Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Caméra film double 8 mm

N° Inventaire : AP-97-1942

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Prise de vues cinématographiques

Nom du modèle : L.D. 8 Automatique ; LD 8

Numéro de fabrication : n° 13

Lieu de fabrication : Pau, France

Année de fabrication : 1957

Brevet : Alphonse Martin, B.F. n° 852 134, 25 mars 1939 Alphonse Martin, USP n° 2 242 013, 13 mai 1941

Fiche détaillée

Type de l'appareil

entraînement du film double 8 mm (16 mm) par une griffe ; deux débiteurs dentés ; magasins récepteur et débiteur intérieurs pour 7,50 m. de film ; moteur à ressort ; viseur clair ; diaphragme automatique (1,9, 2,8, 4, 5,6, 8, 11, 16) ; cellule photoélectrique ; poignée à déclencheur ; présentoir en acier avec grille correspondant à la sensibilité du film ; compteur de film ; boîtier peinture noire givrée

Auteurs

Martin Alphonse

Fabricants

Lévèque, Etablissements Pierre
Pau, Chemin Philippon

Utilisateurs

Martin Alphonse

Distributeurs

Informations non disponibles

Sujet du modèle

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Objectif

Cinor 1,9 de 12,5 mm

Taille de l'objet

Ouvert :
Informations non disponibles

Fermé :
Longueur : 13 cm
Largeur : 8 cm
Hauteur : 22 cm

Diamètre :
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Taille de la boîte de transport

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Remarques

Marque : "L.D. 8 Automatique" ; "Diaphragme automatique. Brevet Alphonse Martin n° 852 134, 25 mars 1939".

"En février 1957, à l'Exposition Internationale de la Photo et du Cinéma à Washington, les Etablissements Pierre Lévêque, de Pau, présentaient la première caméra au monde en 8 mm à diaphragme automatique. Ce fut un événement dans l'industrie cinématographique" (Ciné-Amateur, février 1960).

"Le principe initial de ce système semi-automatique consiste à utiliser les déplacements de l'aiguille d'un microampèremètre actionné par une cellule photoélectrique à couche d'arrêt dont le champ est limité normalement par un système de cadre correspondant exactement au champ de l'objectif. L'opérateur n'a plus à contrôler le réglage du diaphargme. Il vise simplement le sujet à filmer dans une lunette placée sur le dessus du boîtier et presse sur un déclancheur en forme de gâchette. Cette manoeuvre met en marche le système d'entraînement de la caméra et détermine en même temps le réglage automatique de l'ouverture du diaphragme. Ce résultat est obtenu par la déviation de l'aiguille du microampèremètre sans commande directe, mais par l'action d'un système mécanique de pré-séléction. Lorsque l'opérateur appuie sur le levier de déclanchement, il détermine en réalité la manoeuvre du diaphragme, dans des conditions fixées à l'avance par le système photo-électrique et enregistré par une sorte de mémoire mécanique" (La Technique cinématographique, n° 1888, juin 1958, p. 176).

"Caméra entièrement mécanique, sans batterie, fonctionne sans calcul, sans réflexion, sans réglage préalable. L'opérateur vise et presse sur le bouton. le réglage du diaphragme à iris à lamelles et la mise en marche se font simultanément. Dans un panoramique le réglage se modifie par simple pression sur le déclencheur (A. Martin US Patent). Robuste et indéréglable, ce système se compose d'une cellule photoélectrique, d'un micro-galvanomètre, et d'un dispositif d'asservissement mécanique n'exerçant aucune contraite sur le galvanomètre. Une grille correspondant à la sensibilité du film se fixe à l'avant de la cellule. Dans le viseur existent deux signaux. L'un indique l'insuffisance de la lumière, l'autre la fin du film. Un compteur indique la longueur du film restant à exposer. Avec cette caméra aucun risque de sur - ou sous-exposition" (Notice publicitaire, s.d.s.l.).

"Décidément, "l'automatisation" est à la mode et gagne le domaine des appareils de prise de vues. Après la caméra Bell & Howell 16 mm EE 200 dont le "cerveau électrique" règle automatiquement le diaphragme selon l'éclairage et le sujet, un autre constructeur français, le fabricant de la caméra LD 8, s'est attaqué au même problème. La caméra Automatique LD 8 reprend la forme du modèle classique de cette maison, mais avec une simplification des organes. Cet appareil monovitesse est équipé d'un Cinor 12,5 mm ouvert à 1,9 sans mise au point, objectif nécessairement non interchangeable. Le dispositif de réglage automatique de diaphragme est logé sur le front de l'appareil entre l'objectif et le viseur. Sa mise en fonction est assurée de façon rationnelle en appuyant simplement sur la gâchette de la poignée qui fait partie intégrante de cet équipement. [...] Après avoir glissé, devant l'élément sensible de la cellule, une grille correspondante à la rapidité du film utilisé, il lui suffira d'appuyer sur le déclencheur pour provoquer, en quelques fractions de seconde, le réglage automatique du diaphragme et l'entraînement du film en marche continue. La pression du doigt sur la gâchette de la poignée étant l'élément "moteur" du dispositif de réglage, l'opérateur peut corriger à tout moment en cours de prise de vues l'ouverture du diaphraghme si les conditions d'éclairage viennent à changer - le cas type étant celui du panoramique - en appuyant une nouvelle fois sur le déclencheur. A chaque manoeuvre, l'Automatique prend en mémoire un diaphragme déterminé et celui-ci ne change qu'en actionnant le déclencheur autant de fois que nécessaire. [...] Le diaphragme sélectionné est affiché dans une fenêtre pour un contrôle éventuel du cinéaste sur le fonctionnement de l'auto-réglage. Lorsque des conditions d'éclairage peu favorables nécessitent un diaphragme plus ouvert que 1,9, un signal apparaît dans le viseur avertissant ainsi l'opérateur du risque de sous-exposition. D'ailleurs, une fenêtre ménagée à la partie supérieure de la caméra laisse voir l'aiguille du micro-ampèremètre. Une plage colorée indique le seuil de l'ouverture maximum, soit 1,9. Avant de filmer, si le cinéaste constate que l'aiguille est située dans la zone colorée, il doit s'abstenir ou rechercher une autre orientation pour bénéficier d'une meilleure lumière. La sortie de l'Automatique est prévue pour le printemps prochain" (Pierre Monier, "Une nouveauté remarquable en 8 mm : l'Automatique LD8", Cinéma chez soi, n° 10, février 1957, p. 30).

"Alphonse Martin a mis au point en 1934 un système de réglage entièrement automatique du diaphragme pour appareils de prises de vues photographiques ou cinématographiques qui furent l'objet de trois premiers brevets déposés en 1938 au Grand Duché du Luxembourg et de deux brevets correspondants déposés l'un en France en 1939, l'autre aux Etats-Unis qui a été délivré pendant la guerre de 1941 (n° 2 242 013, 13 mai 1941). Après la guerre, plusiers brevets de perfectionnemnt furent déposés en France, aux Etats-Unis et en Allemagne. Un prototype réalisé en 1936 mettait en évidence le fonctionnement robuste et précis. Ce n'est qu'en 1952 c'est à dire 14 ans après le dépôt du brevet initial qu'un industriel américain installé en France se proposait de construire une caméra à diaphragme automatique d'après les brevets Alphonse Martin. Cet industriel, directeur de la firme Emel, signa un contrat en 1952 qui comportait une option d'un an pour permettre d'étudier et de construire un prototype. Cet appareil a été réalisé dans les délais prévus et les propriétaires de cette firme, M. et Mme Green, firent un voyage dans le midi de la France en utilisant le prototype et réalisèrent un film de voyage. Le film était excellent [...]. L'option fut levée en 1953 et la fabrication en série décidée, mais pour des raisons de difficultés intérieures les établissements Emel ne purent mettre cette caméra en fabrication. En 1955, un autre constructeur français, Levêque à Pau qui construisait les caméras LD. 8, proposa de construire une caméra automatique d'après les brevets A. Martin. Un prototype fut réalisé par A. Martin. Un contrat fut conclu et la fabrication décidée, mais cet industriel fut obligé de construire une nouvelle usine, ce qui retarda la commercialisation qui fut enfin effective en 1957. [...] La caméra "L'Automatique LD. 8" donna entière satisfaction et obtint un très gros succès notamment à l'exposition de Washington en 1957. La caméra "Automatique LD. 8" fut remplacée par le même constructeur par "l'Eldematique" qui utilisait les mêmes brevets. [...] Amélioration automatique du système de diaphragme automatique, brevet Alphonse Martin, 5 juillet 1963. [...] Ce système était constitué par une cellule photo-électrique à couche d'arrêt au sélénium qui faisait prendre à l'index d'un micro-galvanomètre une position en fonction de l'éclairement du sujet. Un sélecteur spécial réglait automatiquement le diaphragme iris en fonction de l'éclairement du sujet. Un dispositif permettait d'utiliser les films de diverses sensibilités aux vitesses d'obturation utilisées. [...] Déjà sur les deux premiers appareils automatiques, le diaphragme utilisé était affiché pour que l'utilisateur connaisse les conditions d'éclairement du sujet et comportait un avertissement ou un blocage du déclencheur en cas d'insuffisance ou d'excès d'éclairement. Ce système de diaphragme automatique électronique est constitué par une cellule photo-électrique connectée à un pont de mesure qui commande un servo-moteur qui règle le diaphragme iris de l'objectif en fonction de l'éclairement du sujet, ce système permet d'utiliser les cellules à couches d'arrêt au sélénium ou au silicium ou les cellules photorésistantes. [...] La caméra Automatique LD 8 comporte une cellule photo-électrique au sélénium qui est connectée à un micro-galvanomètre dont l'aiguille prend une position qui est fonction de l'éclairement du sujet qui fait l'objet de la prise de vue, des grilles interchangeables placées devant la cellule permettent d'utiliser des films de sensibilités différentes" (A.D. Martin, Alphonse Martin, Biographie d'un inventeur français méconnu, Marseille, Georges A.D. Martin, 2009, p. 89-95).

Bibliographie

Ciné-Amateur, juillet 1958.

La Technique cinématographique, n° 1888, juin 1958, p. 176.

Pierre Monier, "Une nouveauté remarquable en 8 mm : l'Automatique LD8", Cinéma chez soi, n° 10, février 1957, p. 30.

A.D. Martin, Alphonse Martin, Biographie d'un inventeur français méconnu, Marseille, Georges A.D. Martin, 2009, p. 89-95.