Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Projecteur de film 35 mm

N° Inventaire : AP-12-2774

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Projection lumineuse cinématographique

Nom du modèle : Kinopanorama KPP - 1

Numéro de fabrication : type KM-4 n° 02

Lieu de fabrication : Leningrad, URSS

Année de fabrication : 1959

Fiche détaillée

Type de l'appareil

entraînement du film 35 mm par trois débiteurs 24 dents et croix de Malte ; obturateur conique deux pales ; magasins débiteur et récepteur motorisés pour 2400 m. de pellicule ; volet anti-incendie ; lanterne incorporée à arcs électriques ; pied réglable en fonte ; moteurs électriques et ventilateur incorporés ; graisseur incorporé ; refroidisseur par eau

Auteurs

Goldovsky Professeur E. M.
Moscou

Fabricants

Kinap
Leningrad

Kinopanorama
Leningrad

Utilisateurs

Goldovsky Professeur E. M.
Moscou

Distributeurs

Cinélume
Paris, 3 rue du Colisée

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

Benoist Berthiot Cinestar GC F = 85 F : 1,55 n° 85 256

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 170 cm
Largeur : 70 cm
Hauteur : 226 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Marque : "Kinap Leningrad 1957 type KM-4 n° 02" ; "KPP" (sur la lanterne).

"Quatre mois seulement après la première représentation en France du sensationnel spectacle soviétique en Kinopanorama Deux heures en URSS, ce sont près de 250 000 spectateurs qui se sont rendus dans la salle de J.P. Mauclaire, 60 avenue La Motte-Piquet, pour applaudir ce programme qui s'annonce d'ores et déjà comme l'un des plus grands succès de la saison cinématographique 1959-1960. L'attrait incomparable de ce nouveau procédé de projection sur trois écrans géants [...] explique un tel engouement du public. [...] Une capacité de 868 plaques [...] ; un gigantesque écran semi-circulaire en trois éléments, formant un ensemble impressionnant de 20 x 7,45 mètres ; 98 haut-parleurs pour la reproduction, sur neuf pistes, du son stéréophonique qui atteint avec le Kinopanorama une perfection jamais égalée ; une cabine de projection occupant toute la largeur de la salle, c'est à dire s'étendant sur 20 m de long, et desservie par sept ingénieurs et opérateurs spécialisés ; six projecteurs Kinopanorama, importés d'URSS, comme l'ensemble du matériel nécessaire à ce spectacle exceptionnel ; deux appareils supplémentaires Cinélume (Cinemeccanica) pour le passage des films en 35 mm ; une console, placée à l'arrière de l'orchestre, visible des spectacteurs, permettant un réglage irréprochable de la projection et du son, ainsi qu'un ensemble d'appareils de synchronisation automatique, aménagé, celui-ci, en sous-sol. [...] La maison Cinélume a assuré toute l'installation de la cabine du Kinopanorama" (Le Film français, n° 817-818, 1959, p. 113-114).

"Le projecteur cinépanoramique KPP-1 est destiné à présenter des films panoramiques de 35 mm. [...] Le ciné-projecteur KPP utilise comme appareil d'éclairage une lampe à arc à charbons à grande intensité, ce qui correspond à l'augmentation des dimensions de la lucarne d'image et à la nécessité d'assurer une projection continue pendant au moins 50 mn. On utilise dans la lampe à arc des charbons spéciaux pour projections panoramiques. Le charbon positif a 10 mm de diamètre, et le charbon négatif 8 mm de diamètre. La progression automatique des charbons est commandée par un moteur électrique. [...] Le ciné-projecteur panoramique utilise des bobines ayant une capacité maximum de 2400 m. de pellicule. Cette capacité permet une projection panoramique continue penant 50 à 60 mn au maximum" (Le projecteur cinépanoramique KPP-1, description et instruction d'emploi, tapuscrit, s.d.).

