Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Projecteur de film 16 mm sonore

N° Inventaire : AP-13-2827

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Projection lumineuse cinématographique

Nom du modèle : Scopitone ST 16

Numéro de fabrication : type ST 16 n° 0034

Lieu de fabrication : Courbevoie, France

Année de fabrication : 1961

Brevet : Brevet français n° 1 243 461, déposé le 31 août 1959, délivré le 5 septembre 1960 par Frédéric Mathieu.

Fiche détaillée

Type de l'appareil

projecteur Scopitone équipé de 36 bobines de film 16 mm sonore magnétique de 50 m. de longueur montés sur barillet rotatif à axe vertical ; défilement continu ; débiteurs dentés ; obturateur à miroir oscillant ; lecture automatique par déclenchement monétaire à électro-aimants après sélection de titre ; rebobinage automatique ; lecteur son magnétique incorporé ; lanterne et ampoule électrique 400 watts incorporées ; projection intérieure sur miroir incliné puis sur écran 30,5 x 40,5 cm en caisse surmontant l'appareil ; coffre-fort interne ; moteurs électriques, haut-parleur, ventilateur et amplificateurs 8 watts incorporés ; filtre anticalorifique ; clavier de sélection

Auteurs

Informations non disponibles

Fabricants

Cameca
Courbevoie, 103 boulevard Saint-Denis

Utilisateurs

Informations non disponibles

Distributeurs

Cameca
Paris, 79 bd Haussmann

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

50 mm

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 110 cm
Largeur : 100 cm
Hauteur : 182 cm

Diamètre :
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Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Marque "Cameca 79 bd Haussmann Paris Appareil type ST 16 n° de série 0034".

Fonctionnait avec une pièce de 100 F ou 1 NF. Quelques films encore présents dans les bobines.

"Le Scopitone remplit la fonction d'un projecteur cinématographique, sous l'aspect d'un récepteur de télévision. Il peut assurer la projection de 36 films 16 mm à piste magnétique couchée, d'une durée de 4 mn environ (50 m.). [...] Les 36 films sont montés sur 36 couples de bobines (débitrice-réceptrice) disposées sur un barillet à axe vertical. L'appareil de projection est fixe, et c'est par rotation sur son axe que l'ensemble porte-films l'approvisionne sur sa bobine débitrice par un mécanisme de rebobinage unique, sans que l'on doive attendre pour voir un film que le précédent soit rembobiné. L'ensemble projecteur-film-réenrouleur est disposé à la partie inférieure de l'appareil et un renvoi optique projette l'image sur l'écran plat (diagonale 54 cm). Les haut-parleurs sont situés immédiatement en-dessous de celui-ci pour accroître l'effet de présence. [...] Le projecteur est du type à défilement continu. La compensation du déplacement de l'image pendant le temps d'ouverture de l'obturateur est obtenue par un miroir animé d'un mouvement oscillant, conjugué avec le défilement au moyen d'une came de précision. L'entraînement de la pellicule est assuré par des tambours à denture rectifiée, en acier nitruré, comme la came. La vitesse est parfaitement constante grâce au moteur bobiné en triphasé et alimenté en monophasé au moyen d'un montage à résistances et condensateurs ; un volant disposé à la hauteur de la tête de lecture du son régularise encore le défilement de son inertie. Le film est guidé devant la fenêtre de projection par un couloir courbe poli, éliminant les modifications de trajet de la pellicule, dues ordinairement à l'usure du couloir. Ce système de projection permet un passage régulier, donc un son de haute qualité, et la suppression des griffes et de contre-griffes prolonge la durée de vie des copies en évitant la détérioration des perforations pendant la mise en place du film ou la projection. [...] La source lumineuse est une lampe de projection d'une puissance de 400 watts alimentée en basse tension. [...] Le film est protégé par un verre anticalorifique. L'objectif a une focale de 50 mm et il est corrigé pour le couloir courbe. [...] L'enregistrement sonore est restitué par une tête de lecture attaquant un amplificateur à circuits imprimés d'une puissance de 8 watts. [...] L'introduction dans le monnayeur d'une pièce de monnaie allume un voyant "Choisissez" sur le pupitre - même si une projection est en cours. L'action sur le bouton choisi commande l'électro-aimant correspondant, qui mettra en route le barillet porte-films et dispose une butée sur le trajet d'un palpeur solidaire de celui-ci. Le film demandé s'arrête donc au moment du contact palpeur-butée, devant le projecteur, et la projection commence tandis que la butée s'efface. [...] Les films actuellement produits pour les appareils Scopitone sont spécialement réalisés à leur intention (en couleurs par Eastmancolor). Ils montrent une vedette qui chante tout en participant à un scénario en rapport avec la chanson, seule, ou avec d'autres personnages. Tous les succès seront filmés et un catalogue important va permettre un renouvellement fréquent des programmes (et aussi, espérons-le, une diminution du prix de la projection). Plusieurs appareils sont en service dans les bars de Paris depuis quelques mois" ("Le Scopitone, Juke-Box à images", par H. Moline, Revue du son, n° 103, novembre 1961, p. 365-366).

