Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

Type de l'appareil

lanterne magique en en fer blanc, accompagnée de sa boîte de transport qui contenait aussi dix plaques de verre peintes à la main encadrées de bois, destinées à la projection ; cheminée godronnée ; porte ; objectif absent

Auteurs

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Fabricants

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Utilisateurs

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Distributeurs

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Sujet du modèle

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Objectif

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Taille de l'objet

Ouvert :
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Fermé :
Longueur : 24 cm
Largeur : 43 cm
Hauteur : 55 cm

Diamètre :
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Taille de la boîte de transport

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Remarques

Cette rarissime lanterne magique de colporteur a été découverte dans une maison en Auvergne à Lanobre (Cantal), rue du Péage, en avril 1997, par Roger Gonin, chercheur et collectionneur. Roger Gonin, à la suite de recherches très minutieuses, a retrouvé dans les archives départementales du Puy de Dôme un registre contenant la liste des passeports délivrés entre le 26 octobre 1799 et le 22 octobre 1803. Il y est fait mention pour les dates mars 1800 - février 1801 d'un seul colporteur de lanterne : "817. Pierre Dalmas / Montrant la Lanterne Magique / de St Dalmas le Sauvage / St Dalmas [Alpes Maritimes] / 34 ans / 1m625". Il se rendait à Aurillac. Serait-ce le premier propriétaire de cette lanterne, qui par ailleurs ressemble très fortement à celle représentée dans la gravure Le Joueur d'Orgue de Carle Vernet ?

Les plaques représentent : la campagne d'Egypte de 1798, des caricatures et grotesques, la chasse royale, l'arche de Noé, une bataille, un duel, un carrosse, la Liberté des Mers, le libertin ou la parabole de l'efant prodigue. Elles ont été restaurées par la Cinémathèque française.

Roger Gonin raconte : "Cette lanterne fut découverte à Lanobre près de Bort les Orgues dans une maison qui se trouve à l'écart du village sur la partie appelée "Le Péage" le long de la route nationale. On retrouve la maison, isolée à l'époque, sur le cadastre napoléonien de 1809. Marc et Dominique Moreno ont trouvé cette lanterne, posée sur le mur de la façade, entre deux poutres de la toiture en chaume de la maison qu'ils venaient d'acquérir. Bien qu'ils aient entendu dire que cette maison était un ancien relais de Poste, cela ne se vérifie pas dans les archives. Le relais le plus proche se trouvait à Bort les Orgues. Cette route est bien une route royale construite sous Louis XIV. [...] La lanterne est composée d'une simple caisse en bois et d'une lanterne en fer-blanc de 14,5 cm de base carrée et de 41 cm de hauteur. Une cheminée godronnée surmonte un dôme à quatre faces, comportant chacune un évent. Il manque malheureusement l'objectif, qui venait se positionner sur des glissières verticales, la lampe à huile et le miroir. Un portillon sur sa partie droite permettait d'accéder à la lampe à huile, d'ajuster son positionnement focal, grâce à deux glissières et de régler la hauteur de la mèche. Lors de sa découverte, cette lanterne contenait dix vues. Toutes les plaques, sauf une, ont un cadre en bois (1 cm d'épaisseur) plus ou moins en bon état. Un système par tenon et mortaise permet l'assemblage des baguettes de bois qui forment le cadre. Cet assemblage a souvent été renforcé par des cordelettes. La dimension des plaques varie peu : hauteur avec cadre 8,5 cm à 10 cm, longueur totale de 38 cm. Le verre des vues est d'une épaisseur de 2 mm. Il est coupé net au diamant. Il est assez homogène avec parfois quelques bulles d'air. L'épaisseur des cadres est d'environ 7 mm et de 12 mm pour les trois vues à système. L'état des peintures est variable selon les plaques. [...] Une des vues n'est malheureusement plus identifiable, car la peinture a presque complètement disparu. [...] Le compartiment de rangement des plaques est double, afin de disposer les plaques à plat avant et pendant le spectacle. [...] Du système de fermeture de la porte du caisson du rangement des plaques, il ne reste qu'une trace sur le portillon et un petit anneau sur la partie fixe. [...] Du passage des sangles de transport, il ne reste que les deux orifices rectangulaires sur la planche arrière. [...] Cette lanterne est du même type que celle représentée sous le titre "Le Joueur d'orgue" par Carle Vernet dans sa série des 100 petits métiers (les cris de Paris), réalisés vers 1815 et d'une autre gravure de Dubois de 1822, dépeignant une séance de projection. [...] Dans les archives départementales du Puy-de-Dôme, plus particulièrement les archives de police, on trouve les registres des passeports intérieurs. Toute personne se déplaçant dans le département devait être visée par les autorités. C'est ainsi que l'on peut trouver, sur la période de l'an VIII (1800) jusqu'en 1812 (avec quelques manques), des registres de ces visas. [...] Si l'on trouve quelque 3 % de colporteurs marchands, le nombre de scieurs de long est très important. On ne trouve qu'une personne dont la profession est "montrant la lanterne magique", et ceci uniquement les années 1800 et 1801 (an VII et an IX). Ce colporteur s'appelle Pierre Dalmas. Il est originaire de St Dalmas-le-Sauvage, Alpes Maritimes (de nos jours St Dalmas-le-Selvage) ; il avait respectivement 34 et 35 ans et mesurait 1,625 m. Ce Pierre Dalmas se rendait à Aurillac, dans le Cantal en 1800 (son passeport lui avait été attribué le 13 Ventôse an VIII soit le 4 mars 1800) et l'année suivante, le 4 Ventôse an IX (23 février 1801), il se rendait à Moulins-sur-Allier" (Roger Gonin, Les Savoyards montreurs de lanterne magique, Clermont-Ferrand, Cahiers du Vieux Conflans, n° 177, 2016).

Bibliographie

Conférence de Roger Gonin à la Cinémathèque française : http://www.cinematheque.fr/video/240.html

Roger Gonin, Les Savoyards, montreurs de lanterne magique, Clermont-Ferrand, Cahiers du Vieux Conflans, n° 177, 2016.