Kubrick et le web

Color Me Kubrick

Une vision panoptique des affiches "à la Kubrick" permet de tracer un portrait chromatique de son œuvre, comme l'ont fait les scénographes de l'exposition Stanley Kubrick – et comme l'avait fait avant eux le maquettiste des Inrockuptibles pour leurs numéros hommages à Kubrick en 1999. Et si certains choix relèvent d'une forme d'évidence (l'orange pour la mécanique éponyme, le kaki pour Full Metal Jacket, le noir et blanc pour Dr Folamour), d'autres étonnent d'avantage, comme si le public s'était attribué Kubrick au point de substituer les couleurs originales de son œuvre à l'image qu'il s'en fait depuis. Ainsi, un film en noir et blanc (Lolita) est désormais quasi-systématiquement associé au rose, quand un film en couleurs (2001, l'odyssée de l'espace) est lui majoritairement assimilé au noir et blanc. Lolita, film définitif sur la féminité ? 2001, film absolu sur l'inconnu et les mystères de l'univers ? C'est en tous cas ce que semblent dire ces graphistes à travers leurs palettes Photoshop.

Stanley Kubrick est à ce point associé à des interprétations chromatiques qu'on peut trouver, au détour d'un portfolio web, une analyse complexe et plan par plan des jeux de couleur de Shining. Projet dantesque d'une artiste italienne, dont l'ambition est au final sûrement plus poétique que scientifique, cette déconstruction d'un film de Kubrick traduit bien la compréhension des enjeux chromatiques par les internautes. Le trip de 2001, le sang de Shining ou le générique abstrait d'Orange mécanique ne pouvaient qu'imprimer durablement la rétine d'un graphiste, même 40 ans après leur sortie en salles.

Là encore, le web perpétue le cycle d'inspirations qui a nourri le cinéma de Kubrick. Gainsborough, Rothko et Bruegel ont influencé le réalisateur de Barry Lyndon, la lumière de ses films, les affiches de ses films. Des années plus tard, Kubrick lui-même devient le modèle de centaines d'artistes sur Internet.

L'icône Kubrick

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Crossovers

Second Life

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