"L'image du Kinopanorama est à peu près commune avec celle des autres systèmes triples. Il s'agit d'un pictogramme 35mm, sur 6 perforations. Les dimensions de l'image sont de 28 x 25mm (non matées). En pratique, les images latérales font 24.8 x 27.5 mm et l'image centrale fait 25 x 27.5 mm (pour s'adapter à la salle). Les optiques LOMO ont une focale de 120 mm et sont ouvertes à f/2. Le choix de la vitesse de défilement a été fixée à 25 images/seconde. Le quatrième film, totalement magnétique et perforé, porte les 9 pistes sonores du programme et défile à la même vitesse que les images. Les 4 bandes comportent une numérotation sur la manchette. Ainsi, en cas de coupure pendant la projection, la synchronisation des quatre éléments peut être faite immédiatement et la reprise est rapide. De même dans le cas du remplacement d'une portion de film endommagée. Le Mir de Moscou et beaucoup de salles soviétiques équipées avaient huit projecteurs : - Deux projecteurs 35mm Kinap (puis mixtes 35/70mm KP-15 ou 30K) équipés pour le SovScope magnétique 4 pistes ; - Six projecteurs Kinopanorama KPP1 ou 3, descendant 6 perforations, pour assurer le spectacle en triple écran. Ces salles permettaient donc le passage de tout film allant d'un ratio académique, au panoramique en passant par le scope magnétique et le triple écran (y compris le Cinerama ou le Cinemiracle). Même si le système était différent de celui utilisé par Féchoz à Paris, les masques de l'écran s'adaptaient au ratio projeté. Même si de telles salles ont existé en Cinerama, cela ne faisait pas partie intégrante du système (c'était un bricolage) contrairement au procédé russe. Ensuite, les ingénieurs soviétiques ont osé utiliser la manchette du film perforé magnétique pour adjoindre deux pistes sonores; une à l'arrière, une au plafond. Le schéma laissait une compatibilité avec les formats américains, comme cela a été testé pour l'essai de "La grande Rencontre" (Windjammers) au Kinopanorama, pendant la reconstruction de l'Empire. De plus, pour donner une qualité sonore optimale, ils ont opté pour la bi-amplification active sur toutes les voies. Cela laissait bien loin les salles équipées US avec leurs amplis Ampex, Altec ou les prémices des engins transistorisés. Les ingénieurs ont choisi de travailler en double poste. Là encore, on a tout écrit (mauvaise fiabilité, pas de lanternes adaptées, échauffement). La vraie raison est bien plus simple: le Kinopanorama était conçu, en URSS, pour être un spectacle permanent et il fallait nécessairement doubler l'équipement pour travailler ainsi. Certaines salles, non permanentes, ont reçu un équipement simple avec des bobines de 2400 m. Les chronos parisiens avaient eux aussi cette même capacité et ont travaillé en simple poste en cas de défaillance d'un élément. Pour la synchronisation, on ne faisait pas appel aux traditionnels moteurs Selsyn, mais à des moteurs synchrones pilotés par la fréquence du courant. Une fréquence très précise, mais ajustable au besoin, qui était fournie par des groupes tournants dits Roto-Syn et des transformateurs de fréquences à tubes 6M6 ,situés au sous-sol de la salle. Le chevauchement des images était atténué par un système de dégradés passifs, réalisés en laboratoire sur une tireuse à cartes perforées (en fonction de la luminosité de la séquence, on changeait le filtre). Les dégradés de deux images adjacentes (A et B ou B et C) étaient étudiés de façon à être complémentaires en cas de synchronisation parfaite et donc on devait obtenir sur l'écran une image globale la plus continue possible. Même si le système a été rapporté comme largement plus réussi en ce terme que celui des américains avec leurs peignes dits "Gigolos", le résultat n'est quand même pas parfait. Cela demande une synchronisation absolue, des conditions de tirage identiques et surtout un même vieillissement des trois copies. Pour l'avoir vu en fonctionnement sur une copie neuve, on peut quand même dire que cela fonctionnait très bien. Enfin, les russes ont, comme toujours dans cette époque de guerre froide, souhaité faire