Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Lanterne de projection double

N° Inventaire : CNC-AP-15-1215

Collection : Centre national du cinéma et de l'image animée

Catégorie d'appareil : Projection lumineuse

Nom du modèle : fantascope polyorama

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1853

Brevet : Etienne-Gaspard Robertson, brevet n° 109, 17 mars 1799, "Appareil qu'il nomme fantascope".

Fiche détaillée

Type de l'appareil

deux lanternes de projection posées sur une table équipée de quatre roues ; deux objectifs achromatiques à crémaillère et manivelle et cache mobile pour dissolving views ; deux lentilles condensatrices 22,5 cm de diamètre ; deux cheminées en métal ; deux lampes à pétrole dont une avec réflecteur ; caisse en carton marquée "Lampisterie" contenant des verres de lampe de rechange et les deux lampes à pétrole ; caisse en bois contenant des plaques fixes et mécanisées de grande taille (22,5 x 41,5 cm, verre 16,5 x 16,5 cm) : huit plaques mécanisées (certaines signées Mallet et datées 1864), un chromatrope, quatre plaques pour fondu enchaîné représentant la Lune, une plaque photographique représentant le premier propriétaire (un nommé M. Giannetti), une plaque à manivelle pour projeter des effets de neige ; caisse en bois contenant des cadres vides pour des plaques "en attente"

Auteurs

Informations non disponibles

Fabricants

Noël Marie Paymal Lerebours
Paris, ateliers 23 rue de l'Est

Marc Secretan
Paris, 13 place du Pont-Neuf

Utilisateurs

Informations non disponibles

Distributeurs

Noël Marie Paymal Lerebours
Paris, 13 place du Pont-Neuf

Marc Secretan
Paris, 13 place du Pont-Neuf

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

lentilles condensatrices de 22, 5 cm de diamètre

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 100 cm
Largeur : 88 cm
Hauteur : 230 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Dans la technique de la fantasmagorie, spectacle inventé et développé à la fin du XVIIIe siècle par divers projectionnistes européens (Philidor, Robertson), le public ne voit pas l'appareil qui reste caché derrière l'écran. La fantasmagorie consiste en effet à faire évoluer sur des roues ou des rails, en avant ou en arrière et en rétroprojection, une lanterne magique perfectionnée dite "Fantascope", ce qui permet de projeter des images de plus en plus grandes (lorsque l'appareil est loin de l'écran) ou de plus en plus petites (lorsqu'il se rapproche de l'écran). Il faut donc disposer derrière l'écran d'une salle assez longue pour faire bouger l'appareil. Le fantascope, machine à produire des fantômes, est équipé d'objectifs achromatiques à diaphragmes et à crémaillères, afin de régler l'intensité lumineuse et la position des lentilles au fur et à mesure du déplacement de la machine par rapport à l'écran. Ce principe a été breveté par le Belge Etienne-Gaspard Robert, dit Robertson, le 17 mars 1799 (brevet français n° 109). Au début, il n'y avait qu'un fantascope, puis on a eu rapidement l'idée d'en mettre deux l'un à côté de l'autre, afin de réaliser des fondus-enchaînés mobiles. L'appareil a alors porté le nom soit de fantascope, soit de polyorama. Ici, deux lanternes sont posées côte à côte sur une table en bois munie de quatre roues. Chacun des deux objectifs, particulièrement imposants, sont équipés d'une lentille condensatrice de 22,5 cm de diamètre, d'une manivelle pour faire avancer ou reculer l'objectif, et d'un cache mobile jouant le rôle d'obturateur manuel. Le fondu-enchaîné se fait entre les deux lanternes grâce à ces deux obturateurs actionnés par deux tiges qui sortent au-dessus du porte-objectif. L'éclairage est obtenu par deux lampes à pétrole dont l'une est équipée d'un réflecteur (le deuxième réflecteur est manquant). La fumée est évacuée par deux cheminées métalliques.

