3 mai 2018
Bien qu'il incarne une forme de quintessence du cinéma classique américain, ordonnateur de spectacles démesurés (Ben-Hur) et auteur de films durablement populaires (Vacances romaines), William Wyler a souffert d'un certain nombre d'idées reçues, notamment de la part de la critique française. Premier paradoxe : né à Mulhouse en 1902, ce grand Hollywoodien est avant tout un Européen cultivé, cosmopolite, polyglotte. Second paradoxe : son éclectisme apparent, sa tendance à servir son sujet – quel qu'il soit – au point de s'effacer devant lui, masquent la profonde cohérence stylistique et thématique de son œuvre. Serge Chauvin retrace la carrière du cinéaste pour mettre en lumière la place qui lui revient dans l'histoire du cinéma.
Professeur à l'université de Nanterre, ancien critique aux Inrockuptibles et à la NRF, Serge Chauvin est spécialiste de littérature et de cinéma américains. Il a publié Les Trois vies des « Tueurs » : Siodmak, Siegel et la fiction (Rouge Profond, 2010) et de nombreuses traductions de fictions anglophones contemporaines (Colson Whitehead, Jonathan Coe, Richard Powers, Cormac McCarthy...).