Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Objectif anamorphoseur de projection

N° Inventaire : AP-14-2949(1/2)

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Optique

Nom du modèle : Cinépanoramic

Numéro de fabrication : n° PR 564

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1954

Fiche détaillée

Type de l'appareil

objectif anamorphique à six lentilles et à génératrices parallèles à taux de compression de 2

Auteurs

Informations non disponibles

Fabricants

Société Diffusion Matériel Cinématographique
Paris, 47 rue Desrenaudes

Utilisateurs

Informations non disponibles

Distributeurs

Société Diffusion Matériel Cinématographique
Paris, 47 rue Desrenaudes

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

six lentilles 6,5 et 7 cm diamètre

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 19 cm
Largeur : 12 cm
Hauteur : 12 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Longueur : 13.5 cm
Largeur : 13.5 cm
Hauteur : 20 cm

Remarques

Marque : " Procédé Cinépanoramic Paris Projection Pr 564".
"Economique : remboursable à 80 % par le fonds de développement. Cinépanoramic, le meilleur objectif du monde à 6 lentilles et génératrices réglées vous permettra de projeter les 80 films en standard large international (2.55 / 2.30 x 1) M.G.M., Warner, Universal, RKO-Disney, etc. et les productions françaises et européennes tournées en Cinépanoramic. L'objectif sélectionné au Festival de Cannes 1954 pour la projection sur écran 2,55 / 2,30 x 1. Cinépanoramic est la formule française du standard large international (2,55 / 2,30 x 1) mais si vous disposez d'un écran dit "panoramique" pour projections de films normaux, vous l'utiliserez avec les objectifs Cinépanoramic. Société Diffusion Matériel Cinématographique, 47 rue Desrenaudes, Paris (XVII)" (Publicité Cinépanoramic, Paris, s.d.).
"Un des rares procédés entièrement français, concurrent direct du CinemaScope à 4 pistes sonores magnétiques Chrétien-Fox, le Cinépanoramic, commercialisé par la société anonyme Distribution Internationale Cinématographique (ou DIC) dirigée par J.-P. Mauclaire apparaît dans les colonnes du Film français dès juin 1953. Les sources papier sont peu détaillées sur ce procédé dont les caractéristiques techniques semblent assez proches de celles du CinemaScope 2,55:1, puisque les deux procédés sont compatibles (du moins à la projection). En revanche, la réglementation des brevets autorise à penser que le Cinépanoramic présente de légères variations techniques par rapport à son concurrent. Le Cinépanoramic 2,55:1 à 4 pistes magnétiques semble avoir eu une carrière de prise de vue plus que réduite, limitée à deux longs métrages français qui, du reste, ont eu peu de succès (L'or des pharaons de Marc de Gastyne, 1954, directeur de la photo Henri Decae, qui demeure inédit en salles, et Mademoiselle de Paris de Walter Kapps, 1955, directeur de la photo Armand Thirard assisté de Jean Dicop et Florent). L'émergence du procédé concurrent du CinemaScope est à mettre au crédit d'un homme d'affaire influent dans le milieu du cinéma : Jean-Placide Mauclaire. Il est le directeur général de la société DIC-Cinépanoramic et par ailleurs, directeur général de l'hebdomadaire corporatiste Le Film français. [...] En 1932, il fonde la société de distribution DIC (Distribution Internationale Cinématographique) dont le siège social est situé 48 avenue Gabriel, Paris 8e. Un encart dans le Film français (n° 1085, 12 mars 1965) fait référence à un incendie qui a lieu dans les ateliers de fabrications des objectifs Cinépanoramic-Franscope, situés dans le quartier Ménilmontant. Mauclaire lance en janvier 1954 le procédé anamorphique Cinépanoramic, concurrent du CinemaScope, annoncé dans le Film français dès juin 1953. [...] Mauclaire a su s'entourer de professionnels (comme les directeurs de la photographie Roger et Maurice Fellous) et de techniciens (l'opérateur et opticien Jean Dicop). [...] C'est seulement quatre mois après les accord Fox-Chrétien de février 1953 et très exactement le même jour que la première démonstration corporative du CinemaScope en Europe (au Rex, le 19 juin 1953), que la société anonyme DIC dépose le nom de marque Cinépanoramic (avant même le dépôt en France de la marque CinemaScope par la Fox le 2 juillet 1953). [...] La première démonstration a lieu dans la salle du Gaumont-Palace, le 15 janvier 1954 et consiste en une projection privée d'un film de démontration de 400 mètres sur l'écran de 23 m. de base en