Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Caméra de télévision couleurs

N° Inventaire : AP-15-3043

Collection : La Cinémathèque française

Catégorie d'appareil : Prise de vues télévisuelles

Nom du modèle : Thomson 1250 / 50 / 1 Hd TV

Numéro de fabrication : n° 29290610 séparateur Fujinon type TVA 858-1 n° 2

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1991

Fiche détaillée

Type de l'appareil

caméra 1250 lignes progressif : 1250 / 1 / 1 ; fréquence ligne 62,5 kHz ; fréquence image 50 Hz ; format 16/9 ; séparateur trichrome RVB ; bande vidéo analogique de 60 MHz ; tubes format 1 pouce ; corps de TTV 1525 avec monture objectif 1 pouce ; objectif Angénieux type 15 x 12 HD F 12 - 180 mm f. 1.5 à microprocesseurs

Auteurs

Informations non disponibles

Fabricants

Angénieux, Etablissements Pierre
Paris, 48 avenue Gabriel (usine à Saint-Héand, Loire)

Thomson Video Equipment
Cergy Saint-Christophe, 17 rue du Petit Albi

Utilisateurs

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Distributeurs

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Sujet du modèle

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Objectif

Type 15 x 12 E6 n° 1 539 618 Microprocessor Angénieux 15 x 12 HD F 12 - 180 mm f. 1.5

Taille de l'objet

Ouvert :
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Fermé :
Longueur : 132 cm
Largeur : 27 cm
Hauteur : 55 cm

Diamètre :
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Taille de la boîte de transport

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Remarques

Marques : "1250 / 50 / 1 Hd TV" ; "Thomson". De la collection Bernard Tichit.

"Depuis longtemps les Japonais travaillaient sur un nouveau standard Haute Définition à 1125 lignes, 60 Hertz et effectuaient de nombreuses démonstrations. Bien que cette technologie soit entièrement analogique, avec des caméras à tubes, un format d'aspect 5/3 et un système de diffusion MUSE peu convaincant, ils proposèrent leur standard comme norme mondiale à la conférence du CCIR à Dubrovnik en 1986. L'Europe se dressa contre cette proposition impérialiste et entreprit de se doter d'une norme HD à 1250 lignes (2x625) et 50 Hz. Thomson, Philips, Bosch, s'allièrent pour réaliser tous les équipements HDTV expérimentaux dans la norme Euro HD 1250. Cette aventure s'acheva vers 1995 avec la SMPTE 274 M norme unique à 1080 lignes réconciliant toutes les parties. Les caméras 1250 ont de multiples visages ; celles de Cergy étaient en 625 lignes progressif (PROSCAN) ou en 1250 lignes entrelacées 1250 / 2 / 1 mais elles n'utilisaient que des tubes standard 2/3 pouce et étaient loin d'avoir la résolution souhaitée. Elles ont cependant été fabriquées à une dizaine d'exemplaires pour Ex-Camera et pour VT-Com (France Telecom). Elles étaient construites dans un corps de 1530/1532 avec une monture 2/3 pouce. Il y avait une version portable, la 1250 light. Par opposition les caméras 1250 de Rennes (Laboratoires d'études LER) - ce modèle conservé ici - étaient en 1250 lignes progressif : 1250 / 1 / 1, ce qui représentait une bande vidéo analogique de 60 MHz, un exploit ! Les tubes étaient au format 1 pouce et elle était construite dans un corps de TTV 1525 pour profiter de la monture objectif 1 pouce. Les deux modèles conservés par la Cinémathèque française sont les seuls existants (auquel s'ajoute un prototype maquette de laboratoire également conservé dans la collection). Elles sont incomplètes de leurs coffrets de commande qui ont été mis à la benne ainsi que l'incroyable mélangeur de studio en 1250 progressif qui occupait plusieurs baies d'équipements électroniques. Aucune documentation commerciale et aucun de ces produits n'ont jamais été vendus, ce sont des études avancées dont le LER avait la charge. Le gag du 120 progressif c'est qu'il n'y avait aucun moniteur disponible sur le marché. Alors que les Japonais présentaient leurs caméras HDTV (1125/2/1) sur de superbes écrans de grande taille, lors du salon de Montreux où Jean-Yves Eouzan présentait ses caméras dans un coin du stand Thomson, l'image 1250/1/1 n'était visible que sur un petit écran informatique de 14 pouces très peu lumineux. C'était ridicule et incompréhensible pour les clients" (Bernard Tichit).

"La norme proposée par les pays européens à l'instance de normalisation internationale (CCIR) comporte 1250 lignes (nombre de lignes double du standard européen actuel) avec un balayage progressif (non entrelacé). Le but de cet article vise à démontrer l'intérêt d'un balayage progressif par opposition à un balayage entrelacé couramment utilisé en télévision et à décrire une caméra basée sur ce mode d'analyse d'image, à partir des résultats obtenus dans le cadre du projet EUREKA 95 TVHD par Thomson-CSF/LER. [...] La caméra haute-définition est constituée des trois sous-ensembles fonctionnels suivants : - une tête de caméra assurant la transformation de l'image optique en signal électrique comportant pour ce faire le système optique (objectif + séparateur trichrome), le système électrooptique (tubes de prise de vue) et un système électronique associé ; - Un coffret de voie permettant d'une part de traiter les signaux rouge, vert et bleu, afin de les adapter aux systèmes de restitution d'images (CRT) et d'autre part d'assurer tous les contrôles nécessaires à la caméra (y compris les facilités d'exploitation). Ce coffret de voie regroupe également toutes les alimentations requises pour le fonctionnement de la caméra ; - Un coffret de correction de contours destiné à améliorer l'aspect subjectif final de l'image (rehaussement du piqué de l'image). La tête de caméra peut se subdiviser en trois grandes parties : les systèmes optique, électrooptique et électronique dont les rôles respectifs sont brièvement rappelés : Le rôle du système optique est double est double puisqu'il assure par le biais de l'objectif la projection de la scène analysée sur les dispositifs de conversion électrooptique (tube de prise de vue) et par le biais d'un séparateur trichrome, la séparation de l'image en trois composantes à savoir le rouge, le vert et le bleu, chacune des trois images étant respectivement projetée sur un tube de prise de vue. Le système électrooptique a pour fonction de transformer une image optique en une image électronique. Il existe actuellement deux types de composants dédidés à cette transformation. Les tubes de prise de vue et les senseurs à l'état solide (plus généralement connus sous le signe CCD, Charge Coupled Device). Les senseurs à l'état solide n'ont pas été retenus pour le développement de cette caméra car les performances actuelles ne sont pas encore comparables à celles des tubes de prise de vue. Le système électronique peut se décomposer en quatre fonctions essentielles, à savoir : Balayages horizontaux et verticaux. Ils permettent une déviation bidimensionnelle du spot d'analyse des tubes de prise de vue. Préamplification : elle assure l'amplification du courant de signal issu du tube de prise de vue. Prétraitement : le rôle de cette fonction est de supprimer un certain nombre de défauts principalement liés aux imperfections des tubes d'analyse et de l'optique. Corrections de géométrie de superposition et des taches au noir et blanc : le rôle de ce dispositif est d'assurer les corrections des distorsions géométriques (liées à l'optique, au tube de prise de vue et à la linéarité des balayages horizontaux et verticaux), de superposition de telle sorte que les trois images RVB coïncident avec une grande précision. Il permet également de corriger l'uniformité spatiale des noirs et des blancs de façon à obtenir en présence d'un éclairement uniforme un signal de sortie constant. [...] Tube de prise de vue : deux couches photoconductrices (plumbicon et saticon) peuvent répondre aux exigences de la haute résolution, la couche saticon a été retenue car elle conduit, à résolution identifique, à un tube de prise de vue de diamètre plus faible (1 pouce au lieu d'1 pouce 1/4 soit 1,25") réduisant par conséquent la dimension de l'optique. Tube de prise de vue retenu : tubes FEMDES Saticon 1", déflexion électrostatique, focalisation magnétique, canon diode [...]. Il existe actuellement deux sources d'approvisonnement, l'une japonaise, l'autre française (Thomson-CSF/TTE). [...] Les performances démontrées incitent à dire qu'il est tout à fait réaliste de concevoir une norme de télévision haute définition reposant sur une analyse progressive de l'image. Cette norme peut être parfaitement mise en oeuvre avec les technologies disponibles aujourd'hui, que ce soit au niveau des sources ou très prochainement au niveau de l'enregistrement numérique, grâce au filtrage diagonal numérique. Bien sûr, cela signifie que tout le traitement de post-production soit réalisé sous forme numérique comme il l'est déjà aujourd'hui avec des équipements de post-production 4-2-2. Techniquement, le balayage progressif est une très bonne solution, et le surcoût lié à l'accroissement des performances est loin d'être prohibitif en comparaison des programmes résultant. C'est pourquoi cette norme (1250/50/1) est proposée par les administrations européennes aux instances de normalisation internationale en 1990 comme norme unique de production et d'échange de programmes" (Jean-Yves Eouzan, "Caméra couleur à balayage progressif 1250/50/1", L'Onde électrique, juillet-août 1989, vol. 69, n° 4, p. 43-51).


Bibliographie

Jean-Yves Eouzan, "Caméra couleur à balayage progressif 1250/50/1", L'Onde électrique, juillet-août 1989, vol. 69, n° 4, p. 43-51.