Plan Vigipirate Urgence attentat
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Une manière de définir la décadence du système fut peut-être celle qui consistait à annoncer aux spectateurs des innovations techniques destinés à faire passer des films pour plus grands qu’ils ne sont, à cacher la relative impureté de leur projet derrière un maniérisme technique, pour le coup totalement fantasmatique et dérisoire car la fameuse Duo-Vision annoncée par la publicité est en fait un usage du split-screen (l’image est coupée en deux) tout le long du film.
Wicked, Wicked est signé de Richard L. Bare, stakhanoviste réalisateur de séries TV, pas vraiment représentatif de ces cinéastes classiques qui se sont encanaillés dans les années 1960. Il s’agit possiblement d’un des tous premiers slashers (un tueur au couteau élimine des femmes dans un hôtel de luxe d’une station balnéaire), la violence graphique participant de la dégénérescence du système. La division de l’écran en deux devient le prétexte à quelques expérimentations plus ou moins inconscientes mais totalement passionnantes (cohabitation du champ et du contre-champ, du passé et du présent, d’une image mentale et d’une image réelle) qui donne son prix et cette excentricité filmique. Notons que Wicked, Wicked fut tourné la même année que Sisters (Sœurs de sang) de Brian De Palma, qui utilisera le split-screen de façon révolutionnaire mais également à des fins de terreur.
Jean-François Rauger