"Le Scopitone, réalisé et construit en série par la compagnie Caméca, renouvelle la formule du juke-box en ajoutant l'image à la voix. Cette image, qui apparaît sur un écran de télévision situé à la partie supérieure de l'appareil, est obtenue par la projection de films 16 mm à piste sonore magnétique. L'introduction d'une pièce de monnaie permet de sélectionner à l'aide d'un clavier l'un des 36 films que contient l'appareil. En même temps que l'on écoute le morceau choisi, on voit sur l'écran l'artiste ou l'orchestre qui l'exécute. [...] La partie supérieure est occupée par l'écran et le haut-parleur placé juste au-dessous de lui. La partie inférieure contient le projecteur, le barillet porte-films, l'amplificateur et l'ensemble de la partie mécanique et électrique de l'appareil. Le clavier de sélection et le monnayeur sont situés à l'extérieur à mi-hauteur. L'image formée par le projecteur est renvoyée sur l'écran par deux miroirs plans dont l'un est oscillant. Le projecteur utilise des films 16 mm standard à piste sonore magnétique en couleurs ou en noir et blanc. Il emploie une lampe de 400 watts alimentée sous basse tension dont la durée de vie est supérieure à 100 heures. Un filtre qui absorbe le rayonnement infra-rouge protège le film de la chaleur sans altérer les couleurs. Le défilement du film est continu. Le film, entraîné par des cylindres dentés sous une tension constante de l'ordre de 100 g., ne subit pas les contraintes violentes, destructrices des perforations, causées par le mouvement intermittent des systèmes à griffes ou à croix de Malte. Le film est défini en position devant la fenêtre de projection par un couloir courbe en acier nitruré, rectifié et poli, contre lequel il est appliqué (par sa face non émulsionnée) par composante radiale de la tension du film sans qu'il soit fait usage de patins-presseurs. L'image donnée par un objectif de 50 mm de distance focale, corrigé pour tenir compte de la courbure du couloir, est ramenée sur l'écran par deux miroirs de renvoi. Afin de compenser le mouvement de déplacement de l'image, l'un de ces miroirs est animé pendant la durée d'ouverture de l'obturateur d'un mouvement de rotation qui lui est imposé par une came spécialement profilée ; pendant la fermeture de l'obturateur, le miroir est ramené à sa position de départ, toujours par la came. Le mouvement de la came et celui de l'obturateur sont également conjugués avec le défilement. La lecture de la piste magnétique se fait sur un tambour solidaire d'un volant d'inertie [...]. La tête de lecture commande un amplificateur donnant 8 w modulés et possédant un réglage indépendant des graves et des aigus. Le haut-parleur est un modèle elliptique de 21 x 32 cm. Seul le défilement continu pouvait permettre de réaliser un dispositif de chargement automatique et de faire passer un même film un grand nombre de fois (plusieurs milliers) sans une usure appréciable. Chacun des 36 films d'une longueur maximale de 50 m (plus de 4 mn de projection) que peut contenir l'appareil, est monté entre deux bobines placées l'une (débitrice) à la partie inférieure et l'autre (réceptrice) à la partie supérieure d'un barillet tournant autour d'un axe vertical. Ces bobines sont montées à friction. Lorsqu'un choix est opéré sur le clavier, le barillet tourne autour de son axe jusqu'à ce que le film choisi se présente en face du projecteur. En même temps qu'il se met à défiler, un bras de chargement s'abaisse et vient l'appliquer contre son circuit de déroulement. A la fin du passage du film, un mécanisme de rebobinage placé à l'intérieur du barillet, tournant autour du même axe que lui, et situé au repos en face du projecteur, se verouille sur le barillet tandis qu'un galet d'entraînement vient s'appuyer sur la bobine débitrice et commence le réenroulement. Si un autre film se trouve alors appelé par le système de sélection en face du projecteur, le barillet tourne en entraînant le mécanisme de rembobinage qui continue à fonctionner. Lorsque le réenroulement est terminé, le mécanisme est déverouillé et revient prendre sa position d'attente en face du projecteur. Un dispositif de ventilation maintient une température convenable et entretient une légère surpression qui s'oppose à l'entrée des poussières" (La Technique cinématographique, n° 216, janvier 1961, p. 24.).

