Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Objectifs de prise de vues

N° Inventaire : CNC-AP-14-1184

Collection : Centre national du cinéma et de l'image animée

Catégorie d'appareil : Optique

Nom du modèle : Brachyscope

Numéro de fabrication : n° 137

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1925

Fiche détaillée

Type de l'appareil

appareil transformant l'objectif de prises de vues en grand angulaire sans modifier la mise au point ; bague de fixation Debrie

Auteurs

Gance Abel
Paris

Kitroser I.
Paris, 54 avenue Théophile-Gautier

Fabricants

Debrie, Etablissements André
Paris, 111-113 rue Saint-Maur

Optis
Paris, 25 rue Saint-Fargeau

Utilisateurs

Gance Abel
Paris

Kitroser I.
Paris, 54 avenue Théophile-Gautier

Distributeurs

Optis
Paris, 25 rue Saint-Fargeau

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

7 cm diamètre

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 10.5 cm
Largeur : 11 cm
Hauteur : 11 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Marque : "Brachyscope. Optis. Paris. N° 137". Donné par Abel Gance. Restauré par la société Angénieux à Saint-Héand.

"La société Optis vient de lancer, pour la cinématographie, une lunette Brachyscopique qui a pour but d'augmenter le champ de l'objectif, sans modifier la mise au point. En d'autres termes, un sujet vu à 5 mètres avec l'objectif ordinaire, paraîtra placé à l'infini avec l'adjonction de la lunette précitée. Cette innovation sera surtout fort précieuse aux metteurs en scène, lors de la prise de vues au studio, où le recul peut faire défaut. Des lentilles colorées spécialement adaptées à cette bonnette, permettent d'obtenir le sujet principal net avec dégradation sur les bords de l'image" (Le Cinéopse, n° 67, 1er mars 1925, p. 227).

"Désireux d'obtenir des déformations, des déviations de la perspective du sujet, l'opérateur place devant son objectif des lentilles déformantes ou des accessoires optiques spéciaux. Parmi ces derniers, Optis construit une série de dispositifs très étudiés. L'un, le Brachyscope, est une bonnette transformant en un grand angulaire un objectif normal de 50 mm de foyer, le dotant en outre de distorsion périphérique d'un effet prafois souhaitable. Un autre, le Diastréphor, permet des déformations se modifiant pendant la prise de vues même, à volonté. Contrairement au Brachyscope, qui amplifie la totalité du champ embrassé, il l'agrandit en un seul sens, verticalement ou horizontalement à volonté, en passant par les diagonales" (L.H. Burel, Cours d'opération de prise de vues, Paris, Ecole universelle par correspondance de Paris, 1930, p. 17).

"Tous les appareils édités par l'ancienne maison Optis durant les années 1925 à 1928 ont été inventés, calculés et mis au point par moi, notamment le Brachyscope, le Diastrophor, le Polytypar et les prismes achromatiques multiples. Durant ces annnées, j'étais le seul ingénieur de la maison Optis. Je cumulais cette situation avec le poste d'ingénieur à la maison du film en couleurs Keller Dorian et j'avais en outre, en collaboration avec ma femme, un bureau personnel de calculs et projets concernant les combinaisons optiques. Etant alors connu comme un spécialiste de l'optique cinématographique, j'étais souvent consulté par les metteurs en scène ou les opérateurs pour des questions de trucage. C'est à la demande d'Abel Gance que j'ai créé le Brachyscope pour qu'il puisse passer instantanément, sans changer de mise au point, de la vue de Napoléon en premier plan à celle de Napoléon sur le champ de bataille. Pour ce faire, j'ai muni la lunette de Galilée inversée d'une optique négative frontale de grande dimension. Très vite après, j'ai remplacé les lentilles sphériques du Brachyscope par des éléments cylindriques (provenant de la maison Benoist-Berthiot) , d'où la naissance du Diastrophor, destiné spécialement aux effets comiques. Cet appareil fut employé avec succès notamment pour le film Emile et les détectives. Le Diastrophor était alors muni d'une roue creuse et d'une vis sans fin qui lui permettait de tourner dans sa monture. Plus tard, je créai le Polytypar, semi-argentant moi-même les grandes glaces. Il fut employé entre autres par Mme Germaine Dulac. Les prismes achromatiques déviateurs multiples furent créées à la demande personnelle de la Loïe Fuller pour ses ballets" (I. Kitroser, lettre à Jean Vivié, 27 décembre 1961, archives Cinémathèque française).

"Le Brachyscope est un appareil spécial transformant l'objectif de prises de vues en grand angulaire sans modifier la mise au point. Le Brachyscope se place devant l'objectif déjà mis au point sur le sujet, et s'adapte sur l'appareil de prises de vues, par exemple à l'aide d'une rondelle correspondant à la bague de fixation des parasoleils et des iris. Supposons que, dans un studio où le recul est limité, on veuille cinématographier tantôt un seul personnage ou une partie de la scène, tantôt la scène toute entière : la prise de vue du personnage ou de la portion de scène se fera comme à l'ordinaire, et quand on voudra cinématographier la scène entière, on adaptera simplement le Brachyscope à l'avant de l'objectif, et sans modifier la mise au point, on continuera la prise de vues. L'objectif devenu spontanément un grand angulaire aura un champ considérablement augmenté et on pourra alors tourner la scène entièrement sans reculer l'appareil. Muni du Brachyscope, un objectif de foyer 50 mm devient comparable à un objectif de foyer 20 mm. Autrement dit, si l'on tournait un champ de 2 m., l'adjonction du Brachyscope donne immédiatement un champ de 5 m., sans reculer l'appareil. Le Brachyscope s'adapte sur tout objectif de foyer égal ou supérieur à 50 mm. Il est livré avec une bague de fixation instantanée prévue pour un objectif de 50 mm. Pour l'emploi avec un foyer plus long, il suffit d'allonger proportionnellement la bague. Une avance hélicoïdale du Brachyscope, permet son réglage immédiat sur l'objectif utilisé. Le Brachyscope, tout en augmentant le champ 2 fois 1/2 ne diminue aucunement la luminosité de l'objectif. Les bandes tournées par endroit avec et sans Brachyscope peuvent être développées sans coupures, d'une manière identique. La profondeur de champ de l'objectif est augmentée corrélativement. L'image obtenue est parfaitement correcte et rigoureusement exempte de toute distorsion. L'effet d'immensité obtenu dans certains cas, à l'aide du Brachyscope, est inégalable" (Catalogue Optis, Cinématographie, Paris, Optis, s.d.).

Bibliographie

G.-Michel Coissac, Histoire du Cinématographe de ses origines à nos jours, Paris, Cinéopse, Gauthier-Villars, 1925, publicité.
L.H. Burel, Cours d'opération de prise de vues, Paris, Ecole universelle par correspondance de Paris, 1930, p. 17.
Notice Société des anciens établissements Optis, Appareils spéciaux pour prises de vues, Paris, Optis, s.d.
Catalogue Optis Cinématographie, Paris, Optis, s.d.
Le Cinéopse, n° 67, 1er mars 1925, p. 227.