie) ce qui laissait, à l'époque, présager de la valeur des documents pour une bibliothèque spécialisée dans le cinéma et sensible par ailleurs au nouveau contexte - depuis les célébrations du Centenaire - de développement de la recherche française en histoire économique du cinéma. L'existence dormante de ces archives de prêts n'avait toutefois pas été identifiée jusqu'à l'arrivée fortuite des 127 cartons dans les collections de la BiFitooltip. Si bien qu'il reste donc à découvrir, fin 1993, ce qui se cache derrière le laconisme du bon de livraison et de la liste liminaire de titre de films ; il reste aussi à dégager et préciser l'intérêt scientifique de ce fonds et sa singularité par rapports aux autres archives de cinéma.

Une première étape intermédiaire va ainsi consister, à partir de 1994, en un lourd travail d'inventaire, de traitement et d'indexation, pour permettre de passer de la réception de la matière brute à l'ouverture raisonnée du fonds au public. Une seconde étape s'ouvre en 1996 avec la mise à disposition des documents et des outils de consultation aux chercheurs, une étape - déjà riche de productions écrites (voir Bibliographie) - que le présent site Internet vient ponctuer par une valorisation et une visualisation inédites.