Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Caméra grande vitesse film 35 mm (accessoire pour)

N° Inventaire : CNC-AP-96-110

Collection : Centre national du cinéma et de l'image animée

Catégorie d'appareil : Prise de vues cinématographiques (accessoire)

Nom du modèle : Projecteur de lumière pour prise de vues microscopiques

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1922

Fiche détaillée

Type de l'appareil

lampe à arc électrique avec un réflecteur à miroir creux, une lentille en demi-boule creuse et deux lentilles ménisques convexes ; pied réglable en cuivre ; contacts électriques

Auteurs

Bull Lucien
Boulogne-sur-Seine, Institut Marey, Parc des Princes, avenue Victor-Hugo

Fabricants

Lucien Bull
Boulogne-sur-Seine, Institut Marey, Parc des Princes, avenue Victor-Hugo

Dallmeyer
Londres

Utilisateurs

Bull Lucien
Boulogne-sur-Seine, Institut Marey, Parc des Princes, avenue Victor-Hugo

Distributeurs

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Sujet du modèle

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Objectif

une lentille demi-boule ménisque divergent creuse 4 cm de diamètre ; deux lentilles ménisque divergent 9 cm de diamètre

Taille de l'objet

Ouvert :
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Fermé :
Longueur : 10 cm
Largeur : 10 cm
Hauteur : 25 cm

Diamètre :
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Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

"Nouvel appareil chronophotographique Bull permettant de prendre 50 000 images par seconde. Perfectionnant l'originale méthode, qui lui avait déjà permis d'obtenir 15 000 à 20 000 photographies par seconde, M. Bull vient de vaincre le principal obstacle qui s'opposait au progrès de cette technique, c'est à dire la dissociation suffisamment rapide des images. La surface sensible des installations cinématographiques de ses prédécesseurs se composait d'un film enroulé autour d'un cylindre qu'on faisait tourner rapidement. Vu la quasi-instantanéité de l'étincelle, l'image apparaissait très nette malgré le mouvement de la pellicule. Toutefois avec un cylindre tournant, on dépasse difficilement la vitesse de 100 m par seconde et dans ces conditions, si les étincelles se succèdent à des intervalles de 1/50 000 de seconde par exemple, chaque photographie a seulement 2 mm de largeur. Aussi dans le dernier modèle de son appareil chronophotographique, récemment présenté à l'Académie des Sciences de Paris, M. Bull s'est-il proposé d'agrandir les images en les dissociant. Son film reste immobile, maintenu par un cercle en aluminium de 1 m de diamètre autour d'un prisme, sis en arrière de l'objectif par rapport à la source. L'axe optique du faisceau lumineux est perpendiculaire au plan du cercle et le prisme se trouve orienté de façon à réfléchir à angle droit sur le film, les rayons, issus de l'objectif. Un petit moteur électrique, fixé derrière le bâti de l'appareil, imprime au prisme une rotation de 160 tours par seconde. Comme l'axe de ce dernier et l'axe optique coïncident, la série des images, que donne l'objectif, au cours d'une révolution du prisme, s'étale sur toute la longueur de la pellicule, soit sur plus de 3 m. Pour produire des étincelles à intervalles réguliers et très courts, le savant cinématographiste emploie un dispositif électrique ressemblant à celui de 1920, mais comportant quelques différences d'appareillage. Sa nouvelle installation comprend trois éléments de condensateur de grande capacité, chargés à l'aide d'une bobine d'induction, un voltmètre situé au-dessus, une soupape de Villard portée à un potentiel de 10 à 12 000 volts de manière à constituer une importante réserve d'électricité. Un circuit, formé d'une forte résistance (100 000 ohms par exemple) et un interrupteur, relie ce condensateur à l'éclateur sur lequel on met en dérivation un petit condensateur de faible capacité. Supposons le grand condensateur chargé et fermons l'interrupteur, l'électricité s'écoule à travers le circuit et charge le condensateur [...]. Quand le potentiel du petit condensateur atteint une valeur suffisante pour franchir l'espace entre les électrodes, l'étincelle éclate et celui-ci se décharge. Puis le cycle recommence, et au fur et à mesure que la charge du grand condensateur diminue, les étincelles se suivent, de moins en moins fréquemment. D'ailleurs, en soufflant les étincelles avec un jet d'air comprimé pour éviter la formation d'un arc, on règle la fréquence de ces dernières avec une extrême précision. On dispose les électrodes, entre lesquelles jaillissent les étincelles, au foyer principal d'un miroir parabolique en verre argenté. Ce miroir réfléchit la lumière émise en un faisceau de rayons parallèles sur une lentille plan convexe qu'on place à trois mètres en avant et qui fait converger le faisceau dans l'objectif de l'appareil chronophotographique. [...] Celui-ci est une grande caisse en bois avec deux portes séparées par un battant fixe, au milieu duquel se trouve l'objectif ; derrière lui, se voit le prisme réflecteur mobile. Un grand cercle en aluminium de 1 m de diamètre maintient le film fixe pendant toutes les prises de vues, tandis que celui-ci, entraîné par un petit moteur électrique sis en arrière tourne très rapidement. De la sorte, au cours de cette rotation, les images successives fournies par l'objectif se dissocient sur la pellicule à une vitesse de 500 m par seconde, et tout en ne se recouvrant pas l'une l'autre, leur largeur est beaucoup plus grande que dans le premier chronophotographe inventé par M. Bull. Il y a toutefois une ombre au tableau, les images ne demeurent pas parallèles entre elles d'une extrémité de la bande à l'autre, elles tournent sur elles-mêmes en même temps que le prisme et avec la même vitesse angulaire. Quand on analyse les phénomènes balistiques, cette rotation n'offre pas d'inconvénients, mais si on veut faire la synthèse pour la projection, il faut rectifier la position des photographies. Avec son nouvel appareil, M. Bull peut obtenir jusqu'à 50 000 images par seconde sur des chronophotogrammes relatifs à des balles de revolver, qu'il arrête dans une caisse, après leur passage rapide dans le champ photographique. Il établit directement sur la gâchette même déclenchant le percuteur de son pistolet, un contact électrique destiné à commander l'obturateur. Celui-ci s'ouvre pendant l'inflammation de la charge de poudre et le mouvement de recul libère les étincelles. [...] Pour que la pellicule sensible puisse enregistrer de 5000 à 50 000 images environ par seconde pendant les temps très courts que mettent les balles à parcourir le champ de l'objectif, M. Bull a dû assurer, avec une extraordinaire précision, l'étroite liaison entre les différentes parties chronophotographiques, électriques ou optiques de son dispositif expérimental, et il espère déduire d'intéressantes constatations balistiques, des curieux photogrammes qu'il prend actuellement" (Jacques Boyer, "Nouvel appareil chronophotographique Bull permettant de prendre 50 000 images par seconde", La Nature, 1922, p. 106-109).