Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Caméra film 65 mm

N° Inventaire : AP-96-1924

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Prise de vues cinématographiques

Nom du modèle : Magnafilm Paramount-Debrie

Numéro de fabrication : F.L. Série AB3

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1930

Fiche détaillée

Type de l'appareil

entraînement du film 65 mm (à cinq perforations) par griffes ; un débiteur denté ; obturateur à ouverture 203° ; chargeur en caisson portant le cadre presseur et le débiteur ; compteur de mètres ; niveaux à bulles

Auteurs

Informations non disponibles

Fabricants

Debrie, Etablissements André
Paris, 111-113 rue Saint-Maur

Utilisateurs

Informations non disponibles

Distributeurs

Paramount Famous Lasky Corporation
New York, New York

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

absent

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 64.5 cm
Largeur : 36.5 cm
Hauteur : 55 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Gravé sur la face avant : "Matériel cinématographique Etablissements André Debrie 111-113 rue Saint-Maur Paris. F.L. Série AB3. Made in France".

Un autre exemplaire au Musée des arts et métiers, Paris.

"En 1929, la société américaine Paramount Famous Lasky Corp. demandait aux Etablissements André Debrie sa coopération pour lui fournir tout le matériel nécessaire à la réalisation de films tournés pour l'écran large sur une pellicule de format plus grand que celui de 35 mm. [...] Les Etablissements André Debrie étudièrent et mirent au point un matériel entièrement nouveau pour film large de 65 mm appelé Magnafilm et sortirent, en octobre 1930, avec une machine à perforer les pellicules et une machine à tirer, le premier appareil de prise de vues pour film de 65 mm. L'appareil de prise de vues présentait, entre autres caractéristiques, un obturateur à ouverture de 230° donnant ainsi à cet appareil une luminosité effective considérable par rapport aux appareils courants dont l'obturateur n'était ouvert qu'à 180°. L'image enregistrée sur film 65 mm couvrait sur la pellicule une surface de 46 mm de large sur 23 mm de haut, avec 5 trous de perforations au pas habituel de la pellicule, soit un rapport des côtés de l'image égal à 2. [...] La crise financière américaine de 1930 d'une part, et l'apparition du film parlant d'autre part, arrêtèrent net, à cette époque, la mise en oeuvre et le développement du film large" (Historique des Etablissements André Debrie, Paris, Debrie, c. 1968, p. 9).

"Rapport. Monsieur Graham, directeur Paramount. Sa visite de ce jour. Lorsque M. Graham est venu nous voir le 17 juillet en compagnie de M. Skitterell, il nous avait annoncé la visite sous quinzaine de l'ingénieur du Laboratoire des recherches de la Paramount (New York), un nommé Del Riccio qui venait de mettre au point un nouveau système de prise de vues et de projection avec un film d'une largeur double. M. Graham vient nous voir, ce jour, pour nous confirmer que cette affaire n'est pas abandonnée, tout au contraire, M. Del Riccio a dû, entretemps, partir pour Hollywood ce qui a retardé son voyage en France. M. Graham est accompagné d'un directeur de New York (M. Shauer) je présume ; et ces messieurs auraient été très désireux de voir M. Debrie ou M. Dalotel. Je les informe que M. Debrie est actuellement malade et M. Dalotel est absent de Paris pendant quelques jours. Ces Messieurs étaient venus pour assurer à M. Debrie que cette affaire de film large prenait des proportions énormes et que le public de New York avait été enthousiasmé par ce spectacle. De ce fait, Paramount Famous Players Lasky avait décidé de lancer cette affaire là en grand. Ces Messieurs insistent beaucoup pour que M. Debrie veuille bien considérer cette affaire comme devant être une source de bénéfices formidables. Si nous voulons nous charger de construire ce Matériel Spécial, ces Messieurs me laissent entendre que la question argent pour la Paramount n'a pas à entrer en ligne de compte ; que de notre côté, nous n'avons rien à sortir et que ce que nous demanderons comme apport, au moment de la commande, sera accepté. Ce que ces Messieurs désiraient surtout en venant aujourd'hui, était de savoir si cette affaire nous intéresse, de quelle façon ils seront protégés en France en tant que construction. Ils savent qu'en raison du succès de leur film large, d'autres grosses Maisons comme Fox, MGM, etc., travaillent la question et ils voudraient être assurés que pendant la période de temps où nous construirions les appareils prototypes, tout au moins, nous n'entreprendrions pas de fabrication similaire pour d'autres Maisons qui pourraient éventuellement venir nous trouver. Naturellement, la Paramount se charge de se protéger en Amérique. J'informe ces Messieurs que je vais faire part de notre entretien à M. Debrie et à M. Dalotel dès que cela me sera possible et je demande à M. Graham de bien vouloir nous confirmer par lettre notre entrevue et en même temps nous donner quelques unes de ses suggestions quant à la façon dont il désirerait que nous les protégions. M. Graham viendrait d'ailleurs voir M. Debrie à Paris pour discuter plus longuement, dès que nous le désirerions. Le 13 septembre 1929, L. David".

"Monsieur Graham, directeur de la Paramount, vint chez Debrie, pour nous demander si nous pourrions construire rapidement un appareil de prise de vues pour film large de 65 mm. Je pris possession complète du bureau d'études : j'en fis mon quartier général et avec dix à douze dessinateurs, je mis à l'étude un appareil entièrement nouveau, basé sur les études préalables que j'avais faites pour l'appareil de 30 mètres pour reportage, mais là, seulement le principe subsistait, car tout fut à créer ; je réussis à ne pas en faire un monstre. L'appareil se monta, nous fimes des prises de vues et naturellement quelques petites modifications furent jugées nécessaires ; je les entrepris mais, le 9 septembre 1930, complètement épuisé, je dus partir en vacances en laissant le soin à Monsieur Debrie de terminer les dernières petites mises au point ; quinze jours après l'appareil était livrés" (rapport dactylographié de Maurice Dalotel).

Bibliographie

Le Cinéopse, n° 125, janvier 1930, p. 42.

"Methods of securing a large screen picture", Journal of the Society of Motion Picture Engineers, vol. XVI, n° 2, fevrier 1931, p. 175.

"Le Magnafilm (Paramount-Debrie)", La Technique cinématographique, n° 160, décembre 1955, p. 398-399.

"70 ans de cinéma aux Etablissements André Debrie", Bulletin de l'AFITEC, Paris, 1957, n° 27, p. 15.

Paul Raibaud, Promoteurs et réalisateurs du spectacle cinématographique sur écran large, Paris, 1955 (tapuscrit).

Historique des Etablissements André Debrie, Paris, Debrie, c. 1968, p. 9.