Pusher 3

dimanche 17 mars 2019, 13h45

Salle Georges Franju

13h45 15h15 (90 min)

Pusher 3 Pusher 3: I'm the Angel of Death
Nicolas Winding Refn
Danemark / 2005 / 90 min / 35mm / VOSTF

Avec Zlatko Buric, Ilyas Agac, Marinela Dekic.

Milo tente de mener conjointement sa vie de père de famille et son trafic de drogue, mais une mauvaise transaction va menacer cet équilibre.

Tourné dans la foulée du second volet, Pusher 3 se penche sur Milo, personnage secondaire des deux premiers opus, tiraillé ici entre la préparation du mariage de sa fille et ses affaires à gérer, apparaissant d'abord comme un mafieux écrasant et intimidant dans Pusher (1996) et Pusher 2 (2004). Ici, Nicolas Winding Refn déjoue nos attentes et délivre un Milo fragile, en lutte perpétuelle contre ses propres démons. Loin de l'image d'une mafia fantasmatique, le cinéaste opte pour un processus de dévoilement. Chaque action sera disséquée, non dans ce qu'elle a de spectaculaire mais dans sa conception, dépliant ainsi divers questionnements tels que : comment se déroule une réunion de narcotiques anonymes, comment cuisiner pour le mariage de sa fille, comment consommer de l'héroïne dans les toilettes d'un restaurant, comment torturer pour faire parler ou encore comment découper un cadavre. Au fond, ce n'est pas tant le résultat qui intéresse Winding Refn, mais plutôt le modus operandi, ce qui l'amène à prolonger davantage l'aspect documentaire de sa mise en scène, déjà présente auparavant. Le réalisateur avoue s'être longuement documenté par un travail important de recherches et de rencontres afin d'obtenir un résultat crédible qui suinte l'authenticité. Le combat de Milo contre sa dépendance à la drogue n'est que le miroir d'une lutte sans fin, d'un engrenage infernal de plus, si caractéristique de la saga Pusher. Dernier opus de la trilogie initiée en 1996, Pusher 3 apparaît comme un théâtre macabre mais cette fois-ci le rideau ne cache plus l'artifice et creuse davantage les abîmes d'une figure vieillissante, confrontée à ses problèmes et renoncements, où les contraintes qui se superposent ne sont que le reflet d'un environnement tourmenté et malveillant.

Esteban Jimenez