plus. Tout l'ensemble est télécommandé depuis une console, allant du départ des machines, la mise au point, le réglage de la luminosité, les changements de postes, le volume sonore, etc... Là, ils utilisent les fameux moteurs Selsyn, si chers au Cinerama. Le projecteur Kinopanorama : il s'agit globalement d'un appareil très conventionnel adapté pour "descendre" 6 perforations. Il est de marque KINAP et a porté, selon les pays, le numéro de modèle KPP 1, 2 ou 3. Le chrono ne dispose pas de système pour la lecture sonore optique. Il peut supporter des bobines de 2400 m, dispose d'un obturateur tronc-conique et des débiteurs de 24 dents. Le couloir film est refroidi par une circulation d'eau et par un ventilateur indépendant. Le chrono est totalement cartérisé contrairement aux modèles destinés au marché soviétique. Il utilise une lanterne à arc de 90 A sous 55 Volts, équipée d'un condenseur pour améliorer la luminosité latérale de l'image. Un jeu de volets, commandé depuis la console, permet de doser finement la lumière qui arrive à l'écran. La télécommande de la mise au point, la mise en route et le changement de postes sont eux-aussi réalisés depuis la console de la salle. Il en va de même pour les légers rattrapages de fréquence pour réaligner l'image. Le travail de l'opérateur "se limite" au chargement, à l'alimentation des lanternes et à leur mise en route. Ils peuvent aussi intervenir sur de légères reprises de cadrages horizontal ou vertical. Ils assurent également l'entretien et le rembobinage des copies. Il y a un opérateur par double poste plus un pour la partie sonore. Un ingénieur assure le bon déroulement du spectacle depuis la console salle. L'alimentation des arcs est confiée à un imposant mur de huit redresseurs au sélénium type 20VSS. Ces redresseurs occupent les 2/3 du mur du fond de la cabine et délivrent 100 A sous 57 V au régime nominal. Ils alimentent les 6 projecteurs panoramiques plus le projecteur conventionnel de prologue. A propos de ce dernier, il est d'origine Cinemeccanica et ne possède aucun automatisme. Il ne sert qu'à passer le prologue ou les publicités. Seuls sa mise en route et son arrêt sont réalisés depuis la console de la salle. Il est relié, pour le son, à un préamplificateur optique du système KZVT-5 et n'est pas équipé pour la lecture magnétique. Pour quelles raisons n'a t'on pas équipé le Kinopanorama parisien de façon universelle ? Probablement pour des raisons de coût, mais ce sera réalisé très tôt dans les années 60 avec la mise en place d'un système 35/70 mm Cinemeccanica Victoria X. L'universalité voulue par les russes sera alors rétablie, mais pas avec leurs appareils ! Le lecteur de son magnétique : au nombre de deux, chaque lecteur magnétique MG-9 est en gros un projecteur sans lanterne ni obturateur. Le couloir est remplacé par un bloc de têtes magnétiques adaptées à la lecture 9 pistes de 1.6mm. L'agencement des pistes est compatible avec les procédés américains. Pour des raisons évidentes les galets de déroulement sont tous réalisés en alliage non-magnétique qui rappelle le bronze. L'appareil possède un gros volant d'inertie pour éviter toute saccade au démarrage ainsi qu'au défilement. Au voisinage très proche de ces deux appareils se trouve le premier pupitre de contrôle, dit pupitre cabine, qui comprend les racks des préamplificateurs et un mini-tableau de réglage sonore. Ce pupitre, outre sa fonction importante d'abriter l'ensemble des 18 racks de préamplification, n'a qu'un rôle très secondaire de contrôle hors spectacle. Il sert, en cas de problème ou pour tester un nouveau programme, à vérifier les niveaux sonore piste à piste. Accessoirement, c'est de ce pupitre que l'on contrôle le niveau sonore qui est diffusé dans le hall ou dans le salle avant le spectacle ou à l'entracte. Un port de projection permet d'être en contact avec la salle, de même qu'un imposant réseau d'interphonie" (http://www.silverscreens.com).





Bibliographie

Le projecteur cinépanoramique KPP-1, description et instruction d'emploi, tapuscrit, s.d.

Le Film français, n° 817-818, 1959.