Ce fantascope de grande dimension et à deux lanternes est accompagné d'une caisse en carton marquée "Lampisterie" contenant des verres de lampe de rechange et les deux lampes à pétrole ; d'une caisse en bois contenant des plaques fixes et mécanisées de grande taille (22,5 x 41,5 cm, verre 16,5 x 16,5 cm) : huit plaques mécanisées (certaines signées Mallet et datées 1864), un chromatrope, quatre plaques pour fondu enchaîné représentant la Lune, une plaque photographique représentant le premier propriétaire (un nommé M. Giannetti), une plaque à manivelle pour projeter des effets de neige ; d'une caisse en bois contenant des cadres vides pour des plaques "en attente".

Ce fantascope semble correspondre aux modèles n° 2 ou n° 3 figurant dans les catalogues Lerebours et Secretan de 1853 : "159. Fantasmagorie et Polyorama. Fantasmagorie n° 2, avec double appareil pour produire les effets polyoramiques et de dissolving views, 400 fr. Aujourd'hui tout le monde connait ces nouvelles applications de la fantasmagorie. On sait que le poyorama a pour but de faire succéder, en passant par toutes les transitions comme dans le diorama : à une vue éclairée par le soleil, un effet de clair de lune. Les dissolving views, au contraire, font succéder à une vue un tableau qui en diffère essentiellement, ainsi : une forêt à un temps, une ville à une prairie, etc. Il résulte de cette bizarre confusion des effets inattendus toujours fort piquants et quelquefois fort beaux. Grand polyorama n° 4, muni de lentilles de 22 cm de diamètre, 800 fr. Les appareils 2 et 4 sont éclairés par des lampes à double mèche ; elles produisent des images parfaitement nettes et éclairées jusqu'aux bords, sur une étendue de 3 mètres 50 pour les n° 1, 2 et 3, et 5 mètres pour le n° 4. [...] 173. Appareil pour imiter la chute de la neige, 15 fr." (Lerebours et Secretan, Catalogue et prix des instruments d'optique, de physique, de chimie, de mathématiques, d'astronomie et de marine, qui se trouvent et s'exécutent dans les magasins et ateliers de Lerebours et Secretan, opticiens de S.M. l'Empereur, de l'Observatoire et de la marine, fournisseurs de l''Ecole impériale des Ponts et Chaussées, etc., Paris, Lerebours et Secretan, 1853, p. 29-30).

Les Français Noël Jean Lerebours (1761-1840) et son fils Noël Marie Paymal Lerebours (1794-1855) ont été deux importants fabricants d'instruments d'optique. Le premier, né en Normandie, s'établit en 1789 à Paris, quai de l'Horloge. Il devient en 1804 le fournisseur attitré de l'Empereur Napoléon. Le catalogue qu'il publie en 1809, Notice d'instruments de physique, d'optique et de mathématique, présente des "lanternes magiques ordinaires", des "verres peints ou tableaux pour lanterne", des "phantasmascopes ou lanternes magiques perfectionnées destinées aux effets de la phantasmagorie, y compris l'appareil mégascopique pour les corps et les tableaux opaques". Dans un autre catalogue publié par son fils Noël Marie Paymal Lerebours en 1853, on trouve encore des microscopes solaires et aussi des fantascopes doubles avec objectifs à crémaillères. En 1844, Lerebours s'associe avec Marc Secretan qui reprend les ateliers après la mort de Lerebours en 1855.

Bibliographie

Lerebours et Secretan, Catalogue et prix des instruments d'optique, de physique, de chimie, de mathématiques, d'astronomie et de marine, qui se trouvent et s'exécutent dans les magasins et ateliers de Lerebours et Secretan, opticiens de S.M. l'Empereur, de l'Observatoire et de la marine, fournisseurs de l''Ecole impériale des Ponts et Chaussées, etc., Paris, Lerebours et Secretan, 1853.