Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Table de magicien

N° Inventaire : AP-18-3240

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Magie

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1860

Fiche détaillée

Type de l'appareil

table rectangulaire à plateau moulure, dans le style Louis XV, fabriquée en poirier noirci et pin, recouverte d'un plateau mobile peint en noir ; deuxième plateau monté sur charnière et solidaire à la table, recouvert de tissu imprimé ; à l'intérieur de la table, cinq systèmes de trappes actionnées par des mécanismes à ressort ; intérieur matelassé ; pieds arrières équipés de fines roulettes afin de faire passer des cordes actionnant un automate qui doit être posé sur la table et qui sera actionné par une série de dix tiges en laiton dirigées par un pédalier hors de scène ; deux trappes arrière ; sur la face et les pieds, ornements décoratifs en bronze et laiton repoussé (visage d'homme couronné de lauriers, quatre têtes de femme, palmettes)

Auteurs

Informations non disponibles

Fabricants

Deveaux
Paris, 8 rue Neuve-Coquenard

Utilisateurs

Informations non disponibles

Distributeurs

Deveaux
Paris, 8 rue Neuve-Coquenard

Sujet du modèle

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Objectif

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Taille de l'objet

Ouvert :
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Fermé :
Longueur : 60 cm
Largeur : 116 cm
Hauteur : 90 cm

Diamètre :
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Taille de la boîte de transport

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Remarques

Etiquette imprimée sur papier collée au revers du plateau : "8, Rue Neuve-Coquenard, 8. [Deveaux - nom gratté et remplacé à l'encre par Javel ou Javet] Mécanicien. Confectionne toutes sortes de pièces mécaniques dans le genre le plus nouveau telle que Automates Voltigeurs, Trapèzes, Oiseaux, Bouquets changeant, Fantasmagorie, Polioramas, Tableaux mécaniques et généralement tout ce qui'à raport [sic] à l'art du Prestigitateur et du Théâtre, Paris". Le nom de Deveaux est gravé sur l'une des trappes intérieures : "Deveaux Mécanicien R. Nve. Coquenard à Paris".

Cette table de magicien et de prestidigitateur permet de réaliser un grand nombre de tours d'escamotage et de magie, grâce à cinq systèmes de trappes actionnées par des mécanismes à ressort dissimulés sous le plateau recouvert de tissu imprimé ; le plateau est lui-même couvert d'une planche en bois peinte en noir qui transforme ce meuble magique en table classique. L'intérieur de la table est accessible par le magicien grâce à deux trappes arrières. On peut poser sur cette table un automate en boîte qui, à l'aide d'un mécanisme intérieur, sort de sa boîte et exécute divers mouvements (mécanisme actionné par pédaliers hors scène). Les pieds arrières sont équipés de fines roulettes afin de faire passer des cordes. La table est rectangulaire, dans le style Louis XV, fabriquée en poirier noirci et pin. Ornements décoratifs en bronze et laiton repoussé : visage d'homme couronné de lauriers (Zeus ?), quatre têtes de femme, palmettes.

On trouve ce genre de table dans les catalogues de Chevalier, 10 impasse Dubois à Paris (c. 1860), Marchal et Buffard, 10 bd des Italiens à Paris (1873) et sur la couverture du livre de Richard, Le magicien des salons ou le diable couleur de rose, Paris, Delarue, s.d. (1856). Robert-Houdin et Georges Méliès utilisaient ce type de table durant leur spectacle de magie.

"Rien ne saurait être plus utile qu'une table : avec elle seule vous êtes déjà à demi magicien de premier ordre ; c'est l'autel de la déesse. Qu'a donc cette table de si extraordinaire ? Plus ou moins de trappes, plus ou moins de pédales, voilà tout. Mais que de services elle rendra. Les trappes, comme le mot l'indique, sont des parties de la table, petites ou grandes, rondes ou carrées, mobiles, qui s'abaissent et entraînent rapidement, sans bruit, l'objet qu'on a placé sur elles. L'ouverture par laquelle il a disparu se trouve instantanément refermée, tantôt par elle-même, tantôt par une seconde trappe. Pour les pédales, il y a deux parties distinctes et séparées à remarquer : d'un côté les touches, placées généralement sous le pied d'une pièce ; à la moindre pression, elles mettent en mouvement un ressort intérieur qui fait agir, mouvoir comme spontanément, une partie apparente de la pièce, ou bien exécute ce que l'on attend d'elle. D'autre part, un petit appareil qui s'adapte ostensiblement à la table : il se compose d'une ou de plusieurs tiges que font saillir un nombre de ficelles enroulées autour de poulies et tirées à propos. Il suffit donc de poser sur la table la pièce merveilleuse de façon à ce que les touches dont elle est pourvue correspondent exactement à ces tiges, pour que grâce au servant qui, dans sa cachette, tient les bouts des ficelles, elle exécute les commandements du magicien. Ces ficelles, de même que celles des trappes, passent par les pieds de la table magique. Nous n'avons plus ici à dire qu'un mot sur ce qu'on appelle la servante du meuble précieux dont nous venons de nous occuper : c'est une autre petite table basse, peu large, placée du côté opposé aux spectateurs, qui ne doivent point la voir ni même la savoir là, et sur laquelle le prestidigitateur laisse tomber les objets dont il veut se débarrasser promptement, ou bien y prendre ceux qui lui sont nécessaires. Telle est la table du magicien. Archimède disait, en parlant du levier : "Donnez-moi un point d'appui et je soulèverai le monde". De celle-ci, le prestidigitateur peut dire, avec une légère variante : "Donnez-moi une table assez grande, et j'escamoterai le globe terrestre !" (Richard, Le magicien des salons ou le diable couleur de rose, Paris, Delarue, s.d. (1856), p. 266-268).



Bibliographie

Richard, Le magicien des salons ou le diable couleur de rose, Paris, Delarue, s.d. (1856).