Biographie de Sacha Guitry

Naissance
21 février 1885 à Saint-Pétersbourg (Russie)

Etat civil
Alexandre Georges Guitry

Décès
14 juillet 1957 à Paris (France)

Liens familiaux
Sacha Guitry est le fils du comédien d'origine russe Lucien Guitry et de la comédienne Renée de Pontry. Il s'est marié avec cinq comédiennes, dont Yvonne Printemps et Jacqueline Delubac.

Formation
Sacha Guitry se tourne très jeune vers les planches. Lorsqu'il a dix-sept ans est jouée sa première pièce, Le Page. Il débute alors une carrière de comédien dans le théâtre que dirige son père. Nono, sa deuxième pièce, le révèle au public. En 1911, le jeune prodige devient un grand personnage de la vie parisienne, l'aristocrate du " boulevard " connu pour ses bons mots et ses frasques amoureuses.

Carrière au cinéma
Sacha Guitry aborde le cinéma en tournant Ceux de chez nous (1915). Il filme des artistes comme Degas, Sarah Bernhardt, Auguste Rodin, Claude Monet dans l'exercice de la création. Les portraits sont saisissants de vérité. Mais il ne s'agit que d'une expérience pour cet homme de théâtre qui affirme : "Parmi les ennemis de l'art dramatique, le plus dangereux, peut-être, est à mon sens le cinématographe." Il y revient pourtant quinze ans plus tard en adaptant pour le grand écran sa pièce Le Blanc et le Noir (1930), réalisée par Robert Florey. En 1935, il renouvelle l'expérience avec Pasteur et La Bonne chance. Si ce théâtre filmé est décrié par la critique qui déplore le manque de recherche technique et la primauté donnée au texte sur l'image, Le Roman d'un tricheur (1936) est apprécié. Homme d'esprit, Sacha Guitry esquisse ici une peinture sociale amusante du monde des oisifs et des salles de jeux. Il fait preuve d'audace en réalisant un film sans dialogues : seul le tricheur parle, lisant le roman qu'il écrit. Suivent plusieurs comédies pétillantes aux dialogues entraînants servis par le talent de l'acteur : Le Nouveau Testament et Mon père avait raison, Faisons un rêve (1936), Quadrille (1937). Ce Parisien mondain, frivole, chantre de l'amoralisme exprime une nouvelle fois son originalité en signant Ils étaient neuf célibataires (1939), l'histoire de neuf clochards regroupés dans une pension par un cynique sans vergogne qui les propose à des étrangères recherchant des "maris honoraire " en même temps que la nationalité française. Prototype du film à sketches, cette oeuvre marque l'apogée du cinéma de boulevard. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Guitry s'essaie au mélo avec Donne-moi tes yeux (1943) ou Le Malibran (1943) mais déçoit. Taxé de collaborationniste à la Libération, le plus Parisien des Parisiens est renié par la capitale. En 1948, Sacha Guitry signe Le Diable boîteux, un film admirable par son dialogue, sa mise en scène sobre, précise et l'épaisseur humaine de ce comédien qui donne de Talleyrand un portrait étonnant. Il y a toujours de l'humour, de l'esprit, mais la gravité a remplacé la frivolité. En 1951, il réalise La Poison : en cédant pour la première fois le premier rôle à un autre que lui, Michel Simon, il s'affirme comme un grand directeur d'acteurs. Avec Si Versailles m'était conté (1953), Napoléon (1954) et Si Paris nous était conté (1955), trois films à gros budget, il s'essaie à un nouveau genre : la fresque historique. Malade, il achève son oeuvre avec deux films dominés par l'idée de la mort et prodigieusement drôles dans leur noirceur, Assassins et voleurs (1956) et Les Trois font la paire (1957), coréalisé par Clément Duhour.

Autres activités
Auteur, metteur en scène et comédien, Sacha Guitry s'illustre sur les planches avec plus de cent vingt pièces. Il écrit facilement des comédies virevoltantes qui entraînent le spectateur dans des intrigues désopilantes. Il est considéré comme le grand maître de la comédie de boulevard.

Prix
Meilleur scénario, 1937 au(x) Mostra Internazionale d'Arte Cinematografica (Venezia) pour le film : Les Perles de la Couronne

 

© Cinémathèque française, 2007