Les archives du Festival de Cannes, confiées à la Bibliothèque du film en 1999, s'articulent en deux parties : versements du Service administratif (cote : FIFA) et versements du Service de presse (cote : FIFP). Le fonds du service de presse rassemble les dossiers de presse constitués par ce service pour chaque édition du Festival, fournissant ainsi un panorama de la réception critique des films présentés chaque année. Le fonds du service administratif est constitué de l'ensemble des documents produits ou reçus par l'association organisatrice du Festival depuis la création de celui-ci, en 1939. Sont actuellement consultables à la Cinémathèque française (Espace chercheurs de la Médiathèque) les archives de chaque édition jusqu'en 1959.

Émanant directement de l'Association organisatrice de l'événement, ces documents constituent une source immédiate pour l'histoire du Festival, celle qui oppose à la recherche le moins de biais, le moins de filtres possibles. D'une très grande richesse tant en volume qu'en documentation, ces archives permettent de suivre pas à pas le déroulement de chaque édition, des premières réunions du Comité d'organisation au bilan de l'édition achevée, révélant entre-temps toutes les péripéties survenues au jour le jour, sur la Croisette. Cette documentation s'avère donc fondamentale pour dresser l'histoire du Festival de Cannes, histoire passionnante où le cinéma, par les débats qu'il suscite, révèle en arrière-plan un entrelacs d'enjeux locaux, nationaux et internationaux qui le dépassent.

Car si c’est bel et bien le cinéma qui est chaque année célébré à Cannes, la fête peine à dissimuler des tensions qui, sur d’autres terrains, peuvent sembler faire ombrage à la pureté du Septième art. Derrière la façade immaculée du Palais des Festivals, les archives du Festival de Cannes révèlent nombre de ces questions. Ainsi, au sein d’une masse documentaire très riche, les pistes de recherches sont multiples et excèdent la seule histoire du cinéma. Il existe bien une histoire politique et économique du Festival de Cannes, dont nombre d’aspects restent à mettre en lumière. Cette ambivalence du Festival, événement culturel, médiatique et politique, loin de ternir l’image du Septième art, révèle au contraire l’extraordinaire place acquise par lui dans le monde contemporain. Que le Festival de Cannes concentre tant d’enjeux doit être vu comme le signe de la consécration d’une industrie devenue fait culturel, social et politique. C’est ce qui contribue à rendre le cinéma fascinant, et à faire que sa célébration, chaque année à Cannes, donne lieu à la plus grande manifestation culturelle planétaire. C’est, aussi, ce qui fait du Festival de Cannes un passionnant et inépuisable objet de recherche.