Le cinéma expressionniste, un phénomène tardif

Au moment de la sortie de Das Kabinett des Dr. Caligari en 1919, le premier et le plus emblématique des films expressionnistes, l’Expressionnisme dans les arts plastiques et en littérature a déjà acquis le statut d’un phénomène culturel accepté.

L’accueil du Caligari par la critique de cinéma montre que les contemporains s’interrogent pour savoir dans quelle mesure le film peut être considéré comme une œuvre véritablement expressionniste. Le journaliste et critique de théâtre Herbert Jhering le salue comme tel, tout en observant qu’il a fallu motiver le choix stylistique par la folie du personnage central pour que les producteurs l’acceptent. Plus sévère, Ernst Angel, un autre critique, déclare que les décors ou la typographie des intertitres ne servent qu’à « faire expressionniste » et rejette le film.

En 1922, le Dr. Mabuse, dans le célèbre film de Fritz Lang, dira : « L’Expressionnisme n’est qu’un jeu. Mais pourquoi pas. Aujourd’hui tout est devenu un jeu. » Ainsi, au début des années 20, l’Expressionnisme est apparemment devenu un phénomène banal.

Esquisse de Walter Röhrig pour Le Cabinet du Dr Caligari de Robert Wiene Esquisse de Walter Röhrig pour
Le Cabinet du Dr Caligari
de Robert Wiene, 1919

Esquisse de Walter Röhrig pour
Le Cabinet du Dr Caligari de Robert Wiene, 1919

(Encre et aquarelle sur papier, 29 x 39 cm)

Esquisse de Walter Röhrig pour un projet non réalisé Das lachende Grauen

Dans ce projet de décor, l’intention de Walter Röhrig est plus de suggérer une atmosphère angoissante que de réaliser une maquette permettant la construction d’un décor précis. Il utilise dans ce but des procédés proprement picturaux (grands aplats de couleurs). La figure humaine est réduite à un élément négligeable perdu dans des lignes brisées.

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