High Treason

jeudi 8 mars 2018, 16h00

Fondation Jérôme Seydoux Pathé Hors les murs

16h00 17h15 (75 min)

Maurice Elvey
Grande-Bretagne / 1929 / 75 min / 35mm / INT.FR.
D'après Noel Pemberton Billing.

Avec Benita Hume, Humberston Wright, Jameson Thomas.

En l'an 1950, un Major de l'armée de l'air et sa fiancée, fille du dirigeant de la Ligue mondiale de la Paix, font face au déclenchement imminent d'une nouvelle guerre internationale.

Copie 35mm en provenance du BFI National Archive.


Point ne tueras est l’un des tous premiers longs métrages sonores britanniques. Produit par la Gaumont British Picture Corporation, le film est exploité dans une version sonore utilisant le procédé British Acoustic, qui nécessite deux projecteurs différents pour l’image et le son ; il est également présenté la même année dans une version muette (qui situe l’intrigue en l’an 1950).

Le film de Maurice Elvey, adapté d’une pièce de Pemberton Billing (auteur tristement célèbre pour ses théories « complotistes »), est généralement présenté comme une réponse au Metropolis de Fritz Lang (1927). Les importantes ressemblances entre ces deux films, aussi bien thématiques que formelles, ne sont pas fortuites ; le scénariste L’Estrange Fawcett exprima son admiration pour ce film dans un essai paru en 1927, intitulé Films : Facts and Forecasts, tandis que la dimension futuriste fut considérablement développée au regard de la pièce d’origine, grâce notamment au travail du directeur artistique Andrew Mazzei.

Si les gratte-ciels du Londres et du New York de 1950 renvoient immédiatement à la cité imaginaire de Metropolis, Point ne tueras partage également sa construction narrative selon des schémas binaires (États-Unis contre Europe, Ligue mondiale de la Paix contre Armée de l’air, forces armées féminines contre masculines), tandis que la figure d’un groupement espion, susceptible de faire basculer l’ordre du monde, rappelle quant à elle les grands thrillers de Lang.
Point ne tueras fut conçu comme un projet européen susceptible de faire face, à l’instar de Metropolis, à l’hégémonie américaine – une « guerre froide » cinématographique dont on peut voir dans cette intrigue une sorte de métaphore…

Laurent Husson