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Le fonds d'archives

L'intérêt du fonds d'archives pour l'histoire du cinéma

Jusqu'au versement des archives à la Cinémathèque Française, la bibliographie sur le Crédit National et le cinéma (relative aux Comités d'avances aux entreprises intéressant l'économie nationale pendant l'Occupation, d'une part, et aux sources de financements extérieurs à la profession cinématographique dans les années 40 et 50, d'autre part) ne mentionnait guère que les avances aux producteurs, consenties entre 1941 et 1959. C'est le travail d'inventaire du fonds acquis par la Cinémathèque Française qui a permis de préciser la pluralité des attributions du Crédit National en matière de cinéma (prêts à la production, garantie à l'exportation et acompte sur l'Aide automatique) et leur continuité pendant plus de vingt-cinq années (1941-1966). Il apparaît aujourd'hui à travers les dossiers que le Crédit National a donc conduit pendant vingt-six ans la procédure d'octroi d'avances sélectives à la production, a soutenu l'exportation des films à l'étranger pendant huit années et participé aux dix premières années de fonctionnement de l'aide automatique à la production. Avec ces trois procédures, le fonds d'archives conservé à la Cinémathèque Française offre ainsi les matériaux d'une histoire générale de l'économie et de l'institution du cinéma liée à la politique bancaire de l'Etat français, et d'une histoire particulière de la fabrication de films.

Parmi les trois parties documentaires, les dossiers d'avances rassemblent la matière la plus riche : ils permettent de suivre le procès de fabrication des films, de dessiner les contours d'une politique publique du cinéma privilégiant des innovations techniques, des orientations scénaristiques ou des garanties commerciales ; ils contribuent à une réflexion sur l'existence d'un cinéma intéressant l'industrie « nationale », contiennent une véritable anthologie des maisons de production et tracent, enfin, pour les demandes classées « sans suite », une histoire du cinéma invisible.