Catalogue des appareils cinématographiques de la Cinémathèque française et du CNC

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Praxinoscope

N° Inventaire : CNC-AP-14-1148(1/11)

Collection : Centre national du cinéma et de l'image animée

Catégorie d'appareil : Visionnement du mouvement

Nom du modèle : Praxinoscope miniature

Lieu de fabrication : Paris, France

Année de fabrication : 1879

Brevet : Emile Reynaud, B.F. n° 120 484, 30 août 1877 : "Appareil pour obtenir l'illusion du mouvement à l'aide de glaces mobiles"

Fiche détaillée

Type de l'appareil

huit miroirs prismatiques au centre d'une couronne métallique peinte ; pied en bois tourné ; boîte de transport en carton

Auteurs

Reynaud Emile
Paris, 58 rue Rodier

Fabricants

Emile Reynaud
Paris, 58 rue Rodier

Utilisateurs

Reynaud Emile
Paris, 58 rue Rodier

Distributeurs

Emile Reynaud
Paris, 58 rue Rodier

Sujet du modèle

Informations non disponibles

Objectif

Informations non disponibles

Taille de l'objet

Ouvert :
Longueur : 12.5 cm
Largeur : 12.5 cm
Hauteur : 13 cm

Fermé :
Informations non disponibles

Diamètre :
13 cm

Taille de la boîte de transport

Longueur : 13.5 cm
Largeur : 13.5 cm
Hauteur : 6 cm

Remarques

Etiquette en papier : "Le praxinoscope ER breveté S.G.D.G. en France et à l'étranger. Marque déposée. Médaille d'argent Exp.on 1879 Paris. Fixer les extrémités du dessin contre la barrette qui fait saillie à l'intérieur".

Etiquette sur la boîte : "Le Praxinoscope. Animant les dessins sans en diminuer ni l'éclat ni la netteté. Mention hon.ble Exp.on Univ.elle 1878, Médaille d'argent Exp. on 1879 Paris".

Le praxinoscope, breveté par Emile Reynaud le 30 août 1877, est présenté à l'Exposition universelle de Paris en 1878. Madame Burée, chargée d'écrire le rapport sur la section "bimbeloterie", donne une description du nouvel appareil : "Basé sur une nouvelle combinaison de l'optique, le praxinoscope (praxis, action, scopeo, je regarde) produit, comme le phénakistiscope ou zootrope et autres appareils connus, l'illusion du mouvement. Mais cette illusion est produite dans ce nouvel instrument par un moyen nouveau, dont les résultats sont plus complets que ceux qui avaient été obtenus jusqu'ici. Dans tous les jouets d'optique de ce genre, l'illusion animée est obtenue par une succession de dessins représentant le même sujet dans les poses successives d'une action. Le rôle de l'appareil est de faire que toutes ces poses se succèdent devant les yeux du spectateur, de façon à tromper le regard (d'où vient le nom du phénakistiscope) et à produire en apparence le mouvement. Mais tandis que dans les anciens appareils, ce résultat est obtenu par le moyen de fentes étroites qui laissent apercevoir le dessin pendant un temps très court, pour le cacher ensuite pendant un autre instant, dans le praxinoscope la substitution des poses successives est obtenue à l'aide de glaces ou miroirs plans, placés à égale distance entre le centre de rotation de l'appareil et les dessins disposés en couronne autour. De la sorte, les images virtuelles des dessins successifs se faisant toutes au centre de l'appareil, se superposent les unes aux autres, ce qui produit l'illusion la plus complète et la plus parfaite du mouvement. Une série de dessins placée sur le périmètre d'un polygone régulier et tournant ensemble autour du centre même de ce polygone, seront vus successivement à ce centre, si l'on a eu soin de placer des glaces sur un polygone concentrique dont l'apothème est moitié moindre et qui se trouve entraîné par le même mouvement que le premier polygone. L'illusion d'optique bien connue fera paraître ces images comme appartenant à un même dessin, et il sera facile ainsi de produire l'illusion animée en figurant sur les dessins les phases successives d'une action. Grâce à cette combinaison nouvelle, la clarté et le coloris du dessin sont conservés, la lumière n'éprouvant pas dans le praxinoscope la réduction que produisent les appareils à fente étroite ; de plus, l'image étant continue au lieu d'être intermittente, comme dans les appareils à fentes, il n'est pas nécessaire de donner au praxinoscope une rotation très rapide ; aussi, obtient-on des mouvements beaucoup moins précipités, ce qui permet de représenter de véritables petites scènes avec beaucoup de naturel. Le public de l'Exposition a admiré le jongleur, la petite fille qui lance des bulles de savon, les deux petits chiens qui sautent dans un cerceau ; mais tout cela n'était rien en comparaison de ce que M. Reynaud prépare en ce moment. Nous commettrons l'indiscrétion de parler d'un dessin qu'on pourrait intituler : plaisirs enfantins de l'hiver. Les acteurs sont trois petits garçons qui se poursuivent incessamment. [...] Le praxinoscope est disposé de telle sorte qu'on peut placer au centre une lumière artificielle, une bougie par exemple, qui, le soir, éclairant uniformément toute la couronne de dessins, rend l'image animée visible de tous les côtés à la fois autour de l'appareil. La seule précaution à prendre est de munir la bougie d'un abat-jour ou réflecteur, qui concentre la lumière sur les dessins et l'empêche de frapper directement les regards des spectateurs" (Madame Burée, "La Bimbeloterie", Etudes sur l'Exposition de 1878, Paris, 1879, p. 113-115).

"Praxinoscope-miniature avec 10 sujets en chromo, dans un carton avec vignette : 5 fr. ; dans une élégante boîte en bois, 6 fr" (Emile Reynaud, Le Praxinoscope, prix-courant 1886, Paris, Reynaud, 1886).

Bibliographie

Emile Reynaud, "Note sur le praxinoscope", Les Mondes, n° 6, t. XLIX, 5 juin 1879, p. 229.

Gaston Tissandier, "Le praxinoscope", La Nature, Paris, n°296, 1er février 1879, p.133-134.

Madame Burée, "La Bimbeloterie", Etudes sur l'Exposition de 1878, Paris, 1879, tome 7eme, p. 113-115.

Emile Reynaud, Le Praxinoscope, prix-courant 1886, Paris, Reynaud, 1886.

Maurice Noverre, La Vérité sur l'invention de la projection animée, Emile Reynaud, sa vie et ses travaux, Brest, Le Nouvel art cinématographique, 1926.

[George Sadoul], Emile Reynaud Peintre de films, Paris, Cinémathèque française, 1945.

Laurent Mannoni, Le grand art de la lumière et de l'ombre - archéologie du cinéma, Paris, Nathan, 1994, p. 341-344.