CinéMode

La Mode à Paris

Paul-Louis de Giafferri
France / 1925 / 5:21 / Silencieux

Le Touquet, août 1925 : entre parties de tennis et farniente aux terrasses des grands hôtels, le Tout-Paris se fait présenter en avant-première les modèles de la mode d'hiver.

Numérisation en 2020 et montage par la Cinémathèque française à partir d'éléments non montés et incomplets nitrate noir et blanc et coloriés au pochoir, issus de ses collections. Travaux réalisés aux laboratoires du CNC. Remerciements à Jean-Pierre Mattei et l'association La Corse et le cinéma.


Homme de lettres, spécialiste de l'histoire du costume, Paul Louis de Giafferri a publié plusieurs ouvrages sur le costume féminin et masculin à travers les âges. Journaliste, il écrit dans la Revue nationale du commerce et de l'industrie en 1918 à propos de la confection française à New York. Après la guerre, il signe, semble-t-il, des chroniques de mode sous le pseudonyme de « Giafar ». On le retrouve conférencier aux côtés d'Alex Nalpas lors de la présentation à la presse de Deauville du quatrième film des productions Les Élégances parisiennes en août 1924. De plus, Giafar apparaît dans l'annuaire du commerce Didot-Bottin à la rubrique « Journaux, revues et bulletins ». Cette société parisienne propose contre mandat aux lectrices des pages mode de L'Écho du Nord, de L'Écho d'Oran ou du Petit Marseillais, des accessoires de couture (patrons de robes, coussins, canevas et points de croix). La société réalise aussi des clichés de mode et, sous le nom de Giafar Fashion Films, produit des films qui constituent une sorte de prolongement à ses activités commerciales autour de la couture.

La Mode à Paris présente, à travers une succession de plans, dont certains ont été teintés et coloriés au pochoir, les occupations de la classe aisée sur leurs lieux de villégiature. Nous sommes ici au Touquet-Paris-Plage et, comme chaque été, le Tout-Paris vient y retrouver un peu de calme et d'air pur en pratiquant le golf, le tennis et le farniente sur la terrasse du Grand Hôtel. Dans les salons du casino, en fin d'après-midi à l'heure du dancing, quelques défilés de mannequins sont présentés au public.

Dans ces villes balnéaires en vogue, les couturiers saisissent l'intérêt de montrer leurs nouvelles collections aux Parisiennes les plus élégantes. Elles seront ainsi les premières averties des prochaines tendances que l'on portera dans les dîners en ville et lors de la saison théâtrale. Les maisons de couture Chanel, Jean Patou ou Jeanne Lanvin ont d'ailleurs ouvert des boutiques dans ces stations (Deauville, Biarritz, Cannes...).

Le cinéma de fiction rend compte aussi de cela. Dans L'Arpète (1929), Donatien tourne une scène dans une station balnéaire. On y découvre le pas-de-porte de la succursale de la fictive maison de couture parisienne Pommier. Pour Détresse (1930) de Jean Durand, quelques plans d'un défilé Jean Patou se déroulant sur la plage de Deauville sont visibles au début du film.

Céline G. Arzatian


Pour aller plus loin :

Voir aussi la page du cycle « Cinéma et mode en 20 films indispensables » (31 août-22 septembre 2023) sur le site de la Cinémathèque française