Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Caméra réversible film 35 mm

N° Inventaire : CNC-AP-15-1214

Collection : Centre national du cinéma et de l'image animée

Catégorie d'appareil : Prise de vues et projection cinématographiques

Nom du modèle : Mouvementographe

Numéro de fabrication : n° 19

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1896

Brevet : Joseph Zion et Eugène Gautier, brevet n° 258 523, déposé le 31 juillet 1896, délivré le 18 novembre 1896, "appareil pour tire... +

Fiche détaillée

Type de l'appareil

entraînement du film 35 mm par un débiteur denté entraîné de façon intermittente par une étoile à six branches s'engrénant dans une noix à rainure hélicoïdale ; obturateur à une pale démontable pour projection, se superposant sur l'obturateur de prise de vues ; support métallique démontable, placé sur rainures au dessus de l'appareil, pour disposer le film à projeter ; magasin récepteur négatif placé à l'intérieur sur rainures ; fenêtre réglable en descente et en hauteur ; petite pièce en bois (maintenue par deux lames ressort) pour masquer la fenêtre lors de la prise de vues ; portes à l'avant, à l'arrière, une sur le côté ; objectif de projection ; objectif de prise de vues ; manivelle

Auteurs

Zion Joseph
Paris, 7 rue de Jouy

Gautier Eugène
Paris

Fabricants

Joseph Zion
Paris, 7 rue de Jouy

Utilisateurs

Zion Joseph
Paris, 7 rue de Jouy

Gautier Eugène
Paris

Distributeurs

Jules Richard
Paris

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

objectif de prise de vues ; objectif de projection

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 26.5 cm
Largeur : 25 cm
Hauteur : 53 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Marque : "Breveté S.G.D.G. R. F. Paris Richard Frères constructeurs brevetés Paris".

Joseph Zion était opticien et Eugène Gautier photographe. Zion a créé à Paris une société en nom collectif, "Zion et Compagnie", le 18 janvier 1899, avec Ernest Lazies et Georges Victor Jung, pour la fabrication et la vente d'appareils photographiques. "Nous revendiquons comme notre invention et notre propriété exclusive, notre appareil pour photographier des scènes animées sur pellicules, tirer de ces négatifs des bandes positives, tirer de ces négatifs des bandes positives, et encore projeter les images ainsi obtenues, l'appareil étant combiné et fonctionnant [par] une vis sans fin à joues parallèles réunies par un filet oblique en combinaison avec une roue étoile servant à produire l'entraînement et l'arrêt intermittent du tambour qui entraîne la pellicule" (Joseph Zion et Eugène Gautier, brevet n° 258 523, déposé le 31 juillet 1896, délivré le 18 novembre 1896, "appareil pour tirer et projeter des photographies de scènes animées").

"La manivelle met en mouvement directement une roue dentée, calée ainsi que l'obturateur sur l'axe même de cette manivelle. La roue dentée engrène avec un pignon qui met en mouvement l'axe portant une noix, ayant sur sa circonférence une rainure hélicoïdale. sur cette noix viennent s'appuyer tour à tour les rayons d'une étoile à six branches, cette étoile est calée sur le même axe que le barillet d'entraînement très léger, en aluminium du reste. L'entraînement de la pellicule se fait par le barillet qui, par seize dents à la fois, prend le film pour le déplacer ; l'effort étant ainsi réparti sur une grande surface, on n'a pas à craindre la détérioration des perforations de la pellicule. Pour maintenir le contact de la pellicule avec le barillet, il existe au devant un petit rouleau mobile, tenu par des ressorts et pouvant prendre deux positions : l'une à l'avancée pour permettre le passage du film à l'amorcement, et l'autre contre le barillet pour assurer la pression constante. Deux ressorts servent à maintenir la fenêtre en pression sur la pellicule. [...] A l'arbre de la noix est une poulie qui commande le mouvement du rouleau inférieur, utilisable surtout pour la prise des négatifs ; car, pour les projections, il est indifférent de laisser la pellicule tomber en vrac, puisque de toutes façons on est obligé de la rouler ensuite dans un certain sens pour recommencer la projection. Pour la prise des négatifs, M. Zion a imaginé une disposition très ingénieuse qui permet de charger et de décharger l'appareil même en plein jour. Les bobines sont enfermées dans des boîtes en bois, garnies intérieurement de velours noir et portant à l'ouverture deux bandes de velours entre lesquelles passe le film. Ces boîtes, qui sont interchangeables, c'est à dire pouvant se mettre alternativement en haut ou en bas de l'appareil, sont utilisables pour la photographie des sujets. Pendant que le film se déroule en haut, il se roule en bas, grâce au dispositif de la poulie que nous venons d'indiquer. Ces boîtes se mettent en place instantanément et glissent entre des coulisses ad hoc. Pour mettre le mouvementographe en marche, il faut d'abord amorcer la pellicule. On prend l'extrémité du film sortant de la boîte ; on retire les deux ressorts qui maintiennent la fenêtre, en les écartant à droite et à gauche, on ouvre la fenêtre. On faut alors passer le film derrière les rouleaux supérieur et inférieur et par dessus la roue dentée, en faisant coïncider les dents avec les perforations ; enfin, suivant le cas (prise des négatifs ou projections), on laisse l'extrémité libre, ou on l'amorce sur une bobine, pour être enroulée en même temps que s'effectue le déroulement de la bobine supérieure. On referme la fenêtre, on remet en place les deux ressorts. On fait la mise au point une fois pour toutes. Pour faciliter ce résultat, il y a devant l'appareil une fenêtre mobile, qui se meut de haut en bas et vice versa, à l'aide d'une simple vis ; ce dispositif a été pris par M. Zion pour permettre que la fenêtre encadre exactement les vues suivant la hauteur où se trouve l'écran devant recevoir les projections. On démasque définitivement la source lumineuse et on fait tourner d'une manière continue et régulière la manivelle. Les boîtes de M. Zion peuvent contenir 100 mètres de pellicule ; on peut donc utiliser cette longueur pour prendre des vues qui, projetées, dureront au moins trois minutes, ce qui est un temps considérable pour une projection. Pour prendre les images, la mise au point se fait en mettant un petit verre dépoli à la place que doit occuper le film. Mais pour éviter tout tatonnements, la rondelle de l'objectif photographique est montée sur une autre rondelle qui porte les divisions correspondant à différentes distances. Il n'y a donc qu'à tourner cette rondelle et amener devant l'index la division désirée, pour être sûr d'avoir une mise au point très rigoureuse. Il y a aussi un viseur livré avec chaque appareil qui donne une image absolument identique à celle obtenue par la pellicule. Le mouvementographe est muni d'objectif anastigmatiques Zion, c'est à dire de première qualité. Il s'ouvre facilement et il est très portatif, car il ne pèse que 5 kilogrammes. Il est muni d'une poignée, ce qui rend encore son transport des plus faciles ; il est, du reste, d'un petit volume" (Georges Brunel, La photographie et la projection du mouvement, Paris, Charles Mendel, 1897, p. 101-106).


Bibliographie

Georges Brunel, La photographie et la projection du mouvement, Paris, Charles Mendel, 1897, p. 101-106.
Eugène Trutat, La photographie animée, Paris, Gauthier-Villars, 1899, p. 93-94.