Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Objectif de projection à anamorphose variable

N° Inventaire : CNC-AP-14-1164

Collection : Centre national du cinéma et de l'image animée

Catégorie d'appareil : Optique

Nom du modèle : Tushinsky Superscope 1 A

Numéro de fabrication : n° A - 4539

Lieu de fabrication : Los Angeles, Californie, Etats-Unis

Année de fabrication : 1954

Fiche détaillée

Type de l'appareil

objectif de projection anamorphoseur variable pouvant projeter du 1.33 au 3.00, y compris le Vistavision et le CinémaScope (1 x 2.55) ; ajout d'une lentille correctrice ; manivelle

Auteurs

Tushinsky, Joseph et Irving
Los Angeles, Californie

Fabricants

Superscope Inc.
Los Angeles, Californie

Utilisateurs

Tushinsky, Joseph et Irving
Los Angeles, Californie

Distributeurs

RKO Radio Pictures
Hollywood, Californie, 780 North Gower Street

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

lentille correctrice 10,5 x 14,5

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 31 cm
Largeur : 20 cm
Hauteur : 15 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Marques : "Superscope" ; "Tushinsky - Superscope variable anamorphic projection lens MFG by Superscope Inc., Trade Mark, Los Angeles, California, Serial n° A - 4539 patents pending".

"C'est une invention des frères Joseph et Irving Tushinsky grâce à laquelle n'importe quel film, tourné selon les normes actuelles, peut être tiré en laboratoire, sans aucune perte de qualité, en positif anamorphique, qu'il s'agisse de films en blanc et noir ou en couleurs. C'est aussi un système de projection pour ces copies anamorphiques. Le Superscope à anamorphose variable fixé sur vos projecteurs actuels vous permettra de projeter dans votre salle sur le nouvel écran large, toutes les copies quelle que soit leur anamorphose jusqu'à la proportion de 1 x 3, donc le format CinémaScope 1 x 2,55, en conservant à votre projection toutes les qualités auxquelles votre clientèle est habituée : netteté, brillance, contraste, sans autre modification que le déplacement d'un index sur un cadran. Vous passez instantanément de la projection de films anamorphiques à celle de films ordinaires du rapport 1 x 1,33 - et inversement, sans modifier la fenêtre de votre projecteur, de façon à toujours utiliser sur votre écran toute la lumière de votre source lumineuse. Le Superscope se fixe sur votre objectif actuel en moins d'une minute et n'entraîne aucune modification ni de votre cabine, ni de votre système sonore. Votre écran large n'a pas besoin d'être incurvé. Avec Superscope la régularité d'éclairement de votre écran est parfaite, pas de coins grisâtres qui nuisent à la qualité de la projection. Dans beaucoup de cas, Superscope vous permrttra de projeter les dessins animés du format 1 x 1,33 en tous autres formats jusqu'à 1 x 3 sans distorsion apparente. Bien au contraire, la projection en 1 x 3 de la séquence du Casse-Noisettes de Fantasia, par exemple, tourné en format 1 x 1,33, est absolument extraordinaire. Enfin, seul Superscope vous permet d'adopter le format d'écran convenant parfaitement à l'architecture de votre salle. Toutes les grandes sociétés américaines : M.G.M., Warner, Paramount, Columbia, Artistes Associés, Universal, etc... acceptent volontiers que leurs films soient projetés avec le Superscope. Deux Superscopes ont été mis à la disposition du propriétaire du cinéma Town Theater de San Fernando, Californie. Voici la lettre que cet exploitant nous écrit après deux semaines d'utilisation : [...] "Pour faire plus d'effet, nous commencions la projection en largeur réduite pendant le passage du générique, nous augmentions graduellement la surface de l'image devant les yeux du public, lui donnant ainsi une explication visuelle de la signification du mot "scope" (étendue). Inutile de dire que la réaction et les commentaires des spectateurs ont été extraordinaires." [...] Plusieurs milliers de Superscopes ont été commandés par les propriétaires de salles aux Etats-Unis, immédiatement après la première démonstration à New York. Bien que les films anamorphiques de proportion 1 x 2,55 aient fait sensation dans notre industrie et que ce rapport hauteur-largeur soit tenu par beaucoup pour le dernier mot du progrès, il devient maintenant évident que les films anamorphiques de proportion 1 x 2,55 ne peuvent être présentés que dans un nombre limité de salles ; en revanche, des dizaines de milliers de cinémas dans le monde pourraient utiliser une proportion qui se situerait entre 1 x 1,75 et 1 x 2. Un tel fait n'échappe certainement pas à l'industrie mondiale du cinéma qui, tôt ou tard, tiendra compte de cet impératif. Mais quelle que soit l'anamorphose qui sera adoptée, Superscope vous permettra, par le seul déplacement d'un index, d'adapter votre projection à n'importe quel format. Superscope est non seulement une nécessité pour le présent, mais il est aussi une assurance pour l'avenir" (Brochure Superscope de J. et I. Tushinsky, Paris, s.d.)

