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Jacques Demy et le Merveilleux

Peau d’Âne est un conte populaire. À la fin du 17ème siècle,
Charles Perrault en a écrit une version, tout en rimes :

« Il était une fois un Roi
Le plus grand qui fût sur la Terre
Aimable en Paix, terrible en Guerre
Seul enfin comparable à soi »

C’est cette version qui inspire le film de Jacques Demy. D’autres existent – dont celle des frères Grimm (Peau de toutes bêtes) où le roi épouse vraiment sa fille. Entre le conte original et le film, Peau d’Âne a existé sous bien des formes : des livres illustrés pour enfants, un film muet en noir et blanc de 1908... et au 19ème siècle, des illustrations pour spectacles de lanterne magique. Ces lanternes, ancêtres du projecteur de cinéma, étaient des appareils dans lesquels on glissait des plaques de verre peintes. La lumière de la lanterne projetait ces images au mur. Les représentations étaient souvent accompagnées par les paroles d’un conteur qu’on appelait un bonimenteur.

Ces deux séries de plaques de lanterne magique racontent l’histoire de Peau d’Âne d’une manière différente du film. Certains épisodes sont laissés de côté : ici, on ne sait pas pourquoi la princesse doit s’enfuir car on ne voit pas le roi lui demander sa main. Il n’est pas dit non plus pourquoi l’âne est mort, ni pourquoi Peau d’Âne fait un gâteau. Ces manques étaient sans doute comblés par le bonimenteur qui racontait l’histoire en même temps qu’il projetait les images.
Les deux versions diffèrent aussi entre elles. Dans la première série (en 12 images), la mort de la mère n’est pas évoquée, et le prince rencontre vite sa bien-aimée, qui travaille comme servante. Dans la seconde série (en 24 images), l’histoire est plus développée, mais le roi choisit une épouse pendant l’absence de Peau d’Âne, qui travaille cette fois-ci comme fille de basse-cour.

Il était une fois un conte

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