Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Caméra film 60 mm non perforé

N° Inventaire : AP-95-1776

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Prise de vues cinématographiques

Nom du modèle : Appareil à séries photographiques ; Biographe ; chronophotographe

Numéro de fabrication : n° 5

Lieu de fabrication : Paris - Levallois-Perret, France

Année de fabrication : 1895

Brevet : Georges Demenÿ, B.F. n° 233 337, 10 octobre 1893 (certificat d'addition du 27 juillet 1894) : "Appareil destiné à prendre des... +

Fiche détaillée

Type de l'appareil

entraînement du film 60 mm non perforé par came battante excentrique ; bobine débitrice et réceptrice ; pignons hélicoïdaux ; deux freins pour serrer le film ; volet obturateur réglable (à deux lames d'acier) disposé sur un disque métallique rotatif et s'ouvrant par pression d'un bouton ; compteur de tours ; manivelle (un tour = 4 images) ; cadre de celluloïd servant à la mise au point ; magasin servant au rangement des accessoires et des bobines vierges ou impressionnées

Auteurs

Demenÿ Georges
Levallois-Perret, 64 rue Chaptal, 17 Villa Chaptal

Fabricants

Georges Demenÿ
Boulogne-sur-Seine, parc des Princes, Station physiologique

Utilisateurs

Demenÿ Georges
Levallois-Perret, 64 rue Chaptal, 17 Villa Chaptal

Distributeurs

Gaumont et Cie, Société L.
Paris, 57 rue Saint-Roch

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

absent

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 11 cm
Largeur : 29 cm
Hauteur : 29 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Etiquette métallique : "Chronophotographe G. Demenÿ. Breveté S.G.D.G. Le Comptoir Général de Photographie 57 rue Saint-Roch, 57. N° 5. Paris".

Appareil commercialisé à l'extrême fin de 1895 - début 1896 par Léon Gaumont, sous le nom de "Biographe".