"La société RKO Radio-Films a procédé, le 19 octobre [1954], dans la grande salle du cinéma Le Rex à Paris, à la démonstration de son nouveau procédé Superscope. Ce procédé utilise essentiellement le nouveau dispositif anamorphoseur des frères Joseph et Irving Tushinsky. [...] Ce dispositif anamorphoseur joue le même rôle que le dispositif hypergonar du professeur Chrétien avec semble-t-il trois avantages primordiaux. Le Superscope est un dispositif à anamorphose réglable: il est en effet constitué par deux prismes achromatiques à orientation simultanée, réglable par le simple jeu d'une petite commande manuelle, placée sur le côté, et le jeu d'un index (à la partie supérieure de l'appareil), indiquant le taux d'anamorphose. Chaque prisme est constitué par deux prismes élémentaires accolés ayant un indice de réfraction différent pour constituer un prisme achromatique, c'est à dire sans décomposer les rayons lumineux, comme le font les prismes ordinaires, mais gardant la faculté de déviation. Ainsi, lorsque les deux prismes achromatiques sont sensiblement parallèles, l'étalement latéral, après traversée de ces deux prismes, est nul, et il ne se produit pas d'anamorphose. En faisant tourner les deux prismes achromatiques en sens inverse par le jeu de la commande manuelle, l'étalement joue depuis zéro jusqu'à un maximum assurant latéralement le maximum d'anamorphose, sans qu'il se produise de modification sur la hauteur de l'image. Le taux d'anamorphose varie ainsi de 1 (c'est à dire pas d'anamorphose) jusqu'à 2,2 (anamorphose maximum) et pouvant ainsi prendre et garder toutes les valeurs intermédiaires, par exemple : 1,5 (taux recommandé par la normalisation française) ou 2 (taux du Cinémascope). Ainsi, l'exploitant de salle peut, par la simple pose de ce dispositif devant l'objectif de ses appareils de projection, projeter, sans aucune modification, les films normaux et les films à image anamorphosée, quel qu'en soit le taux. Le réglage est pratiquement instantané par le jeu de la commande manuelle et du repère indicatif se déplaçant devant le voyant supérieur de l'appareil. Un avantage subsidiaire est que l'on peut, en outre, rectifier la déformation en hauteur des projections effectuées avec un angle très incliné. En effet, dans ce dernier cas, la projection très inclinée produit un allongement en hauteur de l'image très déplaisant et qui est, en fait, une anamorphose verticale dont le taux, par exemple, pour 21°, est de 1,09. Avec le dispositif Tushinsky, réglé à une anamorphose latérale de même valeur, 1,09, l'allongement vertical est compensé par un même allongement latéral. Un deuxième avantage du Superscope, non négligeable, est que par son principe, il est afocal: il n'y a pas donc pas lieu d'opérer un réglage de mise au point, fonction de la distance de projection (ou de prise de vues, dans le cas de son emploi devant l'objectif d'une caméra). Un autre avantage est que les inventeurs ont prévu, sur la partie supérieure également, un petit bouton ajustable (et blocable) faisant légèrement tourner le prisme antérieur (côté sortie des rayons lumineux) : de cette façon, sans déplacer la base de l'appareil de projection, l'opérateur peut ajuster en bloc, exactement sur l'écran, la position latérale de l'image projetée. Enfin, un troisième avantage découle de la conception même de l'appareil : étant donné son principe relativement simple, l'emploi uniquement de prismes, donc de surfaces optiques planes, le prix de revient de chaque appareil doit être peu élevé, donc d'un prix d'achat très abordable par les utilisateurs" (La Technique cinématographique, n° 147, octobre 1954, p. 319).

"Initially VistaVision was to be released in three formats : horizontal double frame, regular 35 mm reduced from Lazy 8 format and anamorphic. The scope prints were cropped to 2 x 1, a 1.5 x 1 compression was added and the image was printed over the whole 35 mm frame. Paramount was aware that the anamorphic VistaVision prints would not be compatible with CinemaScope. They settled on the SuperScope variable anamorphic projection device after rejecting Goertz Optical Company's similar unit (Panoscope). They would provide, at a modeste fee, SuperScope prismatic anamorphosizers to any theater that wanted VistaVision scope prints but did not already have variable compression units. Many theaters, not yet equipped for CinemaScope, purchased SuperScope devices since they offered the versatility of all existing, and presumably any yet-to-be-developped, squeez factors. VistaVision may have been a boon for them. Theaters already with CinemaScope or other fixed anamorphic lenses either rented SuperScope units or purchased them as backup" (Robert E. Carr, R.M. Hayes, Wide Screen Movies, A History and Filmography of Wide Gauge Filmmaking, Jefferson and London, McFarland & Company, 1988, p. 144-145). Le SuperScope a notamment servi pour la projection du film VistaVision White Christmas (1954).

Bibliographie

Brochure Superscope de J. et I. Tushinsky, Paris, s.d.

La Cinématographie française, technique et matériel, n° 1566, 1er mai 1954 ; n° 1570, 29 mai 1954.

La Technique cinématographique, n° 147, octobre 1954, p. 319.

Robert E. Carr, R.M. Hayes, Wide Screen Movies, A History and Filmography of Wide Gauge Filmmaking, Jefferson and London, McFarland & Company, 1988, p. 144-147.