atteignant une surface de 200 m2 avec une distance de projection de 66 m. [...] Les objectifs anamorphiques Cinépanoramic ne sont disponibles en série qu'au début de l'année 1954. [...] Le Cinépanoramic repose sur le même principe d'anamorphose au taux de 2 que le CinemaScope, mais sa publicité prend soin d'éviter la référence aux travaux du professeur Chrétien pour remonter à l'autorité en matière d'anamorphose photographique, le professeur allemand Abbe. Le principe optique de l'anamorphoseur semble donc être le même : anamorphoseur à 6 lentilles cylindriques et à génératrices parallèles d'un taux de compression de 2. Le publi-reportage technique paru dans le Film français en décembre 1953 précise que ces objectifs fabriqués à Paris, dans les ateliers de la société, sont constitués de "verres spéciaux à la barythe et au plomb" ; ils "doivent être d'abord ébauchés, puis doucis à l'émeri fin, et enfin polis à l'oxyde de cérium. [...] Une fois contrôlées, les lentilles sont centrées et débordées sur une autre machine spéciale et intervient alors l'opération du montage" qui est mécanisée, afin d'améliorer "la précision nécessaire dans l'orientation des diverses génératrices des lentilles cylindriques". Tout comme son concurrent Hypergonar, l'objectif Anamorphot est un anamorphoseur additionnel s'attachant physiquement devant l'objectif [...]. A la différence des techniciens américains de la Fox, la volonté des concepteurs du Cinépanoramic est de conserver le matériel existant, en particulier en ce qui concerne les projecteurs qui ne doivent pas exiger la modification des perforations standard par l'adoption d'une copie positive à perforations carrées C.S. comme dans le cas du CinemaScope Fox. [...] Les premiers renseignements techniques fournis par le Film français (été 1953) présentent clairement une variation de rapport entre les deux procédés concurrents : au rapport de projection 2,55:1 du CinemaScope répond le rapport 2,50:1 qui ne semble caractériser que le seul Cinépanoramic. Les films négatif et positif présentent l'aspect d'un cadre anamorphosé de rapport 1,25:1 (au lieu de 1,275:1 pour le CinemaScope) bordé de perfoations traditionnelles non carrées. Mais il semble probable que ce rapport insolite de 2,50:1 (après désanamorphose au taux de 2 de l'image de rapport 1,25:1) constitue une modification des cotes rendue nécessaire par le dépôt des brevets, afin d'éviter d'être accusé de plagiat ou de copie pure et simple des brevets de la Fox. [...] Néanmoins, il semble bien que ce rapport 2,50:1 caractérisant le Cinépanoramic soit bien vite abandonné, sans qu'on sache s'il s'agit d'une réelle modification technique ou d'une simple stratégie visant la compatibilité avec le CinemaScope. Six mois plus tard, à partir de décembre 1953, c'est à dire au moment de la commercialisation des objectifs, les encarts publicitaires du Cinépanoramic dans Le Film français ne mentionnent plus que le seul rapport 2,55:1. [...] Le "package" du Cinépanoramic prévoit, outre la stéréophonie magnétique suivant le procédé Pyral, l'utilisation d'un écran spécifique fabriqué par la société Cinépanoramic-DIC et désigné sous le nom de "Panlight" (comme l'écran métallisé "Miracle Mirror Screen" du CinemaScope). [...] Malgré une importante médiatisation relayée par Le Film français, les exploitants préfèrent sans équivoque le dispositif du CinemaScope : en février 1954, sur 57 salles équipées en 2,55:1, une seule s'équipe en Cinépanoramic (le Normandie de Caen). [...] L'adoption du procédé Cinépanoramic par le studio américain Republic Pictures, en septembre 1955, constitue certainement le sommet du développement de la société en même temps que son meilleur coup médiatique. Plusieurs longs métrages sont prévus en Cinépanoramic ou sous le nouveau nom que lui donne le studio à partir de mars 1956 : Naturama. Republic Pictures réalisera, au total, 22 films en Naturama de 1955 à 1959. Ainsi, même la plus petite des Major Companies américaines peut échapper au monopole imposé par le CinemaScope de la Fox, en s'octroyant (à prix modéré) les droits d'utilisation des objectifs anamorphiques français" (Olivier Rousseau, Les formats larges dans le cinéma français de fiction, thèse de doctorat Paris 1, décembre 2006, p. 94-110).

Bibliographie

Publicité Cinépanoramic, Paris, s.d.
Le Film français, n° 470, 10 juillet 1953, p. 4-5.
Olivier Rousseau, Les formats larges dans le cinéma français de fiction, thèse de doctorat Paris 1, décembre 2006, p. 94-110.