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Jacques Demy et le Merveilleux

La surimpression : Demy a filmé sur la même pellicule deux mouvements : une première fois le prince couché, puis, après avoir rembobiné la pellicule, le prince qui se lève pour rejoindre Peau d’Âne. La pellicule a donc enregistré le prince à deux reprises, mais lors de la projection on a l'impression que c'est au même moment.

À l’envers : on voit en vérité le moment où les bougies ont été soufflées, mais le film est à ce moment-là projeté à l’envers ce qui donne l’impression au contraire qu’elles s’allument. Demy s’est inspiré pour cette scène d’un film de Jean Cocteau : La Belle et la Bête.

Au ralenti : en réalité, on a filmé la fée descendant du plafond. C’est cet enregistrement qui est projeté au final, mais à l’envers et au ralenti. La fée donne alors l’impression de remonter à travers le plafond.

La projection : le tissu de la robe couleur de temps est le même que celui des écrans de cinéma. Demy a filmé des nuages dans le ciel qu’il a ensuite projetés sur la robe au moment du tournage de la scène. Lorsque la princesse bouge, l’appareil qui projette les nuages et qui est installé sur des rails (c’est ce qu’on appelle un « travelling »), la suit. Ainsi les nuages sont toujours visibles sur la robe.

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Le cinéma c'est de la Magie

À l’inverse d’un effet spécial, fabriqué après le tournage en laboratoire, le trucage selon Jacques Demy garde un côté artisanal, « bricolé » sur l’instant, en utilisant les possibilités de la pellicule. Quand le prince s’échappe de son lit, le cinéaste se sert du procédé de surimpression. Pour les bougies qui s’allument toutes seules, il fait défiler la pellicule à l’envers. Il fait aussi s’envoler au ralenti la fée vers le plafond. Il utilise la projection d’images en mouvement pour créer l’effet des nuages sur la robe couleur de temps.