Le procédé VistaVision. Conférence de Jean-Pierre Verscheure

vendredi 5 avril 2019, 14h30

Salle Henri Langlois

14h30 16h30 (120 min)

Le procédé VistaVision
Conférence de Jean-Pierre Verscheure
120 min

Paramount est le seul grand studio aux États-Unis à ne pas suivre immédiatement l'engouement du CinemaScope et à proposer en 1954 un autre système Wide Screen, dit VistaVision, présenté le 27 avril 1954 à New York, sur l'immense écran (20 m de base sur 11 m de haut) du Radio City Music Hall. À la prise de vues, le défilement de la pellicule négative est horizontal ; le mécanisme déplace le film de huit perforations au lieu de quatre. On obtient une image d'excellente définition, de 37,4 mm de large sur 25,3 mm en hauteur. Au début, on utilise une caméra Mitchell modifiée et couchée horizontalement, puis Mitchell livre pour la Paramount une caméra VistaVision spécialement construite. Quant à la piste sonore VistaVision, il s'agit d'un son dimensionnel stéréophonique lu par le Perspecta Sound. Et ce sont les laboratoires Technicolor qui sont en charge des couleurs. Un projecteur Century à défilement horizontal, conçu pour quelques très rares productions comme le film Paramount Strategic Air Command (1955), a été utilisé de façon exceptionnelle à New York, Londres et Paris. Pourtant, la projection horizontale est le meilleur moyen d'apprécier la beauté des images natives obtenues de la même manière : « La qualité est incomparable », constate le critique André Bazin qui a vu le spectacle au cinéma Paramount à Paris en juin 1954, sur un écran de 12,50 mètres de base. Alfred Hitchcock va tourner plusieurs films en VistaVision pour la Paramount : To Catch a Thief (1955), The Trouble with Harry (1955), The Man Who Knew Too Much (1956), et Cecil B. DeMille réalise avec ce système la superproduction The Ten Commandments (1956).


Jean-Pierre Verscheure est professeur honoraire à l'Institut national supérieur des arts du spectacle (INSAS) à Bruxelles, membre du conseil scientifique du Conservatoire des techniques et de plusieurs associations internationales. Historien des techniques cinématographiques, il dirige un centre de restauration sonore, Cinévolution, dans lequel plus de soixante-quinze systèmes sonores sont opérationnels.