environ 600 vues positives et successives tirées sur papier 5 x 2 cm, montées sur un axe en bois et laiton ; petite lame en fer pour feuilleter les vues lorsque le rouleau est dans l'appareil
Lumière Louis
Lyon-Monplaisir, 21 rue Saint-Victor
Gaumont et Cie, Société L.
Paris, 57 rue Saint-Roch
Lumière Louis
Lyon-Monplaisir, 21 rue Saint-Victor
Gaumont et Cie, Société L.
Paris, 57 rue Saint-Roch
Soldat donnant du pain à des cygnes
Informations non disponibles
Ouvert :
Informations non disponibles
Fermé :
Largeur : 2 cm
Diamètre :
13 cm
Informations non disponibles
Gravé sur l'axe : "Lumière - Lyon - Série 21 n° 7".
"Le Kinora est breveté par Auguste et Louis Lumière le 10 septembre 1896 (n° 259 515, "appareil de vision des épreuves chronophotographiques dit Kinora"). C'est une nouvelle variante du "folioscope", appareil feuilleteur de dessins animés ou photographies successives, dont on trouve le principe dès 1868 dans le "Kineograph" de l'Anglais John Barnes Linnett (brevet n° 925, 18 mars 1868, "Improvements in the means or producing optical illusions"). Dans le Kinora, le système feuilleteur est disposé dans une boîte en bois, et les clichés animés sur papier, montés autour d'un axe, sont amplifiés par une lentille. Une visière en bois permet au spectateur de s'immerger dans le spectacle. Un petit miroir renvoie la lumière sur les images. Le rouleau d'images défile automatiquement grâce à un moteur à ressort qu'il faut remonter et une lame métallique sert de feuilleteur. Le 21 novembre 1894, l'américain Herman Casler avait déposé aux Etats-Unis un brevet pour un "Mutoscope" (n° 549 309) utilisant des centaines de photographies animées montées sur un axe en bois avec deux flasques en fonte. Le brevet ayant été déposé également en France le 30 juillet 1895, avant celui des frères Lumière, un accord d'exploitation fut passé entre les Lumière et la "Compagnie française du Mutoscope & Biographe", afin de pouvoir commercialiser l'appareil français qui fut baptisé "Kinora Casler-Lumière". C'est le jeune entrepreneur Léon Gaumont qui se chargea en octobre 1897 de faire l'intermédiaire, puis de le fabriquer et de le vendre en 1900. Gaumont fabriquait et vendait aussi en France le lourd Mutoscope américain, appareil à sous et en fonte destiné aux champs de foire - alors que le Kinora, plus petit et moins riche en images, était plutôt réservé aux amateurs. Il existerait deux variantes du Kinora Casler-Lumière commercialisé par Gaumont : l'un comporte à l'intérieur une petite ampoule électrique qui sert à éclairer les vues. Le second ne comporte pas cette installation électrique mais possède un petit miroir extérieur qui permet de diriger la lumière sur le rouleau de vues disposé à l'intérieur de la boîte. Les vues éditées proviennent soit du catalogue Lumière, soit du catalogue Gaumont. La Sortie des usines Lumière existe ainsi en rouleau de Kinora, de même que Repas de bébé ou Arroseur arrosé. Les Anglais livrèrent aussi des appareils Kinora à partir de 1902 (certains luxueux à trois oculaires) et de nombreuses vues ; ils vont même au-delà de Lumière et de la Biograph en commercialisant aussi deux caméras (pour amateur et pour professionnel) permettant l'enregistrement sur papier. A noter que les Lumière brevetèrent également un "Biora" (n° 269 741, 21 août 1897), variante agrandie du Kinora, mais cet appareil à notre connaissance n'a pas été fabriqué en série" (Laurent Mannoni, "Les appareils cinématographiques Lumière", 1895, revue d'histoire du cinéma, n° 82, été 2017, p. 52-86).
Barry Anthony, The Kinora, Motion pictures for the home 1896-1914, London, The Projection Box, 1996.
"Le Kinora", La Mise au Point, n° 6, mai 1900.
G. Mareschal, "Le Kinora", La Nature, n° 1421, 18 août 1900, p. 192.
Catalogue N° 177, tarif juin 1900, Le Comptoir général de photographie L. Gaumont & Cie, Paris, 1900, p. 195-197.
Catalogue N° 190, octobre 1900, Comptoir général de cinématographie L. Gaumont & Cie, Paris, 1900, p. 23-24.
Catalogue Comptoir général de photographie, Appareils & accessoires L. Gaumont & Cie, Paris, 1904, p. 49-50.
Laurent Mannoni, "Les appareils cinématographiques Lumière", 1895, revue d'histoire du cinéma, n° 82, été 2017, p. 52-86.