Une image stylisée
Pour Béla Balázs, la stylisation de la nature est la condition même pour qu’un film puisse devenir œuvre d’art. C’est seulement grâce à elle que la physionomie d’un paysage peut être rendue visible. Balázs plaide alors pour une «nature de studio» au lieu d’un tournage en plein air, car la nature au cinéma ne doit pas être un environnement neutre. Elle doit, tout au contraire, être le fond pour une action précise, et donc communiquer au spectateur une atmosphère qui y correspond parfaitement.
Dans une phrase faisant écho à une remarque de Fritz Lang à propos d’une conception «expressionniste» de l’espace, Balázs déclare:
«En voyant un paysage dans un bon film, on doit être capable de prédire le caractère de la scène qui y aura lieu(1)Béla Balázs, Der sichtbare Mensch, Wien, Deutsch-Österreicher Verlag, 1924..»
Photographie de tournage,
Die Nibelungen: Siegfrieds Tod
de Fritz Lang, 1923
Photographie de plateau,
Die Nibelungen: Siegfrieds Tod
de Fritz Lang, 1923
Photographie de plateau, Die Nibelungen: Siegfrieds Tod de Fritz Lang, 1923
La photographie de tournage (Fritz Lang y apparaît assis en haut du tronc d’arbre, penché vers l’acteur principal) permet de prendre la mesure de la dimension des décors construits en studio pour ce film: le paysage reconstitué est irréel, semblable à une forêt primaire où l’homme peut facilement se perdre et qui prélude à la rencontre de Siegfried avec le Dragon (photographie de plateau).
Effet d’image |
1L’effet d’image |
2Une image stylisée |
3Une image composée |
4Une image chargée de sens |
La photographie de tournage (Fritz Lang y apparaît assis en haut du tronc d’arbre, penché vers l’acteur principal) permet de prendre la mesure de la dimension des décors construits en studio pour ce film: le paysage reconstitué est irréel, semblable à une forêt primaire où l’homme peut facilement se perdre et qui prélude à la rencontre de Siegfried avec le Dragon (photographie de plateau).