Dessin de Hermann Warm pour Le Cabinet du Dr Caligari de Robert Wiene, 1919
(pastel sur papier, 30,5 x 41,5 cm)
Architecte-décorateur de cinéma
(Berlin, 1889 - 1976)
Formé comme décorateur de théâtre, Hermann Warm est engagé en 1912 par la Vitascope GmbH. Son premier film est Der Spion (Walter Schmidthässler), suivi de Wo ist Coletti? (Max Mack) et d’une douzaine de films avant sa mobilisation. Au théâtre aux armées, il rencontre Robert Herlth et le peintre Walter Reimann, avec lesquels il travaille jusqu’en 1918 à Vilna.
A la fin de la guerre, il est engagé par la Decla et travaille, souvent en collaboration, sur plusieurs superproductions, commençant par La Peste à Florence et Les Araignées. Les décors du Cabinet du docteur Caligari, en collaboration avec Reimann et Röhrig, le rendront mondialement célèbre. Dans Les Trois Lumières, il est responsable des décors pour les épisodes vénitien et oriental, et, dans l’épisode oriental, du palais de l’Empereur, de la colline de saules et du tapis volant. A partir de 1923, il travaille en indépendant, parfois à Paris pour Dreyer (La Passion de Jeanne d’Arc), à Londres pour Lupu Pick (A Knight [sic] in London), en France pour des versions multilingues au début du parlant et à nouveau pour Dreyer, sur Vampyr. La suite de sa carrière est moins intéressante, la troisième version de L’Étudiant de Prague (Arthur Robison, 1935) mise à part. En 1941, Warm émigre en Suisse. Après guerre, il travaille sur un Wozzeck (Georg C. Klaren, 1947) expressionniste pour la Defa, puis poursuit sa carrière jusqu’en 1960 dans le cinéma médiocre de la RFA.
Il écrit alors des essais rectifiant un certain nombre de «légendes» sur Caligari, décrivant son travail pour Lang, Murnau, Dreyer, et reconstitue dans les années 1970 des éléments de ses décors (Caligari encore, La Passion de Jeanne d’Arc) pour la Stiftung Deutsche Kinemathek de Berlin-Ouest et la Cinémathèque française.
Bernard Eisenschitz