"Chronophotographie pour tous au moyen de l'appareil à séries photographiques de G. Demeny. La chronophotographie ou procédé pour prendre des photographies en séries est à l'ordre du jour. [...] Nous avons pensé rendre un réel service à ceux qui s'occupent de photographie en simplifiant les appareils chronophotographiques, en asssurant leur fonctionnement, en en réduisant le volume et le poids. Nous avons créé un type nouveau que nous mettons à la portée de tous. L'appareil à séries photographiques Demeny permet l'analyse de tous les mouvements de l'homme et des animaux, mouvements lents ou rapides, étendus ou restreints. Les résultats surprenants qu'il donne s'adressent à tous. Les sportmen, si nombreux aujourd'hui, auront un moyen de contrôler et d'analyser les sujets d'élite qu'ils suivent dans leurs différents records. Ils pourront en conserver des documents précieux et les comparer. Ils pourront même, en cas de discussion, apporter des preuves dont l'authenticité ne sera plus discutée. Il sera possible d'analyser et de conserver les différentes positions de départ et d'arrivée dans les courses à chevaux, les courses de vélocipèdes ou les courses à pied. On prendra les phases intéressantes d'un assaut d'armes, de canne, de bâton. Les scènes animées, les jeux de plein air, les danses, les différents métiers manuels, les mouvements des foules, seront autant de sujets auxquels s'applique, avec succès, l'appareil à séries photographiques. Les mouvements de l'eau et de l'air, les tourbillons, les fumées, les chutes d'eau, les vagues de la mer ; les mouvements de la natation et de l'aviation ; les mouvements des infiniment petits pourront même être photographiés, car l'appareil peut s'adapter à l'oculaire d'un microscope au moyen d'une disposition spéciale. Les allures normales de l'homme, la marche, la course et le saut s'analyseront avec la plus grande facilité, et les allures anormales, les troubles quelconques apportés dans les mouvements par une maladie ou une opération chirurgicale, donneront au médecin des indications précieuses sur la nature du mal et sur le rétablissement de la fonction normale à la suite du traitement. Ainsi les savants et les chercheurs auront à leur portée les données de la chronophotographie. L'artiste fera une ample moisson d'impressions ; il n'aura qu'à feuilleter ses albums de séries photographiques pour les renouveler. [...] Enfin, chacun pourra faire revivre dans le Bioscope par vue directe ou par projection au moyen de la lanterne magique, tous les sujets recueillis dans ses pérégrinations. [...] L'appareil Demeny renferme un mécanisme très simple, une fois réglé il ne se dérange plus. Il est contenu dans une boîte de 28 cm de côté et de 10 cm d'épaisseur. Tous peuvent le manier sans apprentissage, il ne demande aucune installation spéciale ; en plein air, à l'ombre, il donne les épreuves instantanées les plus rapides avec tout leur modelé ; il permet d'obtenir une série continue de 80 images et même davantage, avec une vitesse de 8 à 20 images à la seconde ; il faut compter 4 images par tour de manivelle. Il permet d'obtenir aussi une série de 10 à 20 images à la seconde, une suite de plusieurs séries interrompues et reprises instantanément au moment que l'on désire, aussi bien que l'image unique posée ou instantanée comme dans les autres appareils. Dans l'appareil d'amateur ces images ont la dimension 6 x 4 cm, c'est à dire une dimension suffisante pour avoir des épreuves pleines de détail, susceptibles d'agrandissement et à laquel l'amateur est habitué depuis la popularisation des jumelles photographiques. Il y a donc insensiblement 25 images par mètre de ruban sensible. Il permet d'opérer aussi lentement ou aussi vite que l'on désire, sous toute inclinaison. Il se charge avec facilité, se place sur un pied quelconque, sur ses deux faces, se porte sur l'épaule ou à la main. L'appareil est muni d'un anastigmat de Zeiss de 12 cm de foyer à diaphragme iris et à mise au point par vis hélicoïdale. Le magasin peut contenir 12 bobines qui permettent de prendre un millier d'images. L'appareil Demeny doit sa qualité à la simplicité de son mécanisme. Une pellicule sensible est enroulée sur une bobine ; l'extrémité de cette pellicule est engagée dans la fente d'une autre bobine réceptrice et se réfléchit sur des rouleaux devant la fenêtre où se produit l'image. Le mouvement de cette pellicule serait continu et uniforme si la pellicule ne se réfléchissait pas sur un petit organe spécial qui est le principe de l'invention. Cet organe est une tige ayant un mouvement d'excentricité calculé de telle façon que la quantité de pellicule rendue à un moment donné par le mouvement excentrique, est justement égale à la quantité de pellicule enroulée par la bobine réceptrice. Le mouvement de la pellicule est alors un mouvement de translation avec arrêts successifs sans aucune brusquerie et avec une tension continue du ruban sensible entre les deux rouleaux. Cette tension est une des grandes qualités de l'appareil ; sans elle, il ne peut y avoir d'images nettes dans toutes leurs parties. Au moment de l'arrêt de la pellicule tendue, un obturateur circulaire laisse passer instantanément la lumière. Les conditions de construction de cet obturateur sont les plus favorables pour bénéficier de toute la lumière émise par l'objectif ; aussi peut-on obtenir des instantanés par les temps couverts, et même dans l'atelier du photographe. La quantité de lumière qui entre dans l'appareil peut être réglée à volonté, de sorte que, suivant la rapidité de la prise des images ou suivant l'éclat de la lumière, la pellicule reçoit une impression convenable à sa sensibilité, et l'on est maître de faire varier le temps de pose depuis un dixième jusqu'à un millième de seconde. Un mécanisme spécial permet de faire pénétrer la lumière dans l'appareil au moment précis où la pellicule se met en mouvement et de faire cesser instantanément la prise des images sans perte de pellicule. Cela a lieu pour une ou plusieurs images. On peut ainsi, à volonté, prendre une seule image ou des séries de quelques images d'un sujet intéressant, interrompre la série, puis reprendre instantanément une autre phase du mouvement. [...] Chargement des bobines. Avec les mêmes précautions que l'on prend pour munir de plaques sensibles les châssis d'un appareil photographique, c'est à dire une chambre noire éclairée seulement par une lanterne à verre rouge rubis foncé, on charge les bobines destinées à porter les bandes de pellicule. On colle à l'extrémité de la pellicule, sur une longueur de un cm environ, l'extrémité d'une bande de papier noir, dont l'autre extrémité taillée en pointe, est enfoncée de 4 à 5 cm dans la fente de la bobine. On enroule le tout, le papier d'abord, la pellicule ensuite, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, la face émulsionnée en dehors (dans certaines pellicules les deux faces sont émulsionnées), en présentant vers le haut le trou de la bobine qui porte une goupille et l'on serre fortement la pellicule. Quand on est au bout de la pellicule qui peut avoir à volonté 3 ou 5 mètres, on colle à son extrémité, toujours sur un cm environ, une autre bande de papier noir et l'on continue l'enroulement. [...] Fonctionnement de l'appareil. On engage la manivelle dans le pignon qui se trouve à l'arrière de la boîte rectangulaire. On s'assure que le disque est libre en tournant vers le bas le bouton d'arrêt et en poussant de droite à gauche le verrou d'embrayage qui est à côté de la manivelle. Suivant le jour dont on dispose, on règle l'ouverture de la fente du disque, en faisant tourner devant son repère la virole de cuivre graduée qui est montée sur l'axe du bouton d'embrayage. Le chiffre le plus élevé indique la plus grande ouverture. En poussant à fond le bouton de bois, on tient l'obturateur déclenché, c'est à dire sa fente ouverte à l'ouverture qu'on a voulu lui donner. L'obturation se fait par le passage devant cette fente, d'un disque plein muni d'une fenêtre. Le temps de pose est d'autant plus court que l'ouverture de la fente de l'obturateur est plus étroite et que le mouvement de rotation du disque est plus rapide. On pourra donc modifier la durée du temps de pose à son gré, en faisant varier ces deux facteurs, sans compter que l'on peut encore au besoin diminuer la luminosité de l'objectif par son diaphragme iris. La mise au point étant faite, le diaphragme iris de l'objectif disposé à la grande ouverture de préférence, l'ouverture de l'obturateur réglé et l'appareil chargé, on débouche l'objectif et l'on tourne la manivelle à la vitesse que l'on a jugé convenable de lui donner et, quand son mouvement semble réglé, on appuie fortement, avec la paume de la main, sur le bouton, de manière à le faire rentrer à fond dans son logement, à cet effet, on maintiendra bien l'appareil en le plaçant à sa gauche et en l'étreignant sous l'avant-bras. Quand on sent, en tournant la manivelle, une résistance moindre qu'au départ, ce qui indique que toute la bande est passée d'une bobine à l'autre, on lâche le bouton. [...] Développement. Tous les révélateurs conviennent, mais prendre un bain un peu vigoureux si les vues ont été prises avec de grandes vitesses. Pour développer prendre deux cristallisoirs ou deux vases quelconques suffisamment grands pour contenir chacun toute la bande pelliculaire. L'un renferme de l'eau pure, l'autre le révélateur. Mouiller d'abord le pellicule entièrement, puis la plonger dans le bain, la faire passer ensuite, alternativement et à plusieurs reprises, dans le premier vase puis dans le second, jusqu'à complet développement, fixer ensuite, après lavage à grande eau, dans un bain d'hyposulfite à 15 %, suivant la méthode ordinaire. Chronophotographe Demenÿ avec anastigmat de Zeiss à diaphragme iris et monture hélicoïdale portant échelle des distances et permettant de faire la mise au point soit avec la glace dépolie, soit par l'approximation des distances ; viseur mobile à double effet ; 6 bobines magasin ; 24 bandes papier noir : 750 francs. Pellicule négative de 3 mètres de longueur : 4,50 fr. Pellicule négative de 5 mètres de longueur : 7,50 fr. Grand châssis presse en chêne de 1m50 de longeur et de 20 cm de largeur, pour tirer des épreuves sur papier permettant l'analyse des mouvement, ou sur pellicule pour Bioscope, avec glace de St Gobain et feutre épais, 55 fr. Papier au citrate (bande de 10 mètres), 2,50. Pellicule positive de 3 m de longueur, 4,50. Cristallisoir à cordon, 4. Panchromatic révélateur concentré, le 1/2 flacon, 1,50. Solution de bromure de potassium à 10 %, le flacon, 1,25. Hyposulfite, le kg, 0,35. Virage-fixage pour le papier citrate, le 1/2 litre, 2,25. Le Comptoir général de photographie a organisé des laboratoires spéciaux pour les travaux chronophotographiques, développement, tirage, etc." (Le Comptoir général de photographie, Chronophotographie pour tous au moyen de l'appareil à séries photographiques de G. Demeny, Paris, Comptoir Général de photographie, s.d. [1895-1896]).

Bibliographie

Demenÿ - Gaumont, Chronophotographie pour tous, Paris, Comptoir Général de photographie, s.d. [1895-1896].