"Jusqu'à présent, l'appareil, qui sort à la cadence de 160 par mois des ateliers de Courbevoie, n'a guère servi qu'à divertir la clientèle des bars ou des restaurants, qu'il s'agisse de cafés parisiens, de relais routiers ou de "saloons" du Labrador (c'est là qu'on enregistre les plus fortes recettes)" ("Le Scopitone est une exclusivité française", La Technique cinématographique, n° 263, avril 1965, p. 50).

"Le ST 16 ou "crapaud". Munie du brevet acheté à Teresio Dessilani et forte de l'influence de celui de Roger Barascut, l'équipe de recherche de la CAMECA, composé d'une dizaine de personnes, se lança dans la construction de l'appareil. Le premier brevet français fut déposé sous le numéro 1 243 461 le 31 août 1959 par Frédéric Mathieu. Il fut délivré le 5 septembre 1960. [...] Le miroir oscillant, nécessaire pour envoyer l'image en mouvement issue du projecteur vers un miroir de projection fixe, constitua un véritable défi dans sa mise en oeuvre [...]. il fallait une forte luminosité de projection pour assurer l'exploitation diurne de l'appareil en terrasse ou dans des locaux éclairés artificiellement. L'ampoule fabriquée spécialement par Philips, d'une puissance de 400 watts, obligea les ingénieurs à développer un filtre infrarouge afin d'éviter que les pellicules ne fussent déformées. [...] Le son provenait de la lecture d'une piste magnétique couchée sur la bande et restituée grâce à un amplificateur de 8 watts. [...] La CAMECA présenta officiellement son appareil révolutionnaire aux professionnels de l'automatique lors de la foire de Paris des 14-29 mai 1960 avec les huit premiers titres de la liste" (Jean-Charles Scagnetti, L'aventure Scopitone 1957-1983, Histoire des précurseurs du vidéoclip, Paris, Editions Autrement, 2010, p. 43-45).

Bibliographie

"Le Scopitone, Juke-Box à images", par H. Moline, Revue du son, n° 103, novembre 1961, p. 365-366.

La Technique cinématographique, n° 216, janvier 1961, p. 24.

"Le Scopitone est une exclusivité française", La Technique cinématographique, n° 263, avril 1965, p. 50-51.

Jean-Charles Scagnetti, L'aventure Scopitone 1957-1983, Histoire des précurseurs du vidéoclip, Paris, Editions Autrement, 2010.