Les fonds Triangle : Le fonds de la Cinémathèque française

Il est constitué de quatre ensembles : les documents d'archives du fonds Triangle Film Corporation / H Aitken1 les 1 374 photographies (tous deux consultables à la Bibliothèque du film), et 26 films conservés par les Collections films. Le quatrième ensemble est constitué par les 52 microfilms acquis en 2010 par la Cinémathèque française auprès de la Wisconsin Historical Society, dans lesquels sont reproduits des documents financiers (livres de comptes, minutes d'assemblée générale…) relevant de sociétés dirigées par Harry E. Aitken. Le lien entre les trois premiers fonds n'est pas évident : s'il est à peu près certain que les photographies ont été acquises en 1961 en même temps que les documents d'archives, elles ont été traitées séparément des dossiers « papier ». Les films ont eux été acquis « au fil de l'eau », avant et après l'acquisition du fonds d'archives par Henri Langlois, et leur lien avec les autres documents n'a pu être complètement établi.

Le fonds d'archives papier, constitué de 94 boîtes d'archives, est organisé par titre (titre du scénario initial, ou titre du film, ce qui correspond au classement administratif d'origine dans les chemises2 de classeur suspendu), et contient trois grands types de documents.3

- Les premiers sont des nouvelles, inédites ou pas, qui ont été acquises pour leur éventuelle adaptation au cinéma. Quand celle-ci n'a pas été entreprise, le dossier, qui porte le titre de la nouvelle, est mince et réduit aux éléments de l'acquisition ;

- Les seconds sont des documents officiels d'enregistrement des droits soit auprès de la Library of Congress, soit à partir de 1917 auprès d'un notaire. Ces documents portent soit sur des nouvelles ou des scénarios enregistrés au nom de leur auteur, soit sur des films enregistrés au nom du réalisateur ou du producteur : ils attestent de la propriété d'un bien. Ils se présentent sous trois formes : un contrat de grand format avec couverture bleu pâle et sceau4, un certificat cartonné reprenant les principaux termes du contrat (noms, titre, date), et une petite fiche cartonnée à trou central attestant, pour la nouvelle ou pour le film, de la propriété enregistrée ;

- Enfin, les troisièmes sont un dossier plus ou moins complet, de travail, concernant la préparation, le tournage et le développement d'un film. Cet ensemble est organisé autour d'un continuity script, qui est un découpage technique comprenant les indications du producteur et fréquemment des annotations manuscrites apportées lors du tournage. Ce document de travail est précédé et suivi de documents d'accompagnement : indications génériques (principaux techniciens et distribution), liste des décors intérieurs et extérieurs, synopsis, textes des cartons de générique et du film, éventuellement indications de teintage, rapport synthétique sur le film une fois monté (éléments d'identification, métrages du positif et du négatif, liste des documents accompagnant les copies5, bilan financier des travaux sur la côte Ouest, bordereaux d'expédition par la Wells Fargo).

Les manuscrits sont rares : la très grande majorité des documents est imprimée ou dactylographiée. On trouve juste quelques mémos, qui sont souvent des notes de visionnage postérieurs à 1919, pour une éventuelle ressortie d'un film tourné quelques années auparavant. On trouve aussi parfois des relevés dactylographiés d'échos (synopsis) de presse (Motion Picture Weekly) parus à propos d'un film qui vient de sortir.

Marc Vernet

Consultation du fonds Triangle Film Corporation / H Aitken

Cinémathèque française
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Vendredi : 10h-18h
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Plan du fonds Triangle Film Corporation - Harry Aitken : http://195.115.141.14/expert/archives/fonds.php?id=triangle

1 Anciennement dénommé « John Allen / La Triangle »
2 Ces chemises portent souvent de précieuses indications : le label de distribution, dates de distribution aux États-Unis et à Londres, etc.
3 On laisse ici de côté la variété de documents présents dans les tout derniers cartons, rassemblant des éléments qui n'ont pu être classés ailleurs.
4 Il s'agit dans la très grande majorité d'assignment of rights pour un texte littéraire. Les contrats, par exemple pour  un réalisateur ou un acteur, sont pratiquement inexistants. Ils ne sont pas plus présents dans le fonds de Madison.
5 Celles-ci sont développées sur la côte Ouest, sans les cartons : les deux copies (négatif et positif) sont envoyées sur la côte Est pour insertion des cartons, teintage et, après avis de la commission de censure de New York, tirage des copies d'exploitation.