Wang Yu fait rougir le fleuve jaune

vendredi 10 février 2017, 20h00

Salle Georges Franju

20h00 21h30 (90 min)

Shan-Hsi Ting
Hong-Kong / 1973 / 91 min / 35mm / VF

Avec Yu Wang, Yuen Yee.

Au cœur de la révolution chinoise, un chef de la police et une chanteuse d'opéra se servent de leurs fonctions pour dissimuler des actions antigouvernementales.

Retour au cinéma d'arts martiaux chinois avec Jimmy Wang Yu, star incontestée du genre, considéré en son temps comme un rival crédible de Bruce Lee. Wang Yu et Miss karaté se déchaînent ainsi que Wang Yu fait rougir le fleuve jaune (également sorti sous le titre Le Karateka aux poings d'acier) font partie d'une série de films tournés au début des années 1970. Sa notoriété est alors à son sommet.

Il est né à Taiwan le 28 mars 1943 et débute dans les studios de la Shaw Brothers en 1963. Il travaillera notamment sous la direction du grand Chang Che avec qui il tourne Un seul bras les tua tous en 1967, film qui lancera sa carrière en en faisant une des figures les plus ambiguës du genre. Il y invente un personnage de combattant manchot qui réapparaitra souvent par la suite. Il quitte la Shaw Brothers et à la suite d'un procès avec le studio est obligé de quitter Hong Kong pour Taiwan pour pouvoir tourner, tout en signant notamment pour la compagnie concurrente la Golden Harvest.

Sortis à quelques semaines d'intervalle en France dans des salles spécialisées, les deux films sont signés du même et prolifique scénariste-réalisateur et chorégraphe Shan Si-ting. Ils mettent en scène un univers au cœur duquel seigneurs de la guerre, bandits et révolutionnaires se croisent et s'affrontent, changeant au gré de l'acquisition d'une conscience de classe, de camp. Jimmy Wang-Yu incarne dans les deux cas un bandit, du côté de la rébellion dans un des deux films, irrémédiablement du côté du mal dans l'autre. Les combats sont nombreux et meurtriers, la violence déchainée et presque sadique, marque de fabrique de son personnage. Quelques idées plastiques (ah ! les processions de lanternes de papier fuyant dans la nuit !) et baroques (un duel avec une combattante virtuose du fouet dans Wang Yu et Miss Karaté se déchaîne) agrémentent ces deux perles pour cinéma de quartier à double programme.

Jean-François Rauger