Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Objectif de prise de vues

N° Inventaire : AP-14-2944

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Optique

Nom du modèle : Diastrephor

Numéro de fabrication : n° 23

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1928

Fiche détaillée

Type de l'appareil

objectif à lentilles cylindriques s'adaptant devant un objectif pour déformer l'image en l'élargissant ou en l'amincissant pendant la prise de vues comme une anamorphose mobile

Auteurs

Kitroser I.
Paris, 54 avenue Théophile-Gautier

Fabricants

Optis
Paris, 25 rue Saint-Fargeau

Etablissements Benoist Berthiot
Paris

Utilisateurs

Kitroser I.
Paris, 54 avenue Théophile-Gautier

Distributeurs

Optis
Paris, 25 rue Saint-Fargeau

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

lentille type anamorphose tournante diamètre 7 cm

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 11 cm
Largeur : 15 cm
Hauteur : 10 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Marque : "Diastrephor. Optis. Paris. N° 23".

Système utilisé par Abel Gance dans J'Accuse (1937).

"Désireux d'obtenir des déformations, des déviations de la perspective du sujet, l'opérateur place devant son objectif des lentilles déformantes ou des accessoires optiques spéciaux. Parmi ces derniers, Optis construit une série de dispositifs très étudiés. [...] Le diastréphor permet des déformations se modifiant pendant la prise de vues même, à volonté. Contrairement au brachyscope, qui amplifie la totalité du champ embrassé, il l'agrandit en un seul sens, verticalement ou horizontalement à volonté, en passant par les diagonales" (L.H. Burel, Cours d'opération de prise de vues, Paris, Ecole universelle par correspondance de Paris, 1930, p. 17).

"Tous les appareils édités par l'ancienne maison Optis durant les années 1925 à 1928 ont été inventés, calculés et mis au point par moi, notamment le Brachyscope, le Diastrophor, le Polytypar et les prismes achromatiques multiples. Durant ces annnées, j'étais le seul ingénieur de la maison Optis. Je cumulais cette situation avec le poste d'ingénieur à la maison du film en couleurs Keller Dorian et j'avais en outre, en collaboration avec ma femme, un bureau personnel de calculs et projets concernant les combinaisons optiques. Etant alors connu comme un spécialiste de l'optique cinématographique, j'étais souvent consulté par les metteurs en scène ou les opérateurs pour des questions de trucage. C'est à la demande d'Abel Gance que j'ai créé le Brachyscope pour qu'il puisse passer instantanément, sans changer de mise au point, de la vue de Napoléon en premier plan à celle de Napoléon sur le champ de bataille. Pour ce faire, j'ai muni la lunette de Galilée inversée d'une optique négative frontale de grande dimension. Très vite après, j'ai remplacé les lentilles sphériques du Brachyscope par des éléments cylindriques (provenant de la maison Benoist-Berthiot) , d'où la naissance du Diastrophor, destiné spécialement aux effets comiques. Cet appareil fut employé avec succès notamment pour le film Emile et les détectives. Le Diastrophor était alors muni d'une roue creuse et d'une vis sans fin qui lui permettait de tourner dans sa monture. Plus tard, je créai le Polytypar, semi-argentant moi-même les grandes glaces. Il fut employé entre autres par Mme Germaine Dulac. Les prismes achromatiques déviateurs multiples furent créées à la demande personnelle de la Loïe Fuller pour ses ballets" (I. Kitroser, lettre à Jean Vivié, 27 décembre 1961, archives Cinémathèque française).

"Le Diastrephor est destiné à déformer dans tous les sens, pendant la prise de vues, les sujets à cinématographier. Le Diastrephor est un Brachyscope à lentilles cylindriques ; comme lui, il augmente le champ et modifie le grossissement, mais dans un seul sens. Cela revient à dire qu'il possède deux grossissements différents suivant deux sens perpendiculaires l'un sur l'autre. Ainsi un objet, vu à travers le Diastrephor, sera déformé (élargi ou aminci) suivant un axe déterminé. le Diastrephor se compose d'un système optique afocal, pouvant être animé d'un mouvement de rotation autour de l'axe optique de l'objectif de prise de vues, à l'aide d'une manivelle faisant tourner les barillets montés sur roulements à billes. Ce mouvement permet de changer à volonté, et pendant la prise de vues, le sens des déformations. On voit tout de suite quels effets étranges fantastiques ou comiques, le metteur en scène pourra tirer d'un tel appareil, suivant qu'il maintiendra, pendant la prise de vues, le système immobile ou qu'il tournera la manivelle de commande des lentilles. Comme le Brachyscope, le Diastrephor se place à l'avant de l'objectif et sa fixation est analogue à celle du Brachyscope. Pour se servir du Diastrephor, faire d'abord une première mise au point avec l'objectif, placer ensuite le Diastrephor et rectifier la mise au point à l'aide de l'avance hélicoïdale propre au système. Pendant la prise de vues, régler la déformation à volonté en agissant sur la manivelle. Actuellement, les appareils sont livrés avec un rapport de grossissement 1,8 mais cette valeur peut être modifiée à la demande des clients. Disons enfin que le Diastrephor intéressera sûrement les photographes désireux d'obtenir une légère déformation, soit dans le sens vertical, soit dans le sens horizontal, suivant la corpulence du sujet à photographier. Il suffira d'adopter, comme rapport de grossissement, une valeur voisine de l'unité 1,1 par exemple" (Notice Société des anciens établissements Optis, Appareils spéciaux pour prises de vues, Paris, s.d.).

Bibliographie

L.H. Burel, Cours d'opération de prise de vues, Paris, Ecole universelle par correspondance de Paris, 1930, p. 17.
Notice Société des anciens établissements Optis, Appareils spéciaux pour prises de vues, Paris, s.d.
Catalogue Optis Cinématographie, Paris, Optis, s.d.