Biographie d'Edmond T. Gréville

Identité
Date de naissance :
20 juin 1906
Lieu de naissance :
Nice (Alpes-Maritimes, France)
Date de décès :
26 mai 1966
Lieu de décès :
Nice (Alpes-Maritimes, France)
Etat civil :
Edmond Thonger Gréville
Liens familiaux :
Il épouse l'actrice Wanda Vangen.

Formation
En 1927, il réalise pour Lucien Vogel un court métrage sur la revue Vu (à laquelle il collabore), Un grand journal illustré. Après quelques films publicitaires (Martini sec, 24 heures de la vie d'un faux col) tournés pour l'agence Dorland, il assiste Edwald Andreas Dupont, Abel Gance et Augusta Génina. Il est acteur pour Pierre Chenal (Un coup de dés, 1929) et René Clair (Sous les toits de Paris, 1930).

Carrière au cinéma
En 1931, un producteur lui demande de réaliser un film à partir d'un stock de vieilles bobines représentant des accidents de chemins de fer. Le résultat, Le Train des suicidés est mal accepté par le public. Cette histoire de candidats à la mort avec en contrepoint musical un arrangement jazz de La Marche funèbre de Chopin et de La Danse macabre de Saint Saëns marque le début d'un malentendu qui prend corps avec Remous, une étude psycho-pathologique de l'impuissance sexuelle. Ce deuxième film lui vaut l'étiquette inquiétante pour les producteurs de réalisateur intellectuel. La suite de sa carrière, en dents de scie, est due en partie à son goût de l'indépendance, en partie aux concessions qu'il fait au cinéma commercial. Gréville s'obstine dans sa position de marginal et dénonce la grande misère du cinéma français des années 1930 dans Marchand d'amour (1935), dont le personnage principal est interprété par Erich Von Stroheim. Ereinté par la critique, Edmond T. Gréville continue sa carrière à l'étranger. Il tourne en Angleterre, Brief ecstasy (1937) et Secret lives (1937). En Hollande, il réalise le film officiel du jubilé de la reine Veertig jaren (1938), médaille d'argent à la Biennale de Venise. C'est dans ses films français qu'il communique le mieux sa vision du monde. Menaces (1939), film nettement antinazi lui vaut de se faire retirer sa carte de travail par le gouvernement de Vichy. Après une comédie légère, Dorothée cherche l'amour (1945, avec Claude Dauphin, Suzy Carrier et Jules Berry), il réalise une oeuvre personnelle baignée d'érotisme, Pour une nuit d'amour (1946, avec Odette Joyeux et Roger Blin). Grand admirateur du cinéma américain, il abandonne certains procédés hérités de l'avant garde pour un classicisme typiquement hollywoodien et réalise avec Jean Gabin et Andrée Debar Le Port du désir (1954). Dans ses derniers films, il est plus fidèle que jamais à ses thèmes favoris, l'érotisme (qui ne tourne jamais au vulgaire dans son oeuvre) dans Les Menteurs (1961) et l'obsession de l'enfermement avec L'Accident (1962).

Autres activités
Journaliste, il collabore à La Tribune du Cinéma et fonde avec Jean George Auriol, Jean Lévy, André Maugé et Henri Jeanson la revue littéraire Jabiru. Il y publie Norma, un poème dédié à l'actrice Norma Talmadge. Il écrit des romans (Supprimé par l'ascenseur, Chante-Grenoville) et des pièces de théâtre. Son dernier film, Péril paradis (1964), est destiné à la télévision.

 

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