Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Bande pour zootrope

N° Inventaire : AP-18-3230

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Visionnement du mouvement

Nom du modèle : bande de zootrope à quinze images chronophotographiques de Marey

Lieu de fabrication : Paris, Boulogne, France

Année de fabrication : 1889

Fiche détaillée

Type de l'appareil

bande en carton à quinze fentes obturatrices, sur laquelle sont collés quinze agrandissements photographiques reproduisant un film chronophotographique d'Etienne-Jules Marey représentant un cavalier casqué montant un cheval blanc au pas normal sur fond noir ; cette bande zootropique est destinée à être visionnée grâce au zootrope d'Ottomar Anschütz acheté par Marey en 1889 et conservé dans les collections de la Cinémathèque française (AP-95-1733)

Auteurs

Marey Etienne-Jules
Boulogne sur Seine, Parc des Princes, Station physiologique

Fabricants

Georges Demenÿ
Boulogne-sur-Seine, parc des Princes, Station physiologique

Etienne-Jules Marey
Boulogne sur Seine, Station physiologique

Utilisateurs

Marey Etienne-Jules
Boulogne sur Seine, Parc des Princes, Station physiologique

Distributeurs

Informations non disponibles

Sujet du modèle

jument pur sang Fanfreluche, à la robe gris pommelé, montée au pas normal

Objectif

Informations non disponibles

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Largeur : 189 cm
Hauteur : 13.5 cm

Diamètre :
Informations non disponibles

Taille de la boîte de transport

Informations non disponibles

Remarques

Bande utilisée dans le zootrope d'Ottomar Anschütz (AP-95-1733) acheté par Etienne-Jules Marey le 21 mars 1889 (facture portant cette date, envoyée par Anschütz à Naples où Marey résidait en partie).

Cette bande zootropique, pièce unique fabriquée par Marey et Demenÿ, est un document historique important, car les images reproduisent les premiers films réalisés à la Station physiologique en 1889. Les images qui figurent sur cette bande sont reproduites exactement dans l'ouvrage du commandant Henri Bonnal, Equitation (Paris, Librairie Militaire de L. Baudoin et Cie, 1890), résultat de la collaboration entamée depuis 1881 avec Marey et Demenÿ. Ce livre reproduit sept planches différentes, reproduisant sept films chronophotographiques sur la locomotion du cheval : 1) pas normal, 2) reculer, 3) trot normal, 4) trot décousu, 5) petit trop marché en tenant les hanches, 6) galop normal à droite, 7) saut en hauteur en partant du trot. La bande zootropique conservée à la Cinémathèque française reproduit la série 1) pas normal. Bonnal explique que ces images ont été filmées à la Station durant l'été 1889 : "Les épreuves qui suivent ont été obtenues sur un papier sensible, se déroulant à la vitesse de 1 mètre par seconde et donnant 25 images dans le même temps. Ces épreuves ont été prises dans le courant de l'été de 1889 à la Station physiologique d'Auteuil par M. Marey en personne, assisté de son préparateur M. Demenÿ. Le sujet qui a servi aux expériences, sauf pour le trot normal et le saut, est une jument de pur sang arabe : Franfeluche, née aux haras de Pompadour le 1er avril 1878. Cette jument, de robe gris pommelé, a défilé aux diverses allures devant un écran en velours noir, pendant que l'appareil photo-chronographique fonctionnait. Pour le trot et le saut, l'écran était constitué par un mur blanc. C'est la jument Sylphide (...) qui a fourni les images du trot. Le saut, en partant de l'allure du trot, a été exécuté par une jument de pur sang nommée Niniche". Le texte de Bonnal semble clair : il parle d'une bande de papier sensible. Pourtant, la Cinémathèque française conserve six précieux fragments de films identiques à ceux reproduits par Bonnal : or, il s'agit de pellicule celluloïd. Les images négatives, à défilement vertical, représentant la jument Franfeluche et son cavalier casqué, sont d'ailleurs d'un format très inhabituel et d'un aspect archaïque, avec de nets problèmes de mise au point optique et de fréquence. Par ailleurs, ces dix fragments de pellicule celluloïd négative ont été découpés sur les bords pour isoler l'image du sujet. Chaque fragment mesure de 2,1 à 2,3 cm de largeur, et de 9,8 à 9,9 cm de longueur. D'autre part, la Cinémathèque conserve aussi une planche (MH 70) sur laquelle Demenÿ a collé plusieurs exemples de films chronophotographiques tirés en positif sur papier. Parmi ces films, on retrouve les fragments précédents, également découpés en largeur mais pas en longueur, soit 16 images à défilement vertical de 2,1 cm de largeur et 56,4 cm de longueur. Deux tirages positifs du même cavalier, représenté cette fois de profil, reproduits par Bonnal, figurent également sur la planche : 13 images de 5 cm de largeur, 38 cm de longueur, 11 images de 3,5 cm de largeur, 39,7 cm de longueur. Enfin, toujours le même cavalier, également reproduit par Bonnal sous le titre "Petit trop marché en tenant les hanches" et sous le n° 5, figure aussi sur la planche (15 images de 3,2 cm de largeur, 56 cm de longueur). La série de notre bande zootropique, représentant Fanfreluche au pas normal, figure aussi sur cette planche, avec onze images plein cadre. Il est fort possible que lorsque Bonnal parle de "bande de papier sensible", il fasse référence aux tirages que Marey et Demenÿ lui ont remis pour son travail. On remarquera enfin que cette bande zootropique, fabriquée par Marey et/ou Demenÿ, présente des caractéristiques de fabrication intéressantes : les agrandissements ne sont pas de très bonne qualité (mais les négatifs non plus). Les images sont recadrées. Elles ne sont pas toutes de la même taille, ce qui provoque de curieux effets à l'animation.Le fond noir est repeint.

"While Anschütz proceeded with the exhibition of his Schnellseher, he also introduced another new intsrument for the reproduction of movement, an improved form of zootrope with three bands of viewing slots, first seen publicly at the Naturforscherversammlung in Wiesbaden in September 1887. The especially deep drum of 58 cm diameter was outfitted with three rows of viewing slots with 19, 20 and 21 apertures respectively. This allowed the use of picture bands with differing numbers of images, or permitted the movement of a band with, say 20 images, to be apparently moving forwards, backwards, or in place, depending on which row of slots a viewer used. This gave the device, which Anschütz also, unfortunately, called a Schnellseher, and later also called a Tachyscope, a significantly enlarged utility in the precise examination of movements ; the great physicist Hermann Helmholtz called the Anschütz 3-slot zoetrope a "widely used type" in his classic text Handbuch der physiologischen Optik (Berlin, 1896, t. 2, p. 495) and Etienne-Jules Marey bought one directly from Anschütz in March, 1889. The optical characteristics of the zoetrope, seemingly a simple stroboscopic device first suggested in 1834 and popularized after 1860, are remarkably subtle in their design requirements. The viewing slots must be just big enough to create the proper stroboscopic intermittency to blend the images, usually drawn images before Anschütz's apparatus, into a proper reproduction of movement ; at the same time they must be large enough so that the band inside the zoetrope's drum can be clearly seen but not too large so that more than one picture at a time appears in the "aperture" for the viewer. Every aspect of the instrument, from the size of the viewing slot to the depth of the drum to the speed of its revolution must be carefully calibrated and coordinated if the apparatus is to work efficiently and clearly. Many manufacturers of this popular device misunderstood its refinements, and still do today, and produced examples that gave only a partial idea of how it could actually work. Anschütz's new zoetrope was the fist significant improvement in its design for twenty or more years, and apart from substantially increasing the device's utility for scientific and educational demonstrations, this often overlooked "simple" device stands much to his credit as an optical designer and reveals much about his close attention to the details of the optical problems involved in reproducing motion. The Anschütz 3-slot zoetrop is today a very rare apparatus, and regardless of Helmholtz's comment it is likely that few were made, and few of the 180 cm long picture bands were published, in part because Anschütz at this time was tirelessly engaged in exhibiting and improving the electrical Schnellseher" (Deac Rossell, Ottomar Anschütz zwischen Photographie und Kino, Kintop Schriften 6, Basel, Stroemfeld Roter Stern, 2001, version anglaise).







Bibliographie

Henri Bonnal, Equitation, Paris, Librairie Militaire de L. Baudoin et Cie, 1890.

Deac Rossell, Ottomar Anschütz and his Electrical Wonder, London, The Projection